«Mais qui est seulement Granville Bantock?» s’interrogeait le Guardian
voilà trois ans, à l’occasion des cinq concerts donnés lors des Proms
de Londres pour célébrer le compositeur britannique. Méconnu dans son
propre pays, Granville Bantock (1868-1946) fut pourtant respecté de son
ami Jean Sibelius, pour qui il fit beaucoup au Royaume-Uni, recevant
l’honneur de la dédicace de sa Troisième Symphonie. Bantock
mérite effectivement davantage qu’une curiosité polie, comme le
démontrent plusieurs de ses œuvres les plus fameuses opportunément
rééditées par Lyrita dans ce coffret de quatre disques. Parmi ses chefs-d’œuvre, son oratorio Omar Khayyám
en impose par son éclat souverain autant que par ses vastes dimensions:
près de trois heures de musique pour une œuvre divisée en trois
parties, la première étant aussi importante que les deux autres réunies.
Dans cette œuvre composée entre 1906 et 1909, Bantock fait l’étalage
d’un puissant lyrisme caractéristique de son style de l’époque,
s’appuyant sur un art du coloris orchestral qui rappelle
Rimski-Korsakov. Le sujet oriental du récit n’est évidemment pas
étranger à cette comparaison, tout comme les effluves mélodiques
irrésistibles dignes du grand maître russe.
Norman Del Mar réussit ici l’un de ses plus beaux enregistrements en se régalant de la luxuriance et du pathos entremêlés, tout en insistant sur la conduite de la narration, sans jamais s’appesantir cependant. Il bénéficie autant de l’appui de l’excellent chœur des BBC Singers que des solistes – seul le baryton Brian Rayner Cook montrant quelques faiblesses dans l’aigu et la fraîcheur du timbre. Les compléments réunis, tous composés entre 1906 et 1912, ne s’éloignent pas du style de l’oratorio. On pourra passer sur le dispensable Fifine at the Fair (1912), orgie mélodique proche de Richard Strauss, pour s’intéresser aux délicats chants orchestraux de Sappho (1906), admirablement interprétés par la contralto Johanna Peters. Il est à noter cependant que Del Mar n’a pas enregistré trois morceaux de cette œuvre (environ un quart d’heure de musique). Bantock montre davantage de fantaisie et d’espièglerie dans la savoureuse ouverture The Pierrot of the Minute (1908), idéalement interprétée par un Del Mar décidément inspiré par les séductions mélodiques du compositeur.
Norman Del Mar réussit ici l’un de ses plus beaux enregistrements en se régalant de la luxuriance et du pathos entremêlés, tout en insistant sur la conduite de la narration, sans jamais s’appesantir cependant. Il bénéficie autant de l’appui de l’excellent chœur des BBC Singers que des solistes – seul le baryton Brian Rayner Cook montrant quelques faiblesses dans l’aigu et la fraîcheur du timbre. Les compléments réunis, tous composés entre 1906 et 1912, ne s’éloignent pas du style de l’oratorio. On pourra passer sur le dispensable Fifine at the Fair (1912), orgie mélodique proche de Richard Strauss, pour s’intéresser aux délicats chants orchestraux de Sappho (1906), admirablement interprétés par la contralto Johanna Peters. Il est à noter cependant que Del Mar n’a pas enregistré trois morceaux de cette œuvre (environ un quart d’heure de musique). Bantock montre davantage de fantaisie et d’espièglerie dans la savoureuse ouverture The Pierrot of the Minute (1908), idéalement interprétée par un Del Mar décidément inspiré par les séductions mélodiques du compositeur.
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