Que de chemin parcouru par l’équipe des Brigands depuis sa formation en 2000 pour son tout premier spectacle, Barbe-Bleue
d’Offenbach! D’abord composée de chanteurs du chœur des Musiciens du
Louvre, la troupe va peu à peu s’élargir pour devenir une référence dans
le répertoire de l’opérette, prenant chaque année ses quartiers au
Théâtre de l’Athénée – dont on ne dira jamais assez combien la petite
jauge de 500 places est un écrin idéal pour les interprètes. C’est
précisément dans l’ancien théâtre de Louis Jouvet que l’on retrouve une
partie des membres historiques de la troupe (Gilles Bugeaud et
Emmanuelle Goizé) pour rendre hommage au parolier Albert Willemetz
(1887-1964) et au compositeur Maurice Yvain (1891-1965), auxquels Les
Brigands s’étaient intéressés dès 2005 avec Ta bouche.
S’il était alors logique de se tourner vers l’un des plus grands succès
des Années folles, créé en 1922, on aurait sans doute moins parié,
quinze ans plus tard, sur l’exhumation de Yes! (1928), qui réunit
à nouveau avec bonheur le couple Willemetz-Yvain, au service d’un
livret bien ficelé dans l’esprit de Feydeau.
Le spectacle met un peu de temps à se mettre en route, tant les disparités entre les interprètes sont patentes au début, avec l’abattage scénique toujours aussi énergique qu’irrésistible de Flannan Obé et la relative timidité des jeunes premiers, notamment la pâle Clarisse Dalles. La soprano française se reprend peu à peu pour faire valoir un timbre charmeur, notamment lorsque l’imbroglio atteint des sommets de loufoquerie. Il lui faudra toutefois prendre davantage de risque pour se hisser à la hauteur de ses partenaires lors des prochaines représentations, et ce dès ses premières interventions. Célian d’Auvigny s’en sort mieux grâce à son sens de l’articulation et à ses qualités comiques bien affirmées, même s’il faut parfois tendre l’oreille lors des parties chantées. Eric Boucher compense également sa technique vocale perfectible par une morgue et un aplomb en phase avec son rôle, tandis que Mathieu Dubroca et Anne-Emmanuelle Davy offrent le plus de satisfaction dans le nécessaire équilibre entre qualités dramatiques et lyriques. Outre Flannan Obé, il faut cependant bien constater que seuls les «anciens» parviennent à insuffler un grain de folie supplémentaire, toujours bienvenu dans ce répertoire. Dans un rôle de nymphomane qui lui va comme un gant, Emmanuelle Goizé, malgré quelques approximations dans la prononciation, nous régale de sa vivacité farfelue – fort justement acclamée par le public.
La mise en scène épurée de Vladislav Galard et Bogdan Hatisi sonne juste en restant fidèle aux péripéties, mais peine à surprendre l’auditoire dans la durée. L’idée de mêler les musiciens à l’action est sympathique, d’autant que l’adaptation pour trio jazz avec deux pianos est sans doute l’une des plus belles réussites de la soirée: on se délecte en effet des multiples trouvailles mises en œuvre par seulement trois musiciens (parfois aidés des chanteurs, notamment Anne-Emmanuelle Davy à la flûte), qui prennent beaucoup de plaisir – et nous avec – à ce jeu virtuose et endiablé. De quoi flatter nos oreilles et faire oublier les quelques déceptions relatives au niveau vocal des chanteurs.
Le spectacle met un peu de temps à se mettre en route, tant les disparités entre les interprètes sont patentes au début, avec l’abattage scénique toujours aussi énergique qu’irrésistible de Flannan Obé et la relative timidité des jeunes premiers, notamment la pâle Clarisse Dalles. La soprano française se reprend peu à peu pour faire valoir un timbre charmeur, notamment lorsque l’imbroglio atteint des sommets de loufoquerie. Il lui faudra toutefois prendre davantage de risque pour se hisser à la hauteur de ses partenaires lors des prochaines représentations, et ce dès ses premières interventions. Célian d’Auvigny s’en sort mieux grâce à son sens de l’articulation et à ses qualités comiques bien affirmées, même s’il faut parfois tendre l’oreille lors des parties chantées. Eric Boucher compense également sa technique vocale perfectible par une morgue et un aplomb en phase avec son rôle, tandis que Mathieu Dubroca et Anne-Emmanuelle Davy offrent le plus de satisfaction dans le nécessaire équilibre entre qualités dramatiques et lyriques. Outre Flannan Obé, il faut cependant bien constater que seuls les «anciens» parviennent à insuffler un grain de folie supplémentaire, toujours bienvenu dans ce répertoire. Dans un rôle de nymphomane qui lui va comme un gant, Emmanuelle Goizé, malgré quelques approximations dans la prononciation, nous régale de sa vivacité farfelue – fort justement acclamée par le public.
La mise en scène épurée de Vladislav Galard et Bogdan Hatisi sonne juste en restant fidèle aux péripéties, mais peine à surprendre l’auditoire dans la durée. L’idée de mêler les musiciens à l’action est sympathique, d’autant que l’adaptation pour trio jazz avec deux pianos est sans doute l’une des plus belles réussites de la soirée: on se délecte en effet des multiples trouvailles mises en œuvre par seulement trois musiciens (parfois aidés des chanteurs, notamment Anne-Emmanuelle Davy à la flûte), qui prennent beaucoup de plaisir – et nous avec – à ce jeu virtuose et endiablé. De quoi flatter nos oreilles et faire oublier les quelques déceptions relatives au niveau vocal des chanteurs.
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