On aurait tort de réduire l’art d’Emmanuel Ceysson (né en 1984) à la
couverture un peu kitsch de son nouveau disque «Ballade en rouge» ou aux
photos de dandy magnifique présentées dans la notice. Curieusement, la
même notice ne comporte aucune présentation de la carrière du harpiste
français, tout comme ses partenaires du Quatuor Voce. L’ancien premier
harpiste solo de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris (nommé à 22
ans), désormais en poste au MET, mène une carrière de soliste de niveau
international, tout en poursuivant de nombreux projets discographiques,
dont le premier avec Xavier de Maistre en 2006, puis l’altiste Laurent Verney en 2009 ou encore le flûtiste Frédéric Chatoux en 2010. Après quelques incursions dans le répertoire concertant,
Emmanuel Ceysson revient avec bonheur à la musique de chambre, avec son
toucher flamboyant par ailleurs merveilleusement capté.
Le programme réuni dans ce disque n’appelle que des éloges lui aussi. Ainsi de la ravélienne et lyrique Ballade fantastique (1912) d’Henriette Renié, admirablement contrastée avec le Conte fantastique (1909, révisé en 1923) d’André Caplet, aux accents verticaux plus tendus, parfaitement rendu par le style tranchant des interprètes, d’une précision toujours éloquente. Les Trois Morceaux (1914) de Carlos Salzédo (1885-1961), plus classiques et charmeurs, permettent de retrouver un Emmanuel Ceysson volontiers poétique et sensible. Un même état d’esprit parcourt la Sonate pour harpe (1939) de Paul Hindemith, étonnamment doux et serein ici, tout comme les aériennes et délicates Danses (1904) de Claude Debussy, écrites pour harpe chromatique et transcrites pour harpe à pédales par Henriette Renié en 1910. Enfin, Emmanuel Ceysson n’oublie pas la musique contemporaine avec le Red Quintet (2002) de Gustavo Leone, qui rend hommage autant au tango célébré par Astor Piazzolla qu’aux grands aînés tel André Caplet, tout en ajoutant une discrète et bienvenue touche d’urgence rythmique minimaliste en arrière-plan.
Le programme réuni dans ce disque n’appelle que des éloges lui aussi. Ainsi de la ravélienne et lyrique Ballade fantastique (1912) d’Henriette Renié, admirablement contrastée avec le Conte fantastique (1909, révisé en 1923) d’André Caplet, aux accents verticaux plus tendus, parfaitement rendu par le style tranchant des interprètes, d’une précision toujours éloquente. Les Trois Morceaux (1914) de Carlos Salzédo (1885-1961), plus classiques et charmeurs, permettent de retrouver un Emmanuel Ceysson volontiers poétique et sensible. Un même état d’esprit parcourt la Sonate pour harpe (1939) de Paul Hindemith, étonnamment doux et serein ici, tout comme les aériennes et délicates Danses (1904) de Claude Debussy, écrites pour harpe chromatique et transcrites pour harpe à pédales par Henriette Renié en 1910. Enfin, Emmanuel Ceysson n’oublie pas la musique contemporaine avec le Red Quintet (2002) de Gustavo Leone, qui rend hommage autant au tango célébré par Astor Piazzolla qu’aux grands aînés tel André Caplet, tout en ajoutant une discrète et bienvenue touche d’urgence rythmique minimaliste en arrière-plan.
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