C’est toujours un plaisir de retrouver la charmante ville de Wiesbaden,
en grande partie épargnée par les bombardements de la Seconde Guerre
mondiale, et tout particulièrement son Opéra qui n’a rien à envier en
qualité à son rival voisin situé à Francfort. En témoigne la production
réussie de Jenůfa présentée jusqu’à la fin d’année dans la mise
en scène d’Ingo Kerkhof. Autour d’une scénographie sobre et réaliste,
tout autant que d’une direction d’acteur serrée, l’Allemand imprime une
concentration pertinente au drame, tout en offrant quelques clins d’œil
savoureux – telle cette présentation initiale des personnages face au
public lors d’une vraie-fausse séance photographique à l’ancienne. Il
sait aussi s’éloigner de son parti pris réaliste pour surprendre en
faisant littéralement voler en éclat son décor à des moments-clefs de
l’action.
Au-delà de ces atouts formels, la direction de Patrick Lange, Generalmusikdirektor, constitue l’une des grandes énigmes de la soirée, tant on aura rarement connu des sentiments aussi contradictoires face à un chef bien peu inspiré en première partie, avant de passionner ensuite. S’agissant d’un ouvrage où l’orchestre a une place prépondérante, le tempo beaucoup trop lent au I déçoit tant il apparaît peu compatible avec les éléments populaires très présents dans les ensembles. Pour autant, peu à peu, on se surprend à se délecter de cette lecture legato, admirable de respiration harmonieuse entre les pupitres, tout autant que de splendides couleurs dévoilées aux vents. Mais c’est surtout un III enfin plus engagé au niveau dramatique qui parvient à nous arracher quelques larmes inattendues lors du finale, et ce malgré un plateau vocal intéressant mais perfectible.
On retrouve avec bonheur le Laca de Daniel Brenna, déjà entendu dans ce rôle à Dijon, en remplaçant de luxe suite au retrait de Paul McNamara. L’Américain fait à nouveau valoir son incarnation vibrante, parfaitement projetée, même si on note toujours quelques passages en force. A ses côtés, Sabina Cvilak (Jenůfa) impressionne dans un premier temps par ses qualités techniques pour mieux décevoir ensuite par une interprétation trop monolithique sur la durée. Autour des impeccables Aaron Cawley et Daniel Carison, Anna Maria Dur (Grand-mère) affiche quelques lacunes dans les graves et la projection. Mais c’est plus encore Dalia Schaechter (Kostelnicka) qui peine dans l’aigu, étranglé, sans parler de son médium, souvent inaudible. Elle est pourtant chaleureusement applaudie à la fin de la représentation par le public, sans doute conquis par ses efforts visibles au niveau interprétatif.
Au-delà de ces atouts formels, la direction de Patrick Lange, Generalmusikdirektor, constitue l’une des grandes énigmes de la soirée, tant on aura rarement connu des sentiments aussi contradictoires face à un chef bien peu inspiré en première partie, avant de passionner ensuite. S’agissant d’un ouvrage où l’orchestre a une place prépondérante, le tempo beaucoup trop lent au I déçoit tant il apparaît peu compatible avec les éléments populaires très présents dans les ensembles. Pour autant, peu à peu, on se surprend à se délecter de cette lecture legato, admirable de respiration harmonieuse entre les pupitres, tout autant que de splendides couleurs dévoilées aux vents. Mais c’est surtout un III enfin plus engagé au niveau dramatique qui parvient à nous arracher quelques larmes inattendues lors du finale, et ce malgré un plateau vocal intéressant mais perfectible.
On retrouve avec bonheur le Laca de Daniel Brenna, déjà entendu dans ce rôle à Dijon, en remplaçant de luxe suite au retrait de Paul McNamara. L’Américain fait à nouveau valoir son incarnation vibrante, parfaitement projetée, même si on note toujours quelques passages en force. A ses côtés, Sabina Cvilak (Jenůfa) impressionne dans un premier temps par ses qualités techniques pour mieux décevoir ensuite par une interprétation trop monolithique sur la durée. Autour des impeccables Aaron Cawley et Daniel Carison, Anna Maria Dur (Grand-mère) affiche quelques lacunes dans les graves et la projection. Mais c’est plus encore Dalia Schaechter (Kostelnicka) qui peine dans l’aigu, étranglé, sans parler de son médium, souvent inaudible. Elle est pourtant chaleureusement applaudie à la fin de la représentation par le public, sans doute conquis par ses efforts visibles au niveau interprétatif.
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