Alors que la restauration de l’Opéra se poursuit en centre-ville afin de
respecter les délais (réouverture prévue à l’automne 2019), c’est à
nouveau le théâtre provisoire installé à deux pas de la gare TGV qui
accueille la nouvelle production d’Orphée aux Enfers (1858)
confiée à Nadine Duffaut. On retrouve là une salle plus petite que celle
imaginée pour la Comédie-Française (toujours en place à Genève), avec
une pente moins soutenue qui donne une impression d’éloignement dès lors
qu’on ne se situe pas dans les premiers rangs. Quoi qu’il en soit, la
salle sonne assez bien pour convaincre de son maintien au-delà de la
réouverture de l’Opéra en centre-ville, notamment pour accueillir
plusieurs spectacles du festival de théâtre d’Avignon en juillet
prochain. Espérons que l’apport des surtitres ne sera pas omis dans la
salle rénovée, afin de donner un confort moderne désormais
indispensable.
Depuis ses débuts en 2003, Nadine Duffaut est bien connue à Avignon où elle a monté de nombreux spectacles, dont La Vie parisienne en 2016. En cette fin d’année, elle revient à Offenbach avec moins de bonheur avec une transposition de l’action dans les années 1950 qui cherche à s’attaquer aux hypocrisies bourgeoises, laissant de côté la charge politique. Si les décors d’Eric Chevalier se montrent un rien trop sages et parfois peu signifiants dans les détails (les tableaux des ancêtres par exemple), les costumes de Katia Duflot nous emportent dans une maestria visuelle de toute beauté. On peine cependant à bien distinguer les différents dieux dans leurs caractères, hormis la tonitruante Junon de Jeanne-Marie Lévy, parfois contrainte de cabotiner dans son rôle. C’est d’autant plus regrettable que la mezzo possède une aisance dramatique qui aurait pu être mieux exploitée, faute d’idées plus développées en dehors de l’écrin visuel susmentionné. On reste donc sur sa faim, et ce d’autant plus que la direction d’acteur brouillonne laisse souvent à désirer, surtout avec le chœur. Sur ce dernier point, on avait été nettement plus convaincu par le Faust présenté à Massy en 2017.
On regrettera aussi un chœur insuffisamment fourni avec ses vingt chanteurs, parfois couvert par l’orchestre, mais qui démontre de bonnes qualités au niveau individuel. On doit à la star locale Julie Fuchs (Eurydice) la plus belle prestation de la soirée, toute d’aisance et de velouté dans l’émission, même si on aimerait ici et là davantage d’accent dans l’interprétation. Florian Laconi (Aristée, Pluton) est plus à son aise de ce côté, composant un truculent double rôle, à l’aise vocalement hormis quelques étranglements dans les accélérations. Francis Dudziak (Jupiter) s’impose quant à lui dans une composition essentiellement parlée, de même que le parfait John Styx de Jacques Lemaire. Impossible de citer l’ensemble de la troupe réunie pour l’occasion, dont se détachent les phrasés admirables d’Amélie Robins (Cupidon) ou la rondeur d’émission de Caroline Mutel (Vénus). Enfin, Dominique Trottein se montre par trop timide à la tête de l’Orchestre régional Avignon-Provence, en un geste doucereux quasi soporifique sur la durée. L’élégance est là, mais sans l’électricité attendue en de nombreux passages.
Depuis ses débuts en 2003, Nadine Duffaut est bien connue à Avignon où elle a monté de nombreux spectacles, dont La Vie parisienne en 2016. En cette fin d’année, elle revient à Offenbach avec moins de bonheur avec une transposition de l’action dans les années 1950 qui cherche à s’attaquer aux hypocrisies bourgeoises, laissant de côté la charge politique. Si les décors d’Eric Chevalier se montrent un rien trop sages et parfois peu signifiants dans les détails (les tableaux des ancêtres par exemple), les costumes de Katia Duflot nous emportent dans une maestria visuelle de toute beauté. On peine cependant à bien distinguer les différents dieux dans leurs caractères, hormis la tonitruante Junon de Jeanne-Marie Lévy, parfois contrainte de cabotiner dans son rôle. C’est d’autant plus regrettable que la mezzo possède une aisance dramatique qui aurait pu être mieux exploitée, faute d’idées plus développées en dehors de l’écrin visuel susmentionné. On reste donc sur sa faim, et ce d’autant plus que la direction d’acteur brouillonne laisse souvent à désirer, surtout avec le chœur. Sur ce dernier point, on avait été nettement plus convaincu par le Faust présenté à Massy en 2017.
On regrettera aussi un chœur insuffisamment fourni avec ses vingt chanteurs, parfois couvert par l’orchestre, mais qui démontre de bonnes qualités au niveau individuel. On doit à la star locale Julie Fuchs (Eurydice) la plus belle prestation de la soirée, toute d’aisance et de velouté dans l’émission, même si on aimerait ici et là davantage d’accent dans l’interprétation. Florian Laconi (Aristée, Pluton) est plus à son aise de ce côté, composant un truculent double rôle, à l’aise vocalement hormis quelques étranglements dans les accélérations. Francis Dudziak (Jupiter) s’impose quant à lui dans une composition essentiellement parlée, de même que le parfait John Styx de Jacques Lemaire. Impossible de citer l’ensemble de la troupe réunie pour l’occasion, dont se détachent les phrasés admirables d’Amélie Robins (Cupidon) ou la rondeur d’émission de Caroline Mutel (Vénus). Enfin, Dominique Trottein se montre par trop timide à la tête de l’Orchestre régional Avignon-Provence, en un geste doucereux quasi soporifique sur la durée. L’élégance est là, mais sans l’électricité attendue en de nombreux passages.
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