On doit au chef hongrois György Vashegyi et à son amour de la musique
française cette nouvelle intégrale d’une rareté ramélienne peu visitée
au disque. Seuls le pionnier Nicholas McGegan (Erato, 1980) et son suiveur Hugo Reyne (Musiques à la Chabotterie,
2011) s’étaient jusqu’alors intéressés à cet opéra-ballet composé en
1749 pour célébrer la paix acquise l’année précédente par le traité
d’Aix-la-Chapelle. Rameau innove ici en supprimant l’habituel prologue
pour lui substituer l’une des plus belles ouvertures de tout son
catalogue, décrivant le chaos du partage du monde par les Dieux: un
fracas d’ampleur symphonique résonne à coup de scansions marquées par
des cuivres déchaînés, avant que les chœurs ne fassent une entrée non
moins spectaculaire pour arbitrer les débats. L’inspiration de Rameau
brille précisément dans les intermèdes symphoniques, expliquant pourquoi
un Frans Brüggen a défendu en concert une suite tirée de l’ouvrage, notamment en 2005. Le reste est plus inégal, même si le livret proche de celui développé par Giovanni Legrenzi pour La Division du monde (donné récemment à Versailles) est plus intéressant du fait des allers-retours entre Dieux et humains.
György Vashegyi impressionne d’emblée par son geste volontiers brusque qui met au premier plan les oppositions entre pupitres, en un volume sonore marquant, conforme en cela à l’esthétique développée dans ses précédents enregistrements raméliens, tout particulièrement le très réussi Les Fêtes de Polymnie (Glossa, 2015). Le geste de Vashegyi s’apaise ensuite pour épouser la déclamation française en un sens de la respiration admirable d’attention au texte, révélateur de sa parfaite maîtrise de la langue de Molière. Les interprètes réunis se montrent tous d’un très bon niveau, aussi bien l’éclatant Jupiter de Florian Sempey, engagé et percutant, que la Naïs sensible de Chantal Santon-Jeffery. Avec des phrasés d’une belle noblesse, Reinoud Van Mechelen démontre quant à lui une fois encore toute sa classe vocale, tandis que Thomas Dolié assure bien sa partie, malgré une émission inhabituellement plus engorgée qu’à l’habitude. On conclura enfin sur la belle prestation du Chœur Purcell, toujours aussi bien préparé par Vashegyi. Un très beau disque.
György Vashegyi impressionne d’emblée par son geste volontiers brusque qui met au premier plan les oppositions entre pupitres, en un volume sonore marquant, conforme en cela à l’esthétique développée dans ses précédents enregistrements raméliens, tout particulièrement le très réussi Les Fêtes de Polymnie (Glossa, 2015). Le geste de Vashegyi s’apaise ensuite pour épouser la déclamation française en un sens de la respiration admirable d’attention au texte, révélateur de sa parfaite maîtrise de la langue de Molière. Les interprètes réunis se montrent tous d’un très bon niveau, aussi bien l’éclatant Jupiter de Florian Sempey, engagé et percutant, que la Naïs sensible de Chantal Santon-Jeffery. Avec des phrasés d’une belle noblesse, Reinoud Van Mechelen démontre quant à lui une fois encore toute sa classe vocale, tandis que Thomas Dolié assure bien sa partie, malgré une émission inhabituellement plus engorgée qu’à l’habitude. On conclura enfin sur la belle prestation du Chœur Purcell, toujours aussi bien préparé par Vashegyi. Un très beau disque.
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