Thomas Hengelbrock |
En résidence au Château de Fontainebleau depuis 2021 avec son Ensemble
Balthasar Neumann, Thomas Hengelbrock (né en 1958) dirige trois concerts
par an dans le cadre prestigieux de l’ancienne résidence royale, tout
en poursuivant parallèlement une carrière internationale, en tant que
chef invité ou permanent (notamment à la tête de l’Orchestre de chambre
de Paris depuis l’an passé, suite au décès précoce de Lars Vogt). A
Fontainebleau, plusieurs projets sont organisés hors les murs, en
partenariat avec les institutions locales, du conservatoire de la ville
au centre Alzheimer de la villa Baucis. Cette volonté de mener des
actions pédagogiques à Fontainebleau fait écho à l’intérêt constant du
chef allemand en ce domaine, notamment la création de l’Académie
Balthasar Neumann, qui donne une première expérience à de jeunes
musiciens et chanteurs pour affronter les nécessités du concert et du
spectacle vivant.
Présenté par la présidente du château de Fontainebleau, Marie-Christine
Labourdette, sous l’oreille attentive de l’ambassadeur d’Allemagne, le
programme se déroule dans le cadre intimiste de la chapelle de la
Trinité, avant une déambulation en seconde partie de concert sous les
ors de la salle de bal du château. Dans les deux salles, le décor en
boiseries offre une sonorité chaleureuse, idéale pour l’effectif réduit
du concert (vingt‑deux chanteurs et sept musiciens). Tous les solistes
requis par les partitions interviennent depuis le chœur, sans que leur
rôle ne soit excessivement mis en avant : c’est là une caractéristique
de l’Ensemble Balthasar Neumann que de jouer le collectif sans
valorisation narcissique, à l’image du chef, d’une humilité
manifestement sincère au moment des saluts.
Salle de bal du Château de Fontainebleau |
La seconde partie poursuit sur les mêmes cimes en tournant son inspiration vers le XIXe siècle (Bach excepté), autour d’une musique volontiers plus homophonique dans l’écriture pour les voix. En bis, le délicat motet « Abendlied » de Josef Rheinberger (1839‑1901), issu de ses Trois chants sacrés opus 69, nous rappelle combien ce contemporain de Brahms gagnerait à être plus connu en France. Gageons que les efforts conjugués de Frieder Bernius (voir l’anthologie de dix disques parue chez Carus en 2015) et Thomas Hengelbrock sauront y remédier.
En attendant, on retrouvera le chef allemand en concert à Fontainebleau les 16 et 17 mai prochain, autour d’un programme de musique viennoise (Gluck, Mozart, Schubert et Beethoven).
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