György Vashegyi |
En partenariat avec le Centre de musique baroque de Versailles (CMBV)
depuis plusieurs années, le chef hongrois György Vashegyi fêtait hier
soir les vingt-cinq ans de l’ensemble sur instruments d’époque Orfeo et
du Chœur Purcell, deux formations qu’il a créées lors de ses études à
Budapest: une soirée en forme de consécration pour les forces hongroises
qui se produisaient pour la première fois en France, qui plus est dans
le cadre majestueux de l’Opéra de Versailles. Outre plusieurs disques
édités avec le concours du CMBV (Adrien de Méhul par exemple), c’est en concert que György Vashegyi nous avait impressionné en début d’année,
lors d’une soirée dédiée à Mondonville, démontrant toute la qualité de
son chœur et l’engagement de ses troupes, au premier rang desquelles le
vétéran Simon Standage. On retrouvera d’ailleurs prochainement l’édition
discographique de cette version de concert d’anthologie, tout comme
cette soirée versaillaise consacrée à un projet inédit autour d’un
«opéra pour trois rois» imaginaire, construit en forme de pastiche
empruntant à diverses œuvres composées de 1670 à 1780.
On a là pas moins de vingt-cinq extraits d’œuvres lyriques, de ballets et de symphonies écrites pendant cette période par les plus grands noms, de Lully à Rameau en passant par Gluck et Piccinni (ces deux derniers dans des œuvres en français, à l’instar des autres opéras), mais aussi par des compositeurs parfois oubliés tels Colin de Blamont, Royer ou Bury. Si on note une surreprésentation des œuvres lyriques composées sous Louis XV, ces extraits apportent suffisamment de variété pour séduire, tout en privilégiant le spectaculaire, en lien avec la thématique de l’exposition sur les «Fêtes et divertissements à la Cour» qui sera proposée du 29 novembre 2016 au 26 mars 2017 dans la galerie liant la Chapelle à l’Opéra royal. On notera que ce projet se rapproche de celui de L’Olimpiade que Naïve avait lancé voilà quatre ans en réunissant plusieurs compositeurs tous inspirés par le livret de Métastase. Ici, les morceaux choisis par György Vashegyi et Benoît Dratwicki (directeur artistique du CMBV) tiennent le pari d’une trame dramatique autour des figures allégoriques de la Renommée, de la Gloire et d’Apollon, personnages habituels des œuvres de cette époque.
On a là pas moins de vingt-cinq extraits d’œuvres lyriques, de ballets et de symphonies écrites pendant cette période par les plus grands noms, de Lully à Rameau en passant par Gluck et Piccinni (ces deux derniers dans des œuvres en français, à l’instar des autres opéras), mais aussi par des compositeurs parfois oubliés tels Colin de Blamont, Royer ou Bury. Si on note une surreprésentation des œuvres lyriques composées sous Louis XV, ces extraits apportent suffisamment de variété pour séduire, tout en privilégiant le spectaculaire, en lien avec la thématique de l’exposition sur les «Fêtes et divertissements à la Cour» qui sera proposée du 29 novembre 2016 au 26 mars 2017 dans la galerie liant la Chapelle à l’Opéra royal. On notera que ce projet se rapproche de celui de L’Olimpiade que Naïve avait lancé voilà quatre ans en réunissant plusieurs compositeurs tous inspirés par le livret de Métastase. Ici, les morceaux choisis par György Vashegyi et Benoît Dratwicki (directeur artistique du CMBV) tiennent le pari d’une trame dramatique autour des figures allégoriques de la Renommée, de la Gloire et d’Apollon, personnages habituels des œuvres de cette époque.
Thomas Dolié |
Les trois solistes rassemblés sont parfaitement aguerris à la prosodie
de l’opéra baroque français, au premier rang desquels nos chanteurs
hexagonaux Chantal Santon-Jeffery et Thomas Dolié, tous deux en
résidence au CMBV. La première fait valoir la rondeur de son timbre et
ses qualités d’incarnation dramatique, particulièrement en verve dans
l’expression des malheurs d’Iphigénie de Gluck, en seconde
partie. Thomas Dolié a pour lui cette diction incomparable qui porte le
sens au même niveau que le chant: un bel hommage à l’art déclamatoire
français, toujours moins virtuose que son équivalent italien à la même
époque. On est séduit tout autant par le timbre cristallin de la
ravissante Emöke Barath, soprano hongroise évidemment plus à la peine
côté diction, mais qui parvient à émouvoir elle aussi, notamment dans
l’extrait de Castor et Pollux de Rameau.
A leurs côtés, l’impeccable Chœur Purcell affiche une superbe toujours aussi éclatante, fondée sur une étonnante maîtrise de la prononciation du français, tandis que György Vashegyi dirige avec une énergie vorace, là où on aurait aimé – ici et là – davantage de retenue et de respiration, ainsi qu’une plus grande assise dans les graves. Mais gageons que les sessions d’enregistrement sauront gommer cet excès d’enthousiasme versaillais, bien compréhensible pour une première.
A leurs côtés, l’impeccable Chœur Purcell affiche une superbe toujours aussi éclatante, fondée sur une étonnante maîtrise de la prononciation du français, tandis que György Vashegyi dirige avec une énergie vorace, là où on aurait aimé – ici et là – davantage de retenue et de respiration, ainsi qu’une plus grande assise dans les graves. Mais gageons que les sessions d’enregistrement sauront gommer cet excès d’enthousiasme versaillais, bien compréhensible pour une première.
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