Avec ce troisième volume, Naxos poursuit l’intégrale des dix Concertos pour violon
de Charles-Auguste Bériot (1802-1870), réalisée avec des orchestres et
des chefs différents depuis la réédition de l’enregistrement pionnier de
Takako Nishizaki sous la direction d’Alfred Walter (Marco Polo,
1987). On ne peut que se féliciter de ce projet dédié à un virtuose de
l’archet respecté en son temps, par ailleurs mari de la célèbre
cantatrice Maria Malibran, décédée prématurément en 1836. Le présent
disque regroupe parmi les œuvres les plus accomplies du compositeur
belge, au premier rang desquels les Quatrième et Septième Concertos, déjà gravés pour CPO
en 2006 par le violoniste Laurent Albrecht Breuninger. On retrouve ici
le geste articulé et narratif de Michael Halász avec la Philharmonie de
chambre de Pardubice, déjà entendu récemment
dans un beau disque dédié à Cimarosa, en un tempo toujours mesuré qui
laisse le temps aux phrasés de se déployer harmonieusement.
On ne pourra évidemment se contenter de ces versions un rien trop policées, mais force est de constater qu’elles donnent à cette musique fluide et agréable, composée dans les années 1840-1850, la pleine mesure de leur irrésistible attraction mélodique – proche de Mendelssohn mais sans la merveilleuse écriture pour les vents: c’est là l’atout principal de Bériot dont les connaisseurs connaissent bien la Scène de ballet (1857), son œuvre majeure également enregistrée sur ce disque. La comparaison avec la version de référence jadis gravée par Itzhak Perlman (EMI, 1999), mêlant habilement archet cursif et sens des couleurs, ne pourra que se faire en défaveur de la violoniste japonaise Ayana Tsuji, à l’agilité pourtant redoutable. On mentionnera également en complément le délicieux Air varié n° 4, où Bériot fait valoir une malice toute haydnienne dans cette suite de variations sur des thèmes populaires.
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