Créée en 1988 pour l’Opéra de Bonn, la version de Casse-Noisette
imaginée par l’ancien danseur et chorégraphe Youri Vámos n’en finit plus
de séduire petits et grands de génération en génération, toujours
friands de cet irrésistible bonbon de fêtes de fin d’année.
Immarcescible institution dans les pays germaniques, le mythe de
Casse-Noisette, célébré par Tchaïkovski en 1892, reste présent dans
chaque marché de Noël où les figurines du vaillant soldat trônent en
bonne place dans les étals. La version de Youri Vámos, présentée à
Karlsruhe cette année, garde toute la sublime musique de Tchaïkovski
mais choisit d’adapter le livret originel en lui ajoutant quelques
références au célèbre conte de Dickens Un chant de Noël (A Christmas Carol).
Dans cette version, l’inénarrable usurier Scrooge prend les traits de Drosselmeyer et se place au centre de l’action, terrorisant enfants et adultes en leur rappelant leurs dettes: le premier tableau nous plonge ainsi au temps de Dickens en un délicieux décor de petite ville aux toits enneigés, où chacun lutte face au pingre sinistre, en un ballet virevoltant qui fait la part belle à plusieurs traits d’humour. Vient ensuite le temps du coucher solitaire de Scrooge et du vrai-faux rêve: la chute du Diable face à la bonne Fée remplace ici le traditionnel affrontement du Roi des Souris et de Casse-Noisette (on se reportera, pour une adaptation fidèle, à la très belle production dresdoise reprise jusqu’à la fin de l’année). En dehors des aspects féeriques particulièrement réussis au niveau visuel, telle l’envolée du lit à baldaquin de Scrooge au-dessus de la scène, on notera les facéties nombreuses des diablotins, admirablement chorégraphiées, tandis que Vámos n’en oublie pas de ridiculiser le Diable, dont l’accoutrement SM soft et les mimiques efféminées provoquent le rire de toutes les générations.
Dans cette version, l’inénarrable usurier Scrooge prend les traits de Drosselmeyer et se place au centre de l’action, terrorisant enfants et adultes en leur rappelant leurs dettes: le premier tableau nous plonge ainsi au temps de Dickens en un délicieux décor de petite ville aux toits enneigés, où chacun lutte face au pingre sinistre, en un ballet virevoltant qui fait la part belle à plusieurs traits d’humour. Vient ensuite le temps du coucher solitaire de Scrooge et du vrai-faux rêve: la chute du Diable face à la bonne Fée remplace ici le traditionnel affrontement du Roi des Souris et de Casse-Noisette (on se reportera, pour une adaptation fidèle, à la très belle production dresdoise reprise jusqu’à la fin de l’année). En dehors des aspects féeriques particulièrement réussis au niveau visuel, telle l’envolée du lit à baldaquin de Scrooge au-dessus de la scène, on notera les facéties nombreuses des diablotins, admirablement chorégraphiées, tandis que Vámos n’en oublie pas de ridiculiser le Diable, dont l’accoutrement SM soft et les mimiques efféminées provoquent le rire de toutes les générations.
La seconde partie du spectacle, plus faible au niveau dramaturgique dans la version originale, se voit ici adjoindre quelques trouvailles savoureuses, telles que l’emprunt à quelques images de contes bien connus. On pense par exemple au jeune chœur d’enfants dont l’apparition dans un immense lit fait immédiatement penser au Petit Poucet. Par la suite, Scrooge et les enfants assistent au spectacle sur le côté, avant de danser ensemble, le vieillard retrouvant là une jeunesse inespérée et bienvenue: le voir mimer ses rhumatismes, tout en exécutant les figures imposées, est un régal de chaque instant. Pour autant, le spectacle ne se réduit pas à ces seuls ajouts comiques et bénéficie de décors superbes, tout à fait dans l’esprit du conte de fées, sans parler des costumes à l’avenant. L’alternance entre sérieux et farce offre ainsi un spectacle d’une remarquable fluidité, sans temps mort, et ce d’autant plus que toute la troupe de ballet du Théâtre d’Etat de Bade montre un niveau superlatif, à l’instar des deux interprètes principaux, très applaudis en fin de représentation.
Un spectacle réjouissant que l’on ne manquera pas de voir à l’occasion d’une visite à Karlsruhe, ville dont on rappellera qu’elle est dotée de riches musées et se situe à seulement 40 minutes de Strasbourg en TGV.
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