Pour sa trente-cinquième édition, le festival d’Ambronay propose cette
année encore pas moins de quatre-vingt-dix événements centrés autour de
la musique du XVIe au XVIIIe siècle. Concerts, rencontres avec les
artistes, conférences, les différentes propositions de rencontre ne
manquent pas pour visiter la petite cité située à mi-chemin entre Lyon
et Genève! Il faut dire que la fidèle équipe organisatrice, aussi
passionnée qu’enthousiaste, ne compte pas ses efforts pour accueillir la
crème du baroque sur quatre week-ends – tout en proposant des concerts
décalés, du jazz-baroque à la musique du monde (Keyvan Chemirani, etc), sous le chapiteau ou lors de l’after
au bar du festival. Si l’Académie baroque européenne tourne toujours à
plein comme pépinière de talents, Ambronay innove cette année pour aider
et promouvoir les jeunes ensembles – le projet Eeemerging révélera
ainsi ses lauréats lors du dernier week-end de l’édition 2014. Mais le
festival n’en oublie pas pour autant de célébrer les grands artistes qui
ont fait sa renommée depuis sa création, William Christie – longtemps
pilier de la manifestation – ayant fait place à Jordi Savall, artiste
associé à Ambronay de 1987 à 1996.
Incroyable défricheur de répertoires oubliés depuis plus de vingt ans, l’homme à l’écharpe rouge poursuit une activité discographique intense qui le mène de l’Europe occidentale jusqu’aux confins de la méditerranée orientale. Bien connu du grand public depuis sa participation au film Tous les matins du monde en 1991, le musicien catalan retrouve régulièrement son instrument de prédilection, la viole de gambe, instrument méconnu qui, rappelons-le, trouve sa source dans l’Espagne du XVe siècle. Pour cette édition 2014, Savall choisit de s’entourer de six autres instrumentistes (y compris un guitariste et un percussionniste), tous réunis autour de la viole et de son vaste répertoire. En à peine moins de 2 heures, c’est à un véritable voyage musical entre les XVe et XVIe siècles que Jordi Savall nous convie: celui de l’âge d’or de la musique pour ensemble de violes à travers l’Europe.
Si l’on a parfois du mal à saisir les nuances entre les tessitures des différentes violes entourant Jordi Savall, cela s’explique par une entrée en matière assez aride, autour de danses italiennes anonymes assez répétitives qui ne cherchent pas à mettre en valeur la polyphonie des instruments. Seule la percussion ressort de cette introduction douce, un rien monotone, prélude à une montée en gamme avec les pièces anglaises et espagnoles qui suivent. Avec Orlando Gibbons (1583-1625), les saillies individuelles permettent ainsi à Savall de se mettre en avant, tandis que Philippe Pierlot lui répond avec une belle vaillance, le Catalan mettant un peu de temps à pleinement se chauffer. On retient aussi de superbes parties en pizzicato, à l’évocation poétique savoureuse, lors de la dernière pièce espagnole (Canarios) qui conclut la première partie du concert.
Après l’entracte, les musiques du temps de la cour de Louis XIII apportent une note plus enlevée, particulièrement l’entrainante et entêtante Bourrée d’Avignonez. Place ensuite aux musiques de l’Allemagne qui s’avèrent plus austères en leur début, avant qu’une amorce de dialogues entre les instruments se fasse jour. Les musiciens rivalisent ainsi de virtuosité dans l’Allemande XVI, aux oppositions variées. Le concert s’achève avec un rapide aperçu de l’Europe musicale baroque où fleurissent quelques grands noms bien connus, de Purcell à Bach. Les différentes entrées en canon permettent de constater combien ces grands maîtres parviennent à renouveler habilement le genre. Mais Savall garde le meilleur pour la fin, s’échinant sur son instrument lors d’un final très enlevé avec la spectaculaire Gallarda Napolitana d’Antonio Valente, vivement applaudie. En bis, le chef catalan prend la parole pour rendre hommage à Christopher Hogwood, disparu quatre jours plus tôt, lui dédiant cette soirée. La Danse des satyres de William Brade (1560-1630), puis la Courante du Banchetto musicale de Johann Hermann Schein (1586-1630) concluent ce concert qui aura mis un peu de temps à démarrer avant de convaincre pleinement en sa dernière partie.
Incroyable défricheur de répertoires oubliés depuis plus de vingt ans, l’homme à l’écharpe rouge poursuit une activité discographique intense qui le mène de l’Europe occidentale jusqu’aux confins de la méditerranée orientale. Bien connu du grand public depuis sa participation au film Tous les matins du monde en 1991, le musicien catalan retrouve régulièrement son instrument de prédilection, la viole de gambe, instrument méconnu qui, rappelons-le, trouve sa source dans l’Espagne du XVe siècle. Pour cette édition 2014, Savall choisit de s’entourer de six autres instrumentistes (y compris un guitariste et un percussionniste), tous réunis autour de la viole et de son vaste répertoire. En à peine moins de 2 heures, c’est à un véritable voyage musical entre les XVe et XVIe siècles que Jordi Savall nous convie: celui de l’âge d’or de la musique pour ensemble de violes à travers l’Europe.
Si l’on a parfois du mal à saisir les nuances entre les tessitures des différentes violes entourant Jordi Savall, cela s’explique par une entrée en matière assez aride, autour de danses italiennes anonymes assez répétitives qui ne cherchent pas à mettre en valeur la polyphonie des instruments. Seule la percussion ressort de cette introduction douce, un rien monotone, prélude à une montée en gamme avec les pièces anglaises et espagnoles qui suivent. Avec Orlando Gibbons (1583-1625), les saillies individuelles permettent ainsi à Savall de se mettre en avant, tandis que Philippe Pierlot lui répond avec une belle vaillance, le Catalan mettant un peu de temps à pleinement se chauffer. On retient aussi de superbes parties en pizzicato, à l’évocation poétique savoureuse, lors de la dernière pièce espagnole (Canarios) qui conclut la première partie du concert.
Après l’entracte, les musiques du temps de la cour de Louis XIII apportent une note plus enlevée, particulièrement l’entrainante et entêtante Bourrée d’Avignonez. Place ensuite aux musiques de l’Allemagne qui s’avèrent plus austères en leur début, avant qu’une amorce de dialogues entre les instruments se fasse jour. Les musiciens rivalisent ainsi de virtuosité dans l’Allemande XVI, aux oppositions variées. Le concert s’achève avec un rapide aperçu de l’Europe musicale baroque où fleurissent quelques grands noms bien connus, de Purcell à Bach. Les différentes entrées en canon permettent de constater combien ces grands maîtres parviennent à renouveler habilement le genre. Mais Savall garde le meilleur pour la fin, s’échinant sur son instrument lors d’un final très enlevé avec la spectaculaire Gallarda Napolitana d’Antonio Valente, vivement applaudie. En bis, le chef catalan prend la parole pour rendre hommage à Christopher Hogwood, disparu quatre jours plus tôt, lui dédiant cette soirée. La Danse des satyres de William Brade (1560-1630), puis la Courante du Banchetto musicale de Johann Hermann Schein (1586-1630) concluent ce concert qui aura mis un peu de temps à démarrer avant de convaincre pleinement en sa dernière partie.
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