Dernière irrévocable pour cette production d’Ariane à Naxos
présentée avec succès voila cinq ans à Francfort ? Voilà en tout cas ce
qu’annonce le site internet de l’Opéra pour inciter les derniers curieux
à découvrir ce spectacle au très bon bouche à oreille. L’ancienne
mezzo-soprano Brigitte Fassbaender joue en effet sur la carte d’un
l’humour proche de la série française Palace, le tout magnifié
par un décor irrésistible, au monumentalisme chic et minimaliste, puis
transformé en un opportun cauchemar cubiste en seconde partie: c’est là
l’une des grandes forces de cette mise en scène qui oppose habilement le
délire populaire forain de Zerbinette et ses acolytes au regard
solitaire et désabusé d’Ariane. Moquée tout du long, l’héroïne
dépressive ne trouve ici en Bacchus qu’un manipulateur perfide et hilare
face à sa naïveté. Malgré quelques gags redondants, l’énergie déployée
fonctionne admirablement pendant toute la soirée, bénéficiant par
ailleurs de quelques trouvailles visuelles étonnantes – notamment cet
enchevêtrement géométrique projeté en vidéo sur le décor afin d’évoquer
le fameux fil d’Ariane.
Dommage que le spectacle souffre de la direction confuse et laborieuse de Christoph Gedschold, qui peine à différencier les variations de climat entremêlées avec virtuosité par Strauss. Sans éviter quelques décalages, le chef allemand met trop peu en valeur les traits d’humour de la partition, le tout en des tempi qui respirent peu. On est bien davantage convaincu par le plateau vocal homogène réuni à Francfort, duquel ressort la toujours impeccable Claudia Mahnke. Sa force d’incarnation, tout autant que sa projection idéale, ravissent à chacune de ses interventions. Admirable techniquement, Christina Nilsson manque malheureusement par trop de variété dans ses phrasés pour donner davantage de saveur à son rôle. On pourra faire le même reproche à Elisabeth Sutphen, dont le chant appliqué manque lui aussi d’électricité. Elle recueille néanmoins des applaudissements nourris à l’issue du spectacle, tout comme le reste de la troupe. Malgré une émission étroite dans l’aigu, Vincent Wolfsteiner assure bien sa partie, à l’instar des seconds rôles, superlatifs.
Dommage que le spectacle souffre de la direction confuse et laborieuse de Christoph Gedschold, qui peine à différencier les variations de climat entremêlées avec virtuosité par Strauss. Sans éviter quelques décalages, le chef allemand met trop peu en valeur les traits d’humour de la partition, le tout en des tempi qui respirent peu. On est bien davantage convaincu par le plateau vocal homogène réuni à Francfort, duquel ressort la toujours impeccable Claudia Mahnke. Sa force d’incarnation, tout autant que sa projection idéale, ravissent à chacune de ses interventions. Admirable techniquement, Christina Nilsson manque malheureusement par trop de variété dans ses phrasés pour donner davantage de saveur à son rôle. On pourra faire le même reproche à Elisabeth Sutphen, dont le chant appliqué manque lui aussi d’électricité. Elle recueille néanmoins des applaudissements nourris à l’issue du spectacle, tout comme le reste de la troupe. Malgré une émission étroite dans l’aigu, Vincent Wolfsteiner assure bien sa partie, à l’instar des seconds rôles, superlatifs.
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