Giovanni Antonini |
Giovanni Antonini poursuit actuellement son intégrale discographique des
symphonies de Joseph Haydn qui devrait s’achever en 2032, pour le
tricentenaire de la naissance du compositeur. Les premiers disques
gravés (voir notamment ici)
nous ont déjà fait dire combien ce projet était l’un des plus
réjouissants entendus depuis plusieurs années, compte tenu de la qualité
autant technique qu’artistique de l’ensemble mené par le chef italien.
En ce début d’année et avant une tournée prestigieuse, on le retrouve à l’Auditorium du Louvre pour un concert autour de trois symphonies parmi les plus célèbres de Haydn, toutes composées en 1761 à l’occasion de son embauche par le Prince Esterházy. Contrairement à ce que pourrait laisser penser leur numérotation, ces symphonies révèlent un Haydn déjà aguerri dans ce domaine, avec plus de vingt symphonies composées depuis 1757. Il a aussi à cœur de démontrer à son nouvel employeur toutes ses capacités, et ce d’autant plus qu’il bénéficie d’un orchestre de tout premier plan, avec des solistes prêts à briller de tous leurs feux. Si les premiers violons et violoncelles sont logiquement mis en avant, tout autant que les vents, Haydn surprend en donnant un rôle inhabituellement concertant et soliste à la contrebasse – ce dont s’amusent en concert les deux contrebasses en une vraie-fausse joute lors du Menuet de la Huitième Symphonie.
A cet égard, on regrettera le choix de l’adjonction au programme de la Sixième Sérénade (1776) de Mozart, stylistiquement peu en rapport avec ces ouvrages de Haydn, encore tournés vers le baroque et particulièrement le concerto grosso. Si l’idée de Giovanni Antonini est de compléter une hypothétique demande du Prince Esterházy sur les «quatre heures du jour», nous aurions préféré découvrir une œuvre composée autour de la même période, par exemple une symphonie de Jean-Chrétien Bach. Quoi qu’il en soit, le public semble se réjouir de ce Mozart volontiers robuste et répétitif, il est vrai bien mis en valeur par la spatialisation opportune des quatre cordes solistes derrière les gradins, offrant une réponse en écho avec le reste de l’orchestre sur scène.
Plus tôt dans la soirée, les deux premières symphonies de Haydn avaient permis de se réjouir des qualités interprétatives d’Antonini, capable de faire ressortir une multitude de couleurs de son ensemble sur instruments d’époque, tout en le cravachant dans les mouvements extérieurs, très vifs et aux attaques sèches. Si on pourra noter quelques difficultés dans la virtuosité en ce qui concerne le premier violon de Stefano Barneschi, gageons que cela sera gommé au disque, alors que les mouvements plus apaisés sont parfaitement négociés, notamment l’attention aux nuances. Les menuets retrouvent des tempi enlevés, avant les trios plus nuancés. La soirée se conclue avec le fameux finale «La Tempête» de la Huitième, repris ensuite en bis pour le grand bonheur du public. Giovanni Antonini et son ensemble confirment ainsi leur réputation dans ce répertoire plus ardu qu’il n’y paraît.
En ce début d’année et avant une tournée prestigieuse, on le retrouve à l’Auditorium du Louvre pour un concert autour de trois symphonies parmi les plus célèbres de Haydn, toutes composées en 1761 à l’occasion de son embauche par le Prince Esterházy. Contrairement à ce que pourrait laisser penser leur numérotation, ces symphonies révèlent un Haydn déjà aguerri dans ce domaine, avec plus de vingt symphonies composées depuis 1757. Il a aussi à cœur de démontrer à son nouvel employeur toutes ses capacités, et ce d’autant plus qu’il bénéficie d’un orchestre de tout premier plan, avec des solistes prêts à briller de tous leurs feux. Si les premiers violons et violoncelles sont logiquement mis en avant, tout autant que les vents, Haydn surprend en donnant un rôle inhabituellement concertant et soliste à la contrebasse – ce dont s’amusent en concert les deux contrebasses en une vraie-fausse joute lors du Menuet de la Huitième Symphonie.
A cet égard, on regrettera le choix de l’adjonction au programme de la Sixième Sérénade (1776) de Mozart, stylistiquement peu en rapport avec ces ouvrages de Haydn, encore tournés vers le baroque et particulièrement le concerto grosso. Si l’idée de Giovanni Antonini est de compléter une hypothétique demande du Prince Esterházy sur les «quatre heures du jour», nous aurions préféré découvrir une œuvre composée autour de la même période, par exemple une symphonie de Jean-Chrétien Bach. Quoi qu’il en soit, le public semble se réjouir de ce Mozart volontiers robuste et répétitif, il est vrai bien mis en valeur par la spatialisation opportune des quatre cordes solistes derrière les gradins, offrant une réponse en écho avec le reste de l’orchestre sur scène.
Plus tôt dans la soirée, les deux premières symphonies de Haydn avaient permis de se réjouir des qualités interprétatives d’Antonini, capable de faire ressortir une multitude de couleurs de son ensemble sur instruments d’époque, tout en le cravachant dans les mouvements extérieurs, très vifs et aux attaques sèches. Si on pourra noter quelques difficultés dans la virtuosité en ce qui concerne le premier violon de Stefano Barneschi, gageons que cela sera gommé au disque, alors que les mouvements plus apaisés sont parfaitement négociés, notamment l’attention aux nuances. Les menuets retrouvent des tempi enlevés, avant les trios plus nuancés. La soirée se conclue avec le fameux finale «La Tempête» de la Huitième, repris ensuite en bis pour le grand bonheur du public. Giovanni Antonini et son ensemble confirment ainsi leur réputation dans ce répertoire plus ardu qu’il n’y paraît.
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