René Jacobs |
En soirée, l’excitation palpable au sein de l’assistance fournie semble
démontrer combien le retour de René Jacobs à l’Abbatiale est bienvenu:
on retrouve en effet d’emblée toutes les qualités du chef flamand dans
une direction enflammée dont aucun pupitre ne sort indemne à force
d’attaques sèches, d’oppositions entre pupitres et de mise en valeur des
couleurs individuelles. Outre cet engagement de tous les instants, on
soulignera le choix d’un plateau vocal d’une grande pertinence, faisant
la part belle à la jeunesse. Ainsi du formidable Tempo de Thomas Walker,
jeune ténor britannique pourtant peu aguerri dans ce répertoire mais
qui emporte l’adhésion avec sa force de projection, tout autant que son
attention à la prononciation et ses subtilités de phrasé. Naturel et
lumineux, le chant de Sunhae Im (Bellezza) n’est pas en reste, même si
on pourra noter quelques approximations dans les accélérations, tout à
fait excusables tant les prises de risque sont nombreuses. On se
félicitera plus encore de l’irradiante Robin Johannsen (Piacere), très
investie dans son rôle, au moyen d’une agréable rondeur d’émission et
d’une interprétation de caractère. Assurément une chanteuse à suivre. Le
cas de Benno Schachtner (Disinganno) est plus problématique, tant les
décalages et les faussetés agacent dans les récitatifs en première
partie. Il semble plus à l’aise ensuite, surtout dans les airs,
manifestement mieux préparés.
Une fois encore, les chanteurs de René Jacobs évoluent dans une mise en espace discrète mais efficace, à même de donner un semblant d’enjeu à cette œuvre plus philosophique que dramatique. A l’instar de la belle soirée entendue à Pontoise voilà trois ans, ce tout premier oratorio de Haendel séduit à nouveau par la variété de son inspiration, presque frivole en première partie, plus recueillie ensuite. Le dernier quart d’heure de la partition donne à entendre un Jacobs très attentif au sens et plus inspiré que jamais, avant de faire durer l’ultime note de l’ouvrage à l’orgue en quelques secondes admirables de recueillement et d’intensité intérieure. L’ovation qui suit ne s’y trompe pas: chapeau l’artiste!
Une fois encore, les chanteurs de René Jacobs évoluent dans une mise en espace discrète mais efficace, à même de donner un semblant d’enjeu à cette œuvre plus philosophique que dramatique. A l’instar de la belle soirée entendue à Pontoise voilà trois ans, ce tout premier oratorio de Haendel séduit à nouveau par la variété de son inspiration, presque frivole en première partie, plus recueillie ensuite. Le dernier quart d’heure de la partition donne à entendre un Jacobs très attentif au sens et plus inspiré que jamais, avant de faire durer l’ultime note de l’ouvrage à l’orgue en quelques secondes admirables de recueillement et d’intensité intérieure. L’ovation qui suit ne s’y trompe pas: chapeau l’artiste!
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