Avec Norma de Bellini, l’Opéra de Rennes présente l’un des
piliers du répertoire pour son dernier spectacle lyrique de la saison,
et affiche logiquement complet: on se réjouit de retrouver le cadre
intime de ce théâtre d’un peu moins de 650 places, permettant ainsi de
bénéficier d’une proximité idéale entre les interprètes et le public. Il
est vrai que cette lointaine adaptation du mythe de Médée séduit
toujours autant par le resserrement dramatique autour de son triangle
amoureux. Pour autant, Bellini et son librettiste attitré Felice Romani
refusent l’infanticide pour privilégier la noblesse du sacrifice final
de Norma: une issue que le metteur en scène Nicola Berloffa préfère
écarter au profit d’une autre, plus inattendue et spectaculaire. On
laissera aux spectateurs le soin de la découvrir, mais disons-le tout
net: rien dans cette production ne conduit vers cette issue qui apparaît
ainsi comme une idée inaboutie, en forme de pirouette.
L’idée de transposer l’action au temps de Bellini pouvait d’emblée séduire par son aspect visuel minimaliste, mais elle n’apporte finalement pas grand-chose en dehors de supprimer les références au merveilleux: exit, ainsi, les druides et les allures de prêtresse de Norma. En dehors de cette transposition et de la toute dernière image, Berloffa s’en tient à une lecture fidèle du livret, littérale et réaliste, autour de nombreuses références guerrières. Norma se voit ainsi affublée d’une épée vengeresse – finalement trop lassante sur la durée tant l’idée est répétée à l’envi. Plus problématique encore, la direction d’acteurs du chœur ne convainc pas, tant elle paraît statique et figée. Le public, ravi en fin de représentation, ne semble pourtant pas tenir rigueur des limites de cette mise en scène sage et conformiste, et lui réserve un accueil chaleureux.
Il est vrai que le plateau vocal réuni, fort en voix, a de quoi faire passer au second plan les aspects visuels. Ainsi du tonitruant Angelo Villari (Pollione), à l’émission bien articulée, mais malheureusement peu à l’aise dès lors que la partition lui impose quelques nuances. On passera aussi sur sa justesse relative dans le suraigu, pourtant souvent sollicité au I. A ses côtés, la Norma de Daniela Schillaci séduit autant qu’elle agace: ses qualités dramatiques éloquentes – tout à fait impressionnantes dans les récitatifs – peuvent excuser une émission durcie dans l’aigu. Pour autant, elle privilégie une expression trop en force dans les accélérations et manque d’agilité dans les pianissimi. On aimerait néanmoins l’entendre à nouveau, dans un rôle moins périlleux, afin de se délecter de ses qualités interprétatives. Le contraste n’en est que plus saisissant avec l’Adalgisa de Claudia Pavone, au timbre rond et charnu, à l’aise dans toute la tessiture. On est moins séduit, a contrario, par ses qualités dramatiques plus en retrait, tandis que le reste du plateau vocal montre un bon niveau d’ensemble. On mentionnera enfin les qualités de prononciation et de cohésion du Chœur de l’Opéra de Rennes, très en forme.
L’idée de transposer l’action au temps de Bellini pouvait d’emblée séduire par son aspect visuel minimaliste, mais elle n’apporte finalement pas grand-chose en dehors de supprimer les références au merveilleux: exit, ainsi, les druides et les allures de prêtresse de Norma. En dehors de cette transposition et de la toute dernière image, Berloffa s’en tient à une lecture fidèle du livret, littérale et réaliste, autour de nombreuses références guerrières. Norma se voit ainsi affublée d’une épée vengeresse – finalement trop lassante sur la durée tant l’idée est répétée à l’envi. Plus problématique encore, la direction d’acteurs du chœur ne convainc pas, tant elle paraît statique et figée. Le public, ravi en fin de représentation, ne semble pourtant pas tenir rigueur des limites de cette mise en scène sage et conformiste, et lui réserve un accueil chaleureux.
Il est vrai que le plateau vocal réuni, fort en voix, a de quoi faire passer au second plan les aspects visuels. Ainsi du tonitruant Angelo Villari (Pollione), à l’émission bien articulée, mais malheureusement peu à l’aise dès lors que la partition lui impose quelques nuances. On passera aussi sur sa justesse relative dans le suraigu, pourtant souvent sollicité au I. A ses côtés, la Norma de Daniela Schillaci séduit autant qu’elle agace: ses qualités dramatiques éloquentes – tout à fait impressionnantes dans les récitatifs – peuvent excuser une émission durcie dans l’aigu. Pour autant, elle privilégie une expression trop en force dans les accélérations et manque d’agilité dans les pianissimi. On aimerait néanmoins l’entendre à nouveau, dans un rôle moins périlleux, afin de se délecter de ses qualités interprétatives. Le contraste n’en est que plus saisissant avec l’Adalgisa de Claudia Pavone, au timbre rond et charnu, à l’aise dans toute la tessiture. On est moins séduit, a contrario, par ses qualités dramatiques plus en retrait, tandis que le reste du plateau vocal montre un bon niveau d’ensemble. On mentionnera enfin les qualités de prononciation et de cohésion du Chœur de l’Opéra de Rennes, très en forme.
A la tête de l’Orchestre symphonique de Bretagne, Rudolf Piehlmayer fait l’étalage de sa science de l’orchestre et imprime des tempi soutenus, sans délaisser pour autant l’expression des passages subtils. Faute de place dans la fosse, l’effectif réduit des cordes fait entendre quelques verdeurs, heureusement compensées par l’excellence des vents, très sollicités par la partition.
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