Julien Chauvin |
Après avoir passé plusieurs années à codiriger Le Cercle de l’harmonie
avec Jérémie Rhorer, Julien Chauvin (né en 1979) poursuit sa découverte
du répertoire symphonique du XVIIIe siècle avec son ensemble Le Concert
de la Loge : la sortie récente du troisième disque consacré aux Symphonies parisiennes
permet au jeune chef français de continuer à nous proposer de découvrir
des contemporains de Haydn aux côtés des chefs-d’œuvre bien connus du
maître autrichien. Ainsi de Jean-Baptiste Davaux (1742-1822), né comme
Berlioz à La Côte-Saint-André, dont la figure avait été mise en avant
par un disque déjà ancien du Concerto Köln autour de «La Prise de la
Bastille» (Capriccio, 1989, réédité en 2008). On aurait plutôt
aimé la reprise de la symphonie de Dittersdorf qui a donné son nom au
disque, mais il n’en reste pas moins que la symphonie de Davaux fait son
effet au concert grâce aux extraits d’airs patriotiques célèbres
toujours connus aujourd’hui, tels que La Marseillaise, La Carmagnole
ou le fameux «Ah! ça ira, ça ira, ça ira!». Accompagné de la violoniste
Chouchane Siranossian, Julien Chauvin fait valoir un éclat bienvenu en
soliste, tandis que sa partenaire se montre plus en retrait dans
l’intention, ce malgré d’impeccables qualités techniques.
Plus intéressante, la Première Symphonie de Louis-Charles Ragué (1744-1793) nous transporte en des états d’âme pré-révolutionnaires volontiers fougueux et exacerbés dans les mouvements extérieurs. C’est là où Chauvin se montre à son meilleur, avec une énergie rythmique qui met en valeur les attaques sèches et l’articulation en des tempi très rapides, sans vibrato. On aimerait davantage de respiration ici et là, à même de mettre en valeur les crescendos et les passages aériens en contraste, avec davantage de couleurs. Ces défauts sont également visibles dans la Quatre-vingt-septième Symphonie de Haydn, découpée en deux parties à l’instar de ce qui se pouvait se faire à l’époque – dixit Chauvin. A ce compte-là, quitte à jouer l’authenticité, Chauvin devrait aller jusqu’au bout de sa logique et nous proposer un concert autrement plus consistant en termes de durée: les nombreux programmes reproduits dans le Joseph Haydn de Marc Vignal (Fayard, 1988) démontrent aisément combien les auditeurs de la fin du XVIIIe siècle ne se contentaient pas de trois maigres symphonies, aussi réussies soient-elles.
Plus intéressante, la Première Symphonie de Louis-Charles Ragué (1744-1793) nous transporte en des états d’âme pré-révolutionnaires volontiers fougueux et exacerbés dans les mouvements extérieurs. C’est là où Chauvin se montre à son meilleur, avec une énergie rythmique qui met en valeur les attaques sèches et l’articulation en des tempi très rapides, sans vibrato. On aimerait davantage de respiration ici et là, à même de mettre en valeur les crescendos et les passages aériens en contraste, avec davantage de couleurs. Ces défauts sont également visibles dans la Quatre-vingt-septième Symphonie de Haydn, découpée en deux parties à l’instar de ce qui se pouvait se faire à l’époque – dixit Chauvin. A ce compte-là, quitte à jouer l’authenticité, Chauvin devrait aller jusqu’au bout de sa logique et nous proposer un concert autrement plus consistant en termes de durée: les nombreux programmes reproduits dans le Joseph Haydn de Marc Vignal (Fayard, 1988) démontrent aisément combien les auditeurs de la fin du XVIIIe siècle ne se contentaient pas de trois maigres symphonies, aussi réussies soient-elles.
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