Après la claque reçue avec le dernier film "Polisse" de Maïwenn, j'assistais hier à l'opportune reprojection de son premier film "Pardonnez-moi" dans le mythique Studio des Ursulines, une salle ouverte en 1926 pour projeter des films d'avant-garde, avant de devenir la première salle "Arts et essais" en France. On peut noter que cette salle est l'une des rares à refuser les cartes d'accès illimité des réseaux UGC ou Gaumont.
Ca n'est donc pas un hasard si l'association "Les couleurs de la toile" s'y est installée pour organiser des projections débats, chaque premier jeudi du mois à 20h30. Thème de l'année : les cinéastes apparus dans les années 2000. Ambiance très détendue, public jeune, l'idée étant de réunir les passionnés du 7e art et les faire se connaître au-delà de la projection. Le site partenaire Vodkaster prévoit même la poursuite de l'échange sur internet...
"Pardonnez-moi", premier film autobiographique de Maïwenn, est une claque magistrale que l'on prend en pleine figure. La réalisatrice interprète son propre rôle, sous le pseudonyme de Violette, une jeune femme qui filme sa famille et la contraint à s'interroger sur son passé, particulièrement la figure violente du père (Pascal Greggory, méconnaissable "ours") ou l'égoïsme et la superficialité de la mère (Marie-France Pisier, parfaite). Sont ainsi multipliés les points de vue à travers la caméra de Violette et celle de... Maïwenn. Son personnage de jeune femme perturbée et insatisfaite, immature et incontrôlable, est particulièrement pénible. Elle ne trouve ainsi aucun réconfort dans sa psychothérapie ou dans sa relation avec son petit ami. Sa grossesse même est traitée à l'arrière plan, comme un non évènement.
Dès lors, on s'attache à scruter les réactions de ce bout de femme fantasque et à interpréter les bribes d'explication brutes qui sont données. La caméra frémissante et nerveuse, la fantaisie assumée (merveilleuses scènes de fantasmes filmées), rythment le film admirablement en sa deuxième partie surtout. Des comédiens épatants jusque dans les seconds rôles font de ce film une incontestable réussite, malgré le caractère lourd du propos.
"Polisse", un des coups de coeur de l'année 2011 !
Avec son habituel ton franc et direct, ses dialogues percutants, Maïwenn vise encore juste dans ce récit du quotidien de la brigade de protection des mineurs. Dans ce film choral, la réalisatrice a su réunir là encore un casting de tout premier plan : Marina Foïs (ambigüe à souhait), Karine Viard (quel tempérament!) ou Joeystarr (intense) crèvent l'écran. Curieusement, malgré le sujet du film, on rit beaucoup. Jaune souvent. Des scènes dures aussi, mais finalement davantage suggérées que montrées. On pense bien sûr à cette incroyable scène où Joeystarr console un enfant abandonné par sa mère.
Au final, un film passionnant à recommander largement autour de soi. Courez-y !
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