Andrey Boreyko |
Après la défection de Jirí Bělohlávek, initialement prévu pour diriger
ce concert, on s’interrogeait encore sur la cohérence de ce programme
réunissant de la musique française, germanique, russe et tchèque, sans
parler des époques différentes de composition. Au menu, trois
chefs-d’œuvre avec en guise d’apéritif une courte pièce méconnue de
Jacques Ibert, en hommage à Mozart certes, mais qui fait surtout
l’étalage de couleurs pétillantes – idéales pour débuter un concert et
chauffer l’orchestre. Andrey Boreyko, directeur musical de l’Orchestre
national de Belgique, séduit d’emblée par la parfaite mise en place de
l’Orchestre national de France, d’où ressortent des sonorités variées
bien mises en valeur par l’acoustique du nouvel auditorium de la Maison
de la radio, inauguré en novembre dernier. Chaque instrument est
immédiatement identifiable spatialement, même si les cordes prennent
souvent l’avantage, en une réverbération trop discrète.
C’est particulièrement notable dans la Trente-neuvième Symphonie de Mozart où, malgré une texture chambriste aux cordes, les bois ressortent peu. Une discrétion due à la lecture très personnelle du chef russe, très droite, à la limite de la raideur dans cette œuvre. Cursive dès l’introduction, la battue avance, sans climats ou mystères, en une volonté de clarté, très rythmique, assise sur des notes courtes, sans vibrato. Cette optique analytique et intellectuelle convient mieux au deuxième mouvement, abordé sans pathos, comme en apesanteur, avec des passages étonnants, pratiquement en sourdine. Boreyko retrouve un vif tempo dans le menuet, très péremptoire. Une lecture qui en impose, mais qui reste sèche. Le final s’avère réussi, l’allégement des textures apportant un constant relief, une variété inattendue dans cette œuvre bien connue. Une direction intéressante, même si on peut parfois être agacé par cette propension à accélérer les passages rapides, et inversement à ralentir les passages plus lents.
Avec le Second Concerto pour violon de Prokofiev, Andrey Boreyko poursuit dans la même veine, en un accompagnement chambriste davantage legato, mettant particulièrement en valeur la soliste. Arabella Steinbacher possède un beau tempérament, une volonté constante de couleurs dans son archet. Vive et précise, elle domine aisément son sujet, même si l’on pourrait souhaiter, ici et là, davantage de puissance. Le mouvement lent est une nouvelle réussite pour Boreyko, autour du rythme hypnotique de l’orchestre soudain apaisé, d’une séduisante douceur. Steinbacher poursuit son festival de couleurs, avec beaucoup d’autorité dans le finale, poursuivi en bis par le premier mouvement de la Sonate pour violon seul, du même Prokofiev.
L’orchestre s’étoffe considérablement avec Taras Bulba de Janácek, ce qui n’empêche pas Boreyko de rester dans son optique séquentielle, assez lente, très allégée. On perd souvent l’architecture générale de l’œuvre pour se délecter des détails de l’orchestration si originale ici révélés. Un geste qui gomme toute scorie postromantique pour rapprocher Janácek du Stravinski du Sacre du printemps. On est séduit aussi par l’orgue envoûtant, étreignant le public en quelques notes au début de l’œuvre, tandis que le finale refuse toute apothéose. Une lecture probe, impressionnante à défaut de bouleverser.
C’est particulièrement notable dans la Trente-neuvième Symphonie de Mozart où, malgré une texture chambriste aux cordes, les bois ressortent peu. Une discrétion due à la lecture très personnelle du chef russe, très droite, à la limite de la raideur dans cette œuvre. Cursive dès l’introduction, la battue avance, sans climats ou mystères, en une volonté de clarté, très rythmique, assise sur des notes courtes, sans vibrato. Cette optique analytique et intellectuelle convient mieux au deuxième mouvement, abordé sans pathos, comme en apesanteur, avec des passages étonnants, pratiquement en sourdine. Boreyko retrouve un vif tempo dans le menuet, très péremptoire. Une lecture qui en impose, mais qui reste sèche. Le final s’avère réussi, l’allégement des textures apportant un constant relief, une variété inattendue dans cette œuvre bien connue. Une direction intéressante, même si on peut parfois être agacé par cette propension à accélérer les passages rapides, et inversement à ralentir les passages plus lents.
Avec le Second Concerto pour violon de Prokofiev, Andrey Boreyko poursuit dans la même veine, en un accompagnement chambriste davantage legato, mettant particulièrement en valeur la soliste. Arabella Steinbacher possède un beau tempérament, une volonté constante de couleurs dans son archet. Vive et précise, elle domine aisément son sujet, même si l’on pourrait souhaiter, ici et là, davantage de puissance. Le mouvement lent est une nouvelle réussite pour Boreyko, autour du rythme hypnotique de l’orchestre soudain apaisé, d’une séduisante douceur. Steinbacher poursuit son festival de couleurs, avec beaucoup d’autorité dans le finale, poursuivi en bis par le premier mouvement de la Sonate pour violon seul, du même Prokofiev.
L’orchestre s’étoffe considérablement avec Taras Bulba de Janácek, ce qui n’empêche pas Boreyko de rester dans son optique séquentielle, assez lente, très allégée. On perd souvent l’architecture générale de l’œuvre pour se délecter des détails de l’orchestration si originale ici révélés. Un geste qui gomme toute scorie postromantique pour rapprocher Janácek du Stravinski du Sacre du printemps. On est séduit aussi par l’orgue envoûtant, étreignant le public en quelques notes au début de l’œuvre, tandis que le finale refuse toute apothéose. Une lecture probe, impressionnante à défaut de bouleverser.
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