Parmi la pléiade de compositeurs totalement inconnus que CPO nous
fait découvrir année après année, Ernst von Gemmingen (1759-1813)
figure en bonne place, et ce malgré un tout premier volume paru en 2012
consacré à ses deux premiers concertos pour violon, composés dans les
années 1790. On retrouve les mêmes interprètes pour ce qui constitue,
bien évidemment, des premières mondiales, cette fois autour des deux
derniers concertos de ce compositeur allemand qui fit l’essentiel de sa
carrière musicale à Heilbronn, ville libre de l’Empire jusqu’en 1803,
idéalement située entre Mannheim et Stuttgart. Dans ces deux œuvres
composées en 1800 et 1802, Gemmingen affiche sa dette envers les deux
géants viennois Haydn et Mozart, empruntant la vivacité rythmique de
l’un et le raffinement orchestral (aux vents notamment) de l’autre. Si
la direction d’Ulf Schirmer manque parfois d’imagination et de
surprises, on se délecte pour autant de son attention aux détails, du
respect des équilibres entre les pupitres et de sa respiration
harmonieuse. Pour l’électricité, on se concentrera sur le violon investi
de Kolja Lessing (né en 1961, également reconnu en tant que pianiste),
aux attaques sèches et à l’élan irrépressible.
Si l’on pourra se laisser séduire par le charme indéniable de ces deux
œuvres, ce disque vaut surtout par son complément dirigé, cette fois,
par l’excellent Sebastian Weigle. Le directeur général de la musique de
l’Opéra de Francfort illumine de son geste agile et véloce cette
symphonie de jeunesse de François-Joseph Gossec (1734-1829), tout en
gardant lui aussi une lisibilité très à propos. Son sens de la
transparence et de l’élégance fait merveille tant on se surprend à
prendre un plaisir constant au raffinement délicieux du compositeur
français, très inspiré ici. Un complément à écouter en priorité,
véritable «must» de cet enregistrement réussi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire