Dans la famille Filtelberg, on connaissait surtout le père Grzegorz
(1879-1953), essentiellement renommé comme chef d’orchestre. On se
souvient ainsi des disques consacrés à l’art de son compatriote et
contemporain Szymanowski, dont il défendit avec constance le répertoire
tout au long de sa carrière. Son fils Jerzy (1903-1951) n’eut certes pas
la même influence, pâtissant de ses nombreux exils consécutifs à la
fuite des persécutions nazies, mais parvint tout de même à un catalogue
conséquent en tant que compositeur, fruit d’une solide formation avec
son père et Franz Schreker à Berlin. C’est précisément dans le cadre de
la collection «Music in exile», lancée par Chandos et l’Ensemble ARC autour de la musique de chambre de Paul Ben-Haim, que les interprètes canadiens se sont illustrés dès 2013
à Toronto. Leur retour est à saluer, tant leurs qualités individuelles
se mettent idéalement au service de la musique de Fitelberg en un esprit
fluide et léger, qui permet de dépasser une vision uniformément sombre
de ces œuvres.
Le Premier Quatuor, composé en 1926 à la fin des années de formation berlinoises, illustre ainsi les années d’incertitude d’après-guerre par son entrée nerveuse quasi symphonique, avant que la raréfaction du tissu musical n’apporte un climat de désolation inquiétant. Une œuvre intéressante et finalement homogène, malgré sa construction déséquilibrée – le troisième mouvement étant presque aussi long que les quatre autres réunis. Plus animé, le Deuxième Quatuor de 1928 (sur les cinq composés par Fitelberg au total) réserve un bel Andante, profond et introspectif. Cette œuvre mélodiquement inspirée offre davantage de dialogues entre les cordes, là où la légère Sonatine pour deux violons (1939) dévoile des variations admirables de fluidité, sans aucun heurt. La Sérénade pour alto et piano (1943) va plus loin encore dans la résignation emprunte de tristesse sereine, tandis que le disque se conclut dans l’éclaircie de la lumineuse Nachtmusik (1921). Outre la palette sonore offerte par la réunion (inédite?) de la clarinette, du violoncelle et du célesta, cette œuvre de jeunesse ensorcelle par son ambiance mystérieuse, douce et rêveuse. Un beau disque, idéalement interprété, que l’on recommande vivement pour découvrir ces œuvres enregistrées en première mondiale.
Le Premier Quatuor, composé en 1926 à la fin des années de formation berlinoises, illustre ainsi les années d’incertitude d’après-guerre par son entrée nerveuse quasi symphonique, avant que la raréfaction du tissu musical n’apporte un climat de désolation inquiétant. Une œuvre intéressante et finalement homogène, malgré sa construction déséquilibrée – le troisième mouvement étant presque aussi long que les quatre autres réunis. Plus animé, le Deuxième Quatuor de 1928 (sur les cinq composés par Fitelberg au total) réserve un bel Andante, profond et introspectif. Cette œuvre mélodiquement inspirée offre davantage de dialogues entre les cordes, là où la légère Sonatine pour deux violons (1939) dévoile des variations admirables de fluidité, sans aucun heurt. La Sérénade pour alto et piano (1943) va plus loin encore dans la résignation emprunte de tristesse sereine, tandis que le disque se conclut dans l’éclaircie de la lumineuse Nachtmusik (1921). Outre la palette sonore offerte par la réunion (inédite?) de la clarinette, du violoncelle et du célesta, cette œuvre de jeunesse ensorcelle par son ambiance mystérieuse, douce et rêveuse. Un beau disque, idéalement interprété, que l’on recommande vivement pour découvrir ces œuvres enregistrées en première mondiale.
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