lundi 21 septembre 2020

« Ouvertures 2 » de Daniel-François-Esprit Auber - Dario Salvi - Disque Naxos

 

Lancée dans un premier volume en 2015, l’intégrale des ouvertures des ouvrages lyriques de Daniel-François-Esprit Auber (1782-1871) fait son retour chez Naxos, cette fois avec un orchestre tchèque et un chef italien, et ce après un autre disque déjà paru en 2018 avec les mêmes interprètes, curieusement intitulé «Ouvertures». C’est donc en réalité le troisième disque consacré à Auber, avec de nombreuses premières mondiales, dont son tout premier essai lyrique en 1805, L’Erreur d’un moment, une comédie «mêlée en un acte de chant». On y découvre un Auber inattendu, aux atours mozartiens, déjà plus inspiré au niveau mélodique que son mentor Cherubini.

Une autre surprise du disque vient de la présence du Concerto pour violon, une œuvre de jeunesse composée vers 1805, qui obtient un vif succès à sa création. L’interprétation malheureusement trop sage de Dario Salvi (une constante de cet enregistrement), il est vrai peu aidé par les cordes un rien flottantes de la Philharmonie de chambre de Pardubice, ne rend qu’imparfaitement justice à l’ouvrage. Fort heureusement, le violon aérien de Markéta Cepická donne davantage d’élan à ce Concerto qui marie habilement lyrisme et rythmique entraînante en son premier mouvement – le plus ambitieux.

Le disque s’intéresse également à la période des années 1820, celle où Auber se lance dans une carrière de compositeur prolifique pour l’opéra: toute de raffinement épuré, l’introduction lente de l’Ouverture de son premier drame lyrique écrit en solo, Léocadie (1824), permet de mesurer tous les progrès accomplis en termes de variété dans l’architecture musicale, tandis que celle du Concert à la cour, composée la même année, lorgne vers Rossini avec ses envolées aux cordes frémissantes. On retrouve la même légèreté aux fulgurances étourdissantes dans les extraits symphoniques de Fiorella (1826), alors que les autres morceaux proposés se révèlent plus anecdotiques, notamment du fait de leur durée brève.

C’est précisément un autre reproche que l’on pourra faire à ce disque, un rien trop court (un peu plus d’une heure de musique), à l’interprétation de bonne tenue, à laquelle manque toutefois un grain de folie. Un disque à réserver aux plus curieux de l’œuvre d’Auber.

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