Christian Gangneron de 1983 à 2009, puis Catherine Kollen depuis cette
dernière date: l’Arcal est entre de bonnes mains pour poursuivre sa
mission de promotion du répertoire lyrique à travers tout l’Hexagone. Ce
rayonnement sur le territoire national profite surtout à de jeunes
chanteurs qui font ainsi leurs premières armes dans des productions
nombreuses chaque année, aux formats différents. On se souvient ainsi de
Riders to the sea (en 2009) ou plus récemment de L’Empereur d’Atlantis et d’Armida,
autant de spectacles emblématiques démontrant combien l’Arcal sait
prendre des risques avec un répertoire audacieux sans pour autant
laisser de côté les succès critique et public.
Nouvelle illustration cette année avec la production de La Petite Renarde rusée, l’un des chefs-d’œuvre de Janácek qui reste encore mal connu du grand public et ce malgré les efforts, ces vingt dernières années, des plus prestigieuses maisons d’opéra pour faire découvrir le maître morave. A ceux qui pourraient craindre l’échec d’un ouvrage entièrement chanté en tchèque – sans parler des surtitres en fond de scène – la concentration d’un public en grande partie composé d’adolescents prouve le contraire. Il faut dire que la mise en scène de Louise Moaty apporte autant de fantaisie que de poésie avec sa construction à vue de saynètes au moyen de trucages vidéos, procédé déjà à l’œuvre dans La pietra del paragone montée au Châtelet. Mais là où Giorgio Barberio Corsetti et Pierrick Sorin avaient tendance à prendre le pouvoir sur l’ouvrage avec leurs gags incessants, Moaty montre davantage de sobriété en faisant participer ses chanteurs aux manipulations des marionnettes incrustées sur l’écran, imposant un regard distancié entre la scène et la vidéo. De ces allers-retours permanents se dégage la belle utilisation des illustrations de Schiele – des superbes paysages utilisés comme décors, aux dessins coquins évoquant les tentations charnelles du curé.
Très à l’aise, l’ensemble de la troupe réunie n’appelle que des éloges. Le couple de renards composé de Noriko Urata et Caroline Meng se distingue dans son émouvant duo, distillant raffinement et nuances, sans jamais sacrifier la diction et la projection. Autre très belle satisfaction avec l’excellent Garde-chasse de Philippe-Nicolas Martin, percutant et engagé, tandis que Wassyl Slipak imprime à ses différents rôles un à propos toujours marquant. Si les deux chœurs amateurs de Nanterre et Suresnes se montrent corrects, on est surtout agréablement surpris par la qualité globale de l’ensemble TM+. La formation en résidence à la Maison de la musique de Nanterre met un peu de temps à se chauffer au niveau des premiers violons et de la flûte, avant de briller sous la baguette alerte de son chef et fondateur Laurent Cuniot. Egalement compositeur, le Français se délecte de la rythmique piquante de cette œuvre lumineuse, en des tempi vifs admirablement bien soutenus par les instrumentistes.
De quoi mériter, avec toute la troupe, des applaudissements nourris de la jeune salle enthousiaste et chaleureuse, gâtée de surcroit par une présentation d’après-concert dédiée à la mise en scène originale de Louise Moaty.
Nouvelle illustration cette année avec la production de La Petite Renarde rusée, l’un des chefs-d’œuvre de Janácek qui reste encore mal connu du grand public et ce malgré les efforts, ces vingt dernières années, des plus prestigieuses maisons d’opéra pour faire découvrir le maître morave. A ceux qui pourraient craindre l’échec d’un ouvrage entièrement chanté en tchèque – sans parler des surtitres en fond de scène – la concentration d’un public en grande partie composé d’adolescents prouve le contraire. Il faut dire que la mise en scène de Louise Moaty apporte autant de fantaisie que de poésie avec sa construction à vue de saynètes au moyen de trucages vidéos, procédé déjà à l’œuvre dans La pietra del paragone montée au Châtelet. Mais là où Giorgio Barberio Corsetti et Pierrick Sorin avaient tendance à prendre le pouvoir sur l’ouvrage avec leurs gags incessants, Moaty montre davantage de sobriété en faisant participer ses chanteurs aux manipulations des marionnettes incrustées sur l’écran, imposant un regard distancié entre la scène et la vidéo. De ces allers-retours permanents se dégage la belle utilisation des illustrations de Schiele – des superbes paysages utilisés comme décors, aux dessins coquins évoquant les tentations charnelles du curé.
Très à l’aise, l’ensemble de la troupe réunie n’appelle que des éloges. Le couple de renards composé de Noriko Urata et Caroline Meng se distingue dans son émouvant duo, distillant raffinement et nuances, sans jamais sacrifier la diction et la projection. Autre très belle satisfaction avec l’excellent Garde-chasse de Philippe-Nicolas Martin, percutant et engagé, tandis que Wassyl Slipak imprime à ses différents rôles un à propos toujours marquant. Si les deux chœurs amateurs de Nanterre et Suresnes se montrent corrects, on est surtout agréablement surpris par la qualité globale de l’ensemble TM+. La formation en résidence à la Maison de la musique de Nanterre met un peu de temps à se chauffer au niveau des premiers violons et de la flûte, avant de briller sous la baguette alerte de son chef et fondateur Laurent Cuniot. Egalement compositeur, le Français se délecte de la rythmique piquante de cette œuvre lumineuse, en des tempi vifs admirablement bien soutenus par les instrumentistes.
De quoi mériter, avec toute la troupe, des applaudissements nourris de la jeune salle enthousiaste et chaleureuse, gâtée de surcroit par une présentation d’après-concert dédiée à la mise en scène originale de Louise Moaty.
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