Nous nous étions enthousiasmé voilà quelques mois
pour les deux premiers volumes de l’intégrale des neuf Symphonies de
László Lajtha (1892-1963), réalisée dans les années 1990 pour le label
Marco Polo et aujourd’hui réédité par Naxos. Ce beau projet se poursuit avec l’un des disques les plus emblématiques de la série grâce à la présence de la Quatrième Symphonie
(1951), l’une des œuvres les plus fameuses du compositeur hongrois. Par
son ton joyeux et optimiste, on pense immédiatement au Chostakovitch
facétieux et narquois de la Première Symphonie, le tout mâtiné
d’une inspiration mélodique réelle. Le raffinement des textures, tout
autant que la capacité des thèmes à traverser les pupitres en un élan
aérien et pétillant, rappelle aussi le Bartók du Concerto pour orchestre
– en un style encore plus accessible, le mouvement lent offrant un
lyrisme aux cordes proche des facilités de la musique de film.
On reste dans le scintillement et la grâce légère avec la Deuxième (1943) tirée du ballet perdu Le Bosquet des quatre Dieux, dont on retient le superbe Molto quieto et sa mélodie principale harmonieuse dédiée à la clarinette solo. Plus sombre, la Troisième Symphonie (1948) est en réalité l’adaptation des principaux thèmes développés dans la musique du film Meurtre dans la cathédrale, d’après la pièce éponyme de T. S. Eliot. Lajtha montre un visage délibérément plus épuré, à l’orchestration sobre, malheureusement moins inspiré ici que dans les deux autres œuvres gravées sur ce disque. On se félicitera enfin de la direction pleine d’esprit et de piquant de l’Uruguayen Nicolás Pasquet, qui tire le meilleur d’un Orchestre symphonique de Pécs parfois à la limite de ses moyens, mais tout de même très honorable et parfaitement capté.
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