Thomas Søndergård |
Depuis 2015, le mandat de Michael Schønwandt à Montpellier est
l’occasion d’ouvrir le répertoire de l’orchestre aux musiques nordiques,
dont le chef principal s’est fait depuis longtemps l’un des ardents
promoteurs. Outre la figure de Nielsen, Schønwandt s’est illustré dans
la défense de compatriotes moins connus, y compris dans son pays, tels
que C. F. E. Horneman (1840-1906). On se souvient par exemple d’un concert bruxellois de 2008, consacré à la musique de scène de Gurre, l’une de ses œuvres les plus fameuses tirée d’un conte danois dont Schoenberg s’inspirera également pour ses Gurre-Lieder.
On doit cette fois à la baguette du jeune chef Thomas Søndergård (né en
1969) d’entendre à nouveau cette musique rare avec l’Ouverture de
l’opéra Aladdin (1864). Le chef danois fait valoir toute la verve
de cette musique pétillante et optimiste en un sens de l’élégance comme
serti de dentelle, tout en allégeant considérablement la masse
orchestrale. Il n’en oublie pas les passages plus poétiques, qui
rappellent le Wagner des «Murmures de la forêt» de Siegfried, en
contraste avec des ruptures verticales plus surprenantes à la Berlioz.
Une musique de bonne tenue, même si les dernières mesures n’évitent pas
un certain académisme.
Avec Grieg et ses célèbres Suites de Peer Gynt, les ébahissements initiaux du public témoignent d’une musique qui se situe en terrain plus connu, même si les connaisseurs auront pu être surpris par le choix de Søndergård de mélanger les morceaux des deux Suites – sans que cela soit indiqué dans le programme distribué au public. Si «Au matin» ouvre bien l’ensemble, Søndergård enchaine sur les trois premiers morceaux de la Seconde Suite, avant de faire l’impasse sur «La Mort d’Ase» pour revenir sur la «Danse d’Anitra», pour suivre sur la fameuse «Chanson de Solveig» et conclure sur la non moins célèbre marche de «L’Antre du Roi de la montagne». Le Danois se distingue dans le respect des nuances tout autant que par l’agilité des transitions, apportant une grande modernité à ses miniatures colorées. Plus alangui dans les passages lents, son geste n’en perd pas moins en intensité, se montrant plus éruptif dans les accélérations en contraste. L’Orchestre de Montpellier répond présent à cette vision qui exalte les couleurs, remportant un beau succès public.
La seconde partie du concert est malheureusement plus décevante en comparaison. Pourtant spécialiste de Sibelius dont il a déjà gravé les Deuxième et Septième symphonies au disque (Linn Records, 2015), Søndergård s’appuie trop sur les cordes dans le premier mouvement, au risque de couvrir quelque peu les cuivres (un comble!), tout en s’évertuant à faire chanter l’individualité de ses pupitres. Sa battue se ralentit ensuite pour privilégier une optique radiographique, tandis que sa formation montre quelques limites au niveau des décalages dans les attaques. Les dernières mesures du Finale apportent davantage de satisfaction avec la mise en avant des scansions en un ton globalement allégé, offrant à nouveau beaucoup de modernité à cette symphonie.
Une autre occasion de découvrir l’art de Thomas Søndergård nous sera donné l’an prochain à l’occasion de l’inauguration de La Seine musicale – la toute nouvelle salle de concerts ultramoderne que la ville de Boulogne-Billancourt ouvrira en avril 2017 sur l’île Séguin. Prévu le 19 mai 2017, le concert de Søndergård (avec son Orchestre national gallois de la BBC) sera dédié à Chostakovitch et... Sibelius.
Avec Grieg et ses célèbres Suites de Peer Gynt, les ébahissements initiaux du public témoignent d’une musique qui se situe en terrain plus connu, même si les connaisseurs auront pu être surpris par le choix de Søndergård de mélanger les morceaux des deux Suites – sans que cela soit indiqué dans le programme distribué au public. Si «Au matin» ouvre bien l’ensemble, Søndergård enchaine sur les trois premiers morceaux de la Seconde Suite, avant de faire l’impasse sur «La Mort d’Ase» pour revenir sur la «Danse d’Anitra», pour suivre sur la fameuse «Chanson de Solveig» et conclure sur la non moins célèbre marche de «L’Antre du Roi de la montagne». Le Danois se distingue dans le respect des nuances tout autant que par l’agilité des transitions, apportant une grande modernité à ses miniatures colorées. Plus alangui dans les passages lents, son geste n’en perd pas moins en intensité, se montrant plus éruptif dans les accélérations en contraste. L’Orchestre de Montpellier répond présent à cette vision qui exalte les couleurs, remportant un beau succès public.
La seconde partie du concert est malheureusement plus décevante en comparaison. Pourtant spécialiste de Sibelius dont il a déjà gravé les Deuxième et Septième symphonies au disque (Linn Records, 2015), Søndergård s’appuie trop sur les cordes dans le premier mouvement, au risque de couvrir quelque peu les cuivres (un comble!), tout en s’évertuant à faire chanter l’individualité de ses pupitres. Sa battue se ralentit ensuite pour privilégier une optique radiographique, tandis que sa formation montre quelques limites au niveau des décalages dans les attaques. Les dernières mesures du Finale apportent davantage de satisfaction avec la mise en avant des scansions en un ton globalement allégé, offrant à nouveau beaucoup de modernité à cette symphonie.
Une autre occasion de découvrir l’art de Thomas Søndergård nous sera donné l’an prochain à l’occasion de l’inauguration de La Seine musicale – la toute nouvelle salle de concerts ultramoderne que la ville de Boulogne-Billancourt ouvrira en avril 2017 sur l’île Séguin. Prévu le 19 mai 2017, le concert de Søndergård (avec son Orchestre national gallois de la BBC) sera dédié à Chostakovitch et... Sibelius.
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