Valery Gergiev |
La Symphonie des mille serait-elle enfin réhabilitée au même
titre que les autres opus symphoniques de Mahler? On peut encore en
douter lorsqu’on entend, à l’issue de ce concert de tous les
superlatifs, plusieurs voix s’élever autour de soi pour railler une
musique spectaculaire et boursouflée. Ces mêmes personnes, qui n’en sont
pas à une contradiction près, se souviennent-elles seulement avoir fait
des pieds et des mains pour être présentes à ce concert? Ont-elles
aussi déjà oublié que le grand Pierre Boulez avait fini par adouber
cette symphonie en l’incluant, in extremis, dans son intégrale mahlérienne (Deutsche Grammophon,
2007)? La rareté de l’ouvrage est plutôt à rechercher dans la
difficulté à réunir autant de forces en présence: plus de 200 choristes à
la Philharmonie, sans compter l’orchestre mahlérien encore plus
pléthorique que d’habitude! La salle entièrement comble démontre combien
ce choix programmatique a su trouver son public, il est vrai
sensibilisé par un opportun «week-end Mahler», à même de donner une
publicité plus grande encore à l’événement.
On comprend aisément, dès les premières notes du monumental Veni Creator Spiritus, pourquoi un Leonard Bernstein n’hésitait pas à l’extraire du reste de l’œuvre en d’autres temps (Lincoln Center, 1962): la répartition des chœurs apporte en effet une saisissante confrontation, tandis que le chœur d’enfants placé au centre arbitre les débats. Incontestablement, une écoute au disque ne peut rendre compte de l’effet ainsi produit en concert – une expérience sensorielle qui donne la chair de poule à plusieurs reprises. L’ajout de quelques cuivres aux côtés des chœurs est plus discutable, tant leur intervention uniquement sollicitée en conclusion de ce premier mouvement apparaît couverte par l’ensemble des forces en présence, orgue compris.
Admirablement préparés, les chœurs adultes, tous droits venus de Munich et... Saint-Sébastien, ravissent par leur attention au texte, tout autant que leurs infinies nuances: c’est là l’un des grands atouts de ce concert. Le chœur d’enfants n’est pas en reste, même si les tempi parfois précipités de Valery Gergiev occasionnent quelques décalages dans les passages ardus. Les solistes féminines l’emportent quant à elle sur leurs partenaires masculins, parfois en difficulté dans l’aigu, trop étroit d’émission. Avec les altos Claudia Mahnke et Katharina Magiera, on note le recours bienvenu à deux piliers de la troupe de l’Opéra de Francfort, toujours très applaudies dans la capitale de la Hesse. Manifestement guidé par une volonté d’éviter tout pathos, le geste de Gergiev apparaît plus tiède en comparaison, respirant peu en des tempi très enlevés dans les passages vifs, le tout sans vibrato. De là le sentiment d’une lecture trop extérieure, même si le chef se rattrape quelque peu dans les parties apaisées, plus investies dramatiquement en comparaison.
On comprend aisément, dès les premières notes du monumental Veni Creator Spiritus, pourquoi un Leonard Bernstein n’hésitait pas à l’extraire du reste de l’œuvre en d’autres temps (Lincoln Center, 1962): la répartition des chœurs apporte en effet une saisissante confrontation, tandis que le chœur d’enfants placé au centre arbitre les débats. Incontestablement, une écoute au disque ne peut rendre compte de l’effet ainsi produit en concert – une expérience sensorielle qui donne la chair de poule à plusieurs reprises. L’ajout de quelques cuivres aux côtés des chœurs est plus discutable, tant leur intervention uniquement sollicitée en conclusion de ce premier mouvement apparaît couverte par l’ensemble des forces en présence, orgue compris.
Admirablement préparés, les chœurs adultes, tous droits venus de Munich et... Saint-Sébastien, ravissent par leur attention au texte, tout autant que leurs infinies nuances: c’est là l’un des grands atouts de ce concert. Le chœur d’enfants n’est pas en reste, même si les tempi parfois précipités de Valery Gergiev occasionnent quelques décalages dans les passages ardus. Les solistes féminines l’emportent quant à elle sur leurs partenaires masculins, parfois en difficulté dans l’aigu, trop étroit d’émission. Avec les altos Claudia Mahnke et Katharina Magiera, on note le recours bienvenu à deux piliers de la troupe de l’Opéra de Francfort, toujours très applaudies dans la capitale de la Hesse. Manifestement guidé par une volonté d’éviter tout pathos, le geste de Gergiev apparaît plus tiède en comparaison, respirant peu en des tempi très enlevés dans les passages vifs, le tout sans vibrato. De là le sentiment d’une lecture trop extérieure, même si le chef se rattrape quelque peu dans les parties apaisées, plus investies dramatiquement en comparaison.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire