Après les grands enregistrements historiques de chefs français (Désormière, Munch ou Martinon – ce dernier récemment réédité en un coffret Erato),
l’œuvre symphonique conséquente de Jacques Ibert (1890-1962) avait
retrouvé un regain d’intérêt dans les années 1990 sous la houlette de
Charles Dutoit et d’Adriano. Plus récemment, un disque réussi de Jacques Mercier chez Timpani
nous avait rappelé combien les talents d’orchestrateur d’Ibert sont un
régal de chaque instant. On se réjouit donc que l’inlassable curiosité
de Neeme Järvi se tourne aujourd’hui vers ce compositeur, autour d’un
programme particulièrement copieux, à même de savourer l’immense palette
de Jacques Ibert.
C’est avec son chef-d’œuvre bien connu Escales (1922) que s’ouvre ce disque, dont l’inspiration impressionniste fondée sur des thèmes méditerranéens, en une orchestration raffinée proche de Ravel, se retrouve dans la délicate Féerique (1924). On pourra passer en revanche sur une charmante mais dispensable Sarabande pour Dulcinée (1932), tirée du film de Pabst, ou encore de la radieuse mais convenue Ouverture de fête, composée pour célébrer le 2100e anniversaire de l’Empire du Japon en 1940. Plus intéressantes sont les œuvres plus tardives de ce disque, toutes deux composées en 1956, autour du néoclassique Hommage à Mozart ou du scherzo symphonique Bacchanale, dont l’énergie rythmique aux emprunts jazzy fait parfois penser au Bernstein des mêmes années. Mais ce sont peut-être plus encore les deux œuvres tirées de musiques de scène composées pour le théâtre en 1930, aussi rares qu’inattendues, qui doivent être entendues. Ainsi du Divertissement tiré de la musique composée pour Un chapeau de paille d’Italie de Labiche, où Ibert fait valoir son art de la citation musicale décalée et enjouée. Tout l’optimisme, l’esprit et l’humour du Français irriguent cette œuvre délicieuse. Plus ambitieuse encore est la Suite symphonique «Paris» tirée de Donogoo-Tonka, une pièce déjantée de Jules Romains, dont Ibert s’empare en jouant davantage sur les sonorités, l’épure et le mystère. On retiendra surtout le bref et original «Paquebot», où les plaintes inquiétantes du piano dominent en sourdine, semblant suspendre le temps.
Comme à son habitude, Neeme Järvi semble à l’aise dans n’importe quel répertoire, se jouant ici des variations de climat permanentes pour se régaler de l’orchestration brillante d’Ibert, sans se poser de questions. Le superlatif Orchestre de la Suisse romande est au diapason, magnifiquement mis en valeur par les prises de son toujours aussi chaleureuses de Chandos.
C’est avec son chef-d’œuvre bien connu Escales (1922) que s’ouvre ce disque, dont l’inspiration impressionniste fondée sur des thèmes méditerranéens, en une orchestration raffinée proche de Ravel, se retrouve dans la délicate Féerique (1924). On pourra passer en revanche sur une charmante mais dispensable Sarabande pour Dulcinée (1932), tirée du film de Pabst, ou encore de la radieuse mais convenue Ouverture de fête, composée pour célébrer le 2100e anniversaire de l’Empire du Japon en 1940. Plus intéressantes sont les œuvres plus tardives de ce disque, toutes deux composées en 1956, autour du néoclassique Hommage à Mozart ou du scherzo symphonique Bacchanale, dont l’énergie rythmique aux emprunts jazzy fait parfois penser au Bernstein des mêmes années. Mais ce sont peut-être plus encore les deux œuvres tirées de musiques de scène composées pour le théâtre en 1930, aussi rares qu’inattendues, qui doivent être entendues. Ainsi du Divertissement tiré de la musique composée pour Un chapeau de paille d’Italie de Labiche, où Ibert fait valoir son art de la citation musicale décalée et enjouée. Tout l’optimisme, l’esprit et l’humour du Français irriguent cette œuvre délicieuse. Plus ambitieuse encore est la Suite symphonique «Paris» tirée de Donogoo-Tonka, une pièce déjantée de Jules Romains, dont Ibert s’empare en jouant davantage sur les sonorités, l’épure et le mystère. On retiendra surtout le bref et original «Paquebot», où les plaintes inquiétantes du piano dominent en sourdine, semblant suspendre le temps.
Comme à son habitude, Neeme Järvi semble à l’aise dans n’importe quel répertoire, se jouant ici des variations de climat permanentes pour se régaler de l’orchestration brillante d’Ibert, sans se poser de questions. Le superlatif Orchestre de la Suisse romande est au diapason, magnifiquement mis en valeur par les prises de son toujours aussi chaleureuses de Chandos.
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