Considéré comme l’un des espoirs les plus sérieux de sa génération,
Wilhelm Stenhammar (1871-1927) passa l’essentiel de sa carrière à tenter
de se forger un style personnel, échouant en grande partie dans cette
quête. Ces premières œuvres portent déjà la marque d’influences
extérieures, mais possèdent pour autant des qualités remarquables
d’ambition et d’élévation d’esprit. On cite souvent la brucknérienne
mais néanmoins superbe Première Symphonie (1903), rejetée ensuite
pour cette allégeance trop audible. On pourrait en dire autant de la
toute première œuvre à avoir bénéficié d’un numéro d’opus, le très
brahmsien Concerto pour piano, composé en 1893 à seulement 22 ans
alors que le Suédois mène une carrière de pianiste virtuose: il faut
absolument entendre son méditatif et inspiré mouvement lent.
C’est cette même année que Stenhammar choisit de s’attaquer à son premier opéra, La Fête à Solhaug, adapté du tout premier succès controversé d’Ibsen en 1855 (qui fut alors accusé de plagiat, avant de revoir sa copie en 1883). On est encore bien éloigné des drames sociaux percutants du Ibsen de la maturité, à juste titre toujours monté sur les planches de nos jours, ou du poétique et philosophique Peer Gynt, mis en musique en 1875 par Grieg. C’est bien plutôt le drame romantique historique qu’Ibsen épouse avec La Fête à Solhaug, genre alors en vogue qui séduira Stenhammar pour son potentiel d’adaptation proche du modèle wagnérien.
C’est en effet la figure du maître de Bayreuth qui plane sur cette œuvre aux leitmotivs nombreux, également marquée par ses deux figures féminines omniprésentes. De cette œuvre lumineuse au lyrisme toujours maîtrisé, Stenhammar convoque sa science de l’orchestre tout entier au service de la déclamation vocale, au premier plan. On pense aussi à Humperdinck dans la capacité à soutenir le discours par l’utilisation délicieuse des vents: autant de qualités qui conduiront son compatriote Johan Svendsen à recommander vivement l’ouvrage, qui ne sera pourtant créé qu’en 1899 à Stuttgart (en allemand), là même où des ouvrages de Richard Strauss, Zemlinsky ou Hindemith auront le même honneur.
On retrouve ici la version originale en norvégien (rappelons qu’à cette époque Suède et Norvège étaient deux royaumes associés) autour d’un plateau vocal composé en totalité de chanteurs nordiques, tous d’un bon niveau. C’est surtout le cas des interprètes féminines très sollicitées et toutes deux exemplaires, tandis que le ténor Per-Håkan Precht compense son aigu serré par ses qualités dramatiques. Pour cette première mondiale, le chef allemand Henrik Schaefer se montre très respectueux des équilibres entre nécessités dramatiques et pureté du son – bien aidé en cela par un impeccable Orchestre symphonique de Norrköping.
On a là le septième volume consacré par l’éditeur Sterling aux «opéras romantiques suédois», quelques années après les extraits de Tirfing (deuxième opéra de Stenhammar) enregistrés par Leif Segerstam en 1999. Espérons que cet éditeur audacieux saura nous rendre une version complète enregistrée avec le même soin qu’apporté ici.
C’est cette même année que Stenhammar choisit de s’attaquer à son premier opéra, La Fête à Solhaug, adapté du tout premier succès controversé d’Ibsen en 1855 (qui fut alors accusé de plagiat, avant de revoir sa copie en 1883). On est encore bien éloigné des drames sociaux percutants du Ibsen de la maturité, à juste titre toujours monté sur les planches de nos jours, ou du poétique et philosophique Peer Gynt, mis en musique en 1875 par Grieg. C’est bien plutôt le drame romantique historique qu’Ibsen épouse avec La Fête à Solhaug, genre alors en vogue qui séduira Stenhammar pour son potentiel d’adaptation proche du modèle wagnérien.
C’est en effet la figure du maître de Bayreuth qui plane sur cette œuvre aux leitmotivs nombreux, également marquée par ses deux figures féminines omniprésentes. De cette œuvre lumineuse au lyrisme toujours maîtrisé, Stenhammar convoque sa science de l’orchestre tout entier au service de la déclamation vocale, au premier plan. On pense aussi à Humperdinck dans la capacité à soutenir le discours par l’utilisation délicieuse des vents: autant de qualités qui conduiront son compatriote Johan Svendsen à recommander vivement l’ouvrage, qui ne sera pourtant créé qu’en 1899 à Stuttgart (en allemand), là même où des ouvrages de Richard Strauss, Zemlinsky ou Hindemith auront le même honneur.
On retrouve ici la version originale en norvégien (rappelons qu’à cette époque Suède et Norvège étaient deux royaumes associés) autour d’un plateau vocal composé en totalité de chanteurs nordiques, tous d’un bon niveau. C’est surtout le cas des interprètes féminines très sollicitées et toutes deux exemplaires, tandis que le ténor Per-Håkan Precht compense son aigu serré par ses qualités dramatiques. Pour cette première mondiale, le chef allemand Henrik Schaefer se montre très respectueux des équilibres entre nécessités dramatiques et pureté du son – bien aidé en cela par un impeccable Orchestre symphonique de Norrköping.
On a là le septième volume consacré par l’éditeur Sterling aux «opéras romantiques suédois», quelques années après les extraits de Tirfing (deuxième opéra de Stenhammar) enregistrés par Leif Segerstam en 1999. Espérons que cet éditeur audacieux saura nous rendre une version complète enregistrée avec le même soin qu’apporté ici.
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