Plusieurs fois salués, les nombreux enregistrements de JoAnn Falletta chez Naxos (consacrés par exemple à Holst en 2012 ou à Paine l’an passé)
ont tous bénéficié du geste lyrique et coloré d’une baguette
véritablement inspirée, que l’on retrouve avec bonheur dans ce nouveau
disque entièrement dédié à Florent Schmitt (1870-1958). Curieusement, le
très prolifique compositeur français ne reste aujourd’hui connu que
pour une poignée d’œuvres, La Tragédie de Salomé, Salammbô et son Psaume XLVII en tête, alors que tant d’autres merveilles attendent encore.
Ainsi des deux Suites tirées de la musique de scène d’Antoine et Cléopâtre de Shakespeare, montée à l’Opéra Garnier en 1920 sous la forme d’un ballet avec Ida Rubinstein, où l’on se délecte de la sensualité orientalisante obsédante de l’ancien élève de Massenet et Fauré. C’est particulièrement notable dans cette œuvre attachante, d’une transparence diaphane dont s’empare Falletta avec un sens de la respiration harmonieux et serein. Autour de ce raffinement orchestral inouï qui évoque Ravel ou Rimski-Korsakov, le geste de l’Américaine apporte beaucoup de souplesse et d’équilibre, et ce même lorsque Schmitt ose des interventions plus cuivrées pour évoquer le Camp de Pompée dans la Première Suite. Portée par une attention constante aux variations d’atmosphère, l’inspiration du maître semble ne jamais faiblir dans le jeu des oppositions entre évocations rêveuses et agitations plus verticales et luxuriantes.
Dommage que la pièce ici gravée en complément, Le Palais hanté, apparaisse plus convenue en comparaison. Composée en 1904 d’après l’œuvre de Poe adaptée par Mallarmé, elle tire son inspiration littéraire du symbolisme, tout en se situant davantage du côté de l’impressionnisme au niveau musical. Mais ne serait-ce que pour la très belle version des deux Suites d’Antoine et Cléopâtre, ce disque constitue une aubaine pour ceux qui n’auraient pas fait l’achat de l’autre version moderne gravée par Jacques Mercier en 2008, pour Timpani.
Ainsi des deux Suites tirées de la musique de scène d’Antoine et Cléopâtre de Shakespeare, montée à l’Opéra Garnier en 1920 sous la forme d’un ballet avec Ida Rubinstein, où l’on se délecte de la sensualité orientalisante obsédante de l’ancien élève de Massenet et Fauré. C’est particulièrement notable dans cette œuvre attachante, d’une transparence diaphane dont s’empare Falletta avec un sens de la respiration harmonieux et serein. Autour de ce raffinement orchestral inouï qui évoque Ravel ou Rimski-Korsakov, le geste de l’Américaine apporte beaucoup de souplesse et d’équilibre, et ce même lorsque Schmitt ose des interventions plus cuivrées pour évoquer le Camp de Pompée dans la Première Suite. Portée par une attention constante aux variations d’atmosphère, l’inspiration du maître semble ne jamais faiblir dans le jeu des oppositions entre évocations rêveuses et agitations plus verticales et luxuriantes.
Dommage que la pièce ici gravée en complément, Le Palais hanté, apparaisse plus convenue en comparaison. Composée en 1904 d’après l’œuvre de Poe adaptée par Mallarmé, elle tire son inspiration littéraire du symbolisme, tout en se situant davantage du côté de l’impressionnisme au niveau musical. Mais ne serait-ce que pour la très belle version des deux Suites d’Antoine et Cléopâtre, ce disque constitue une aubaine pour ceux qui n’auraient pas fait l’achat de l’autre version moderne gravée par Jacques Mercier en 2008, pour Timpani.
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