Plus jeune membre de la «Giovane Scuola» – cette «jeune école» qui
rassembla toute une génération de compositeurs italiens particulièrement
doués, au premier rang desquels Puccini – Lorenzo Perosi (1872-1956)
eut pour particularité de se concentrer principalement sur la musique
religieuse, ne composant aucun opéra au cours de sa carrière pourtant
prolifique. On cite souvent une phrase que Puccini aurait prononcée à
son endroit, sans qu’on soit sûr d’y déceler une part d’ironie: «Il y a plus de musique dans la tête de Perosi que dans la mienne et celle de Mascagni mises ensemble».
Puccini voulait-il insinuer que la conséquente production de l’Abbé
Perosi n’avait que faire de paraître moderne, épousant de simples mais
lumineuses oppositions homophones entre pupitres?
C’est en effet ce qui frappe d’emblée à l’écoute de la musique de Perosi, dont les quatre disques ici réunis couvrent une période homogène – les messes ayant toutes été composées entre 1895 et 1899, hormis la Seconde Messe pontificale (1906). Le disque ne comporte malheureusement pas de notice en dehors de la liste des œuvres et il n’existe pas, semble-t-il, de catalogue complet des œuvres de Perosi, ce qui explique pourquoi les pièces religieuses du quatrième disque ne peuvent être datées précisément. Quoi qu’il en soit, cette réédition de gravures réalisées de la fin des années 1970 aux années 1990 est à saluer, autant pour l’importance artistique des œuvres réunies que pour la qualité fort correcte de ces enregistrements, plus homogènes qu’il n’y parait. La plupart des messes, accompagnées à l’orgue et parfois de solistes, ont ainsi été confiées à la baguette efficace d’Egidio Corbetta à la tête du Chœur de la Chapelle immaculée de Bergame, certes à la limite de la justesse dans les difficultés techniques (heureusement assez rares), mais qui s’en sort globalement bien, comme les solistes.
On recommandera pour débuter la découverte de ce coffret l’écoute de la Première Messe pontificale (1897), pièce de grande ambition dont les interventions du chœur de garçons font parfois penser à certains passages de la Huitième Symphonie de Mahler – l’emphase en moins. La Messe Saint Gervais et Saint Protais (1895) fait également appel au chœur de garçons en remplacement des femmes: dommage que la prise de son inconstante ne rende davantage justice à cette belle œuvre, plus spectaculaire en comparaison. Les autres messes font davantage place à l’épure – l’une des marques de fabrique de Perosi, maître de l’émotion intériorisée et pudique, révélatrice d’une foi sincère.
Si l’on peut faire l’impasse sur un décevant Requiem (1898) pour voix d’hommes, on s’intéressera plus volontiers à la Messe eucharistique (1897) et à la Messe dite «Cerviana» (1898), à la musique limpide, presque statique et évanescente par endroit, dont le charme discret et envoûtant résonne longtemps dans l’esprit. Outre les superbes pièces religieuses courtes du dernier disque (ne pas manquer le Vieni Creator Spiritus, l’Offertoire sur le «Vieni Creator Spiritus» et le Te deum), il ne faudra surtout pas faire l’impasse sur les trois pièces d’orgue solo, où Perosi laisse entrevoir tout son don mélodique assis sur la simplicité déjà décrite plus haut.
A noter qu’un autre coffret consacré à quatre oratorios de Perosi est d’ores et déjà paru chez Angelicum. Il s’agit là aussi d’une réédition d’enregistrements divers, d’où émerge le nom de la soprano Mirella Freni dans un oratorio de 1899, Il Natale del Redentore (Sarx, 1963).
C’est en effet ce qui frappe d’emblée à l’écoute de la musique de Perosi, dont les quatre disques ici réunis couvrent une période homogène – les messes ayant toutes été composées entre 1895 et 1899, hormis la Seconde Messe pontificale (1906). Le disque ne comporte malheureusement pas de notice en dehors de la liste des œuvres et il n’existe pas, semble-t-il, de catalogue complet des œuvres de Perosi, ce qui explique pourquoi les pièces religieuses du quatrième disque ne peuvent être datées précisément. Quoi qu’il en soit, cette réédition de gravures réalisées de la fin des années 1970 aux années 1990 est à saluer, autant pour l’importance artistique des œuvres réunies que pour la qualité fort correcte de ces enregistrements, plus homogènes qu’il n’y parait. La plupart des messes, accompagnées à l’orgue et parfois de solistes, ont ainsi été confiées à la baguette efficace d’Egidio Corbetta à la tête du Chœur de la Chapelle immaculée de Bergame, certes à la limite de la justesse dans les difficultés techniques (heureusement assez rares), mais qui s’en sort globalement bien, comme les solistes.
On recommandera pour débuter la découverte de ce coffret l’écoute de la Première Messe pontificale (1897), pièce de grande ambition dont les interventions du chœur de garçons font parfois penser à certains passages de la Huitième Symphonie de Mahler – l’emphase en moins. La Messe Saint Gervais et Saint Protais (1895) fait également appel au chœur de garçons en remplacement des femmes: dommage que la prise de son inconstante ne rende davantage justice à cette belle œuvre, plus spectaculaire en comparaison. Les autres messes font davantage place à l’épure – l’une des marques de fabrique de Perosi, maître de l’émotion intériorisée et pudique, révélatrice d’une foi sincère.
Si l’on peut faire l’impasse sur un décevant Requiem (1898) pour voix d’hommes, on s’intéressera plus volontiers à la Messe eucharistique (1897) et à la Messe dite «Cerviana» (1898), à la musique limpide, presque statique et évanescente par endroit, dont le charme discret et envoûtant résonne longtemps dans l’esprit. Outre les superbes pièces religieuses courtes du dernier disque (ne pas manquer le Vieni Creator Spiritus, l’Offertoire sur le «Vieni Creator Spiritus» et le Te deum), il ne faudra surtout pas faire l’impasse sur les trois pièces d’orgue solo, où Perosi laisse entrevoir tout son don mélodique assis sur la simplicité déjà décrite plus haut.
A noter qu’un autre coffret consacré à quatre oratorios de Perosi est d’ores et déjà paru chez Angelicum. Il s’agit là aussi d’une réédition d’enregistrements divers, d’où émerge le nom de la soprano Mirella Freni dans un oratorio de 1899, Il Natale del Redentore (Sarx, 1963).
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