Habituel ballet de réjouissance pour les fêtes, Casse-Noisette
(1891-1892) n’en finit pas de ravir petits et grands, et ce plus encore
lorsque la mise en scène se rapproche de la féerie du conte. C’est
précisément le cas à Dresde où le spectacle conçu par Aaron S. Watkin et
Jason Beechey transpose l’action dans la capitale de la Saxe à la fin
du XIXe siècle. Le vaste intérieur cossu aux couleurs pastel sert de
cadre à l’insouciance d’une société affairée à ses robes de satin et à
ses tenues élégantes, tandis que les pas résonnent des danses de salon
omniprésentes. Tous participent à des codes et usages bien définis, du
plus petit au plus grand, constante du spectacle qui verra en seconde
partie de charmants lutins sortir malicieusement de l’immense robe à
crinoline d’une improbable diva, avant de se produire comme les plus
grands devant une assistance hilare. Une malice et un humour très
présents dans ce spectacle léger, à l’opposé de la production parisienne
bien connue de Rudolf Noureev (voir ici).
Les costumes, choisis et élaborés avec soin, se permettent aussi quelques clins d’œil aux coutumes locales en Saxe. On retrouve ainsi sur scène les soldats grimés avec la même tenue traditionnelle que leurs homologues en bois vendus sur tous les marchés de Noël de la région, de Leipzig à Berlin. A ces détails s’ajoutent des danses toujours charmantes, sans brio excessif, qui ne cherchent pas à faire ressortir les individualités, sauf dans les inévitables pas de deux ou les solos. A ce jeu-là, Julian Amir Lacey compose un Prince d’une éblouissante virtuosité, doublé d’un charme incontestable. Plus en retrait, István Simon se montre encore trop hésitant pour s’imposer pleinement, tandis que ses comparses féminines se montrent à la hauteur.
Si l’on peut regretter une sonorisation notablement audible, elle permet de se délecter de la direction admirablement chambriste d’Eva Ollikainen, tour à tour diaphane et emportée, en des tempi très vifs. Les cordes aiguës sont particulièrement mises en avant, au détriment des plus graves, en un geste souvent péremptoire qui évacue tout alanguissement. De quoi soutenir un spectacle charmant, aux délices visuels d’un classicisme assumé et efficace. La nouvelle production très attendue de Dmitri Tcherniakov en mars 2016 au Palais Garnier, couplée avec l’opéra en un acte Iolanta, sera certainement beaucoup moins consensuelle.
Les costumes, choisis et élaborés avec soin, se permettent aussi quelques clins d’œil aux coutumes locales en Saxe. On retrouve ainsi sur scène les soldats grimés avec la même tenue traditionnelle que leurs homologues en bois vendus sur tous les marchés de Noël de la région, de Leipzig à Berlin. A ces détails s’ajoutent des danses toujours charmantes, sans brio excessif, qui ne cherchent pas à faire ressortir les individualités, sauf dans les inévitables pas de deux ou les solos. A ce jeu-là, Julian Amir Lacey compose un Prince d’une éblouissante virtuosité, doublé d’un charme incontestable. Plus en retrait, István Simon se montre encore trop hésitant pour s’imposer pleinement, tandis que ses comparses féminines se montrent à la hauteur.
Si l’on peut regretter une sonorisation notablement audible, elle permet de se délecter de la direction admirablement chambriste d’Eva Ollikainen, tour à tour diaphane et emportée, en des tempi très vifs. Les cordes aiguës sont particulièrement mises en avant, au détriment des plus graves, en un geste souvent péremptoire qui évacue tout alanguissement. De quoi soutenir un spectacle charmant, aux délices visuels d’un classicisme assumé et efficace. La nouvelle production très attendue de Dmitri Tcherniakov en mars 2016 au Palais Garnier, couplée avec l’opéra en un acte Iolanta, sera certainement beaucoup moins consensuelle.
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