Déjà un deuxième volume pour l’intégrale des Symphonies de Haydn amorcée à la fin de l’année dernière par Giovanni Antonini avec un premier volume intitulé «La Passione»! Il est vrai que ce nouveau projet doit tenir le rythme pour aborder l’ensemble des 107 Symphonies (la Symphonie concertante n° 105
devrait donc être intégrée au corpus) et aller sans encombres jusqu’au
terme prévu de 2032. On pense ainsi au regretté Christopher Hogwood,
insatisfait de n’avoir pu achever son intégrale malgré déjà quelques
trente-deux disques gravés. Faut-il pour autant se réjouir d’une énième
intégrale des Symphonies de Haydn? Oui, si l’on considère
l’intérêt de ces interprétations sur instruments d’époque, de surcroît
idéalement captées et bénéficiant d’une élégante édition cartonnée,
illustrée de nombreuses photos (toutes issues d’un partenariat avec
l’agence Magnum). Mais ce qui séduit surtout d’emblée ici, c’est
l’effectif réduit à quatorze cordes utilisé par Antonini et son ensemble
Il Giardino Armonico.
Des textures plus claires, parfaitement articulées, offrent ainsi une lecture faisant ressortir les bois et les cuivres, sans pour autant perdre de vue la vivacité rythmique nerveuse propre aux mouvements rapides de Haydn. C’est particulièrement marquant dans les Presto, où Antonini s’applique à respecter scrupuleusement les nuances. C’est sans doute ce qui donne cet aspect plus déstructuré au final de la Quarante-sixième (1772), plus lent qu’à l’habitude, où le retour inédit et bref du Menuet fait place à des silences aux allures théâtrales. Une vision plus nuancée mais moins intense que celle de Bruno Weil (Sony, 1994).
On retrouve ce sens du contraste dans la Vingt-deuxième «Le Philosophe» (1764), l’une des plus fameuses de Haydn avec son utilisation d’une mélodie de choral dans l’Adagio initial. Une place inédite pour ce mouvement, tout comme le Menuet encadré de deux Presto endiablés. Il faut ainsi entendre le final cravaché par un Antonini déchaîné, superbe de vivacité nerveuse, aux attaques sèches et tranchantes. L’interprétation de la Quarante-septième (1772) déçoit en comparaison avec son Adagio trop sec, pauvre de couleurs et de poésie, en un tempo trop mécanique. De même, on regrette l’exacerbation de la rythmique dans les deux derniers mouvements – la scansion trop martelée offrant peu de possibilités aux nuances possibles dans les contrechants.
Déjà fort copieux, ce programme ajoute une symphonie de la période dresdoise de Wilhelm Friedemann Bach (1710-1784). Cette idée de mettre en miroir les symphonies de Haydn avec celles de ses contemporains sera également reprise dans les autres volumes: C.P.E. Bach, Mozart, Beethoven, Michael Haydn ou Stamitz sont ainsi déjà prévus. Ici, la symphonie de l’aîné des fils Bach nous ramène à la période de transition entre baroque et musique galante, où de nombreuses libertés sont prises avec les conventions. On pense ainsi au traitement des ritournelles, où Wilhelm Friedemann se joue de la mélodie, repoussant plusieurs fois son achèvement. Une malice partagée avec Haydn, coutumier du fait. On retient aussi le superbe Allegro avec ses cordes «en déflagration» qui font immanquablement penser à l’orage des Quatre Saisons de Vivaldi, ou encore le Menuet placé en dernière position – ultime originalité pour cette symphonie très plaisante. Un disque très prometteur, malheureusement desservi par une interprétation inégale.
Des textures plus claires, parfaitement articulées, offrent ainsi une lecture faisant ressortir les bois et les cuivres, sans pour autant perdre de vue la vivacité rythmique nerveuse propre aux mouvements rapides de Haydn. C’est particulièrement marquant dans les Presto, où Antonini s’applique à respecter scrupuleusement les nuances. C’est sans doute ce qui donne cet aspect plus déstructuré au final de la Quarante-sixième (1772), plus lent qu’à l’habitude, où le retour inédit et bref du Menuet fait place à des silences aux allures théâtrales. Une vision plus nuancée mais moins intense que celle de Bruno Weil (Sony, 1994).
On retrouve ce sens du contraste dans la Vingt-deuxième «Le Philosophe» (1764), l’une des plus fameuses de Haydn avec son utilisation d’une mélodie de choral dans l’Adagio initial. Une place inédite pour ce mouvement, tout comme le Menuet encadré de deux Presto endiablés. Il faut ainsi entendre le final cravaché par un Antonini déchaîné, superbe de vivacité nerveuse, aux attaques sèches et tranchantes. L’interprétation de la Quarante-septième (1772) déçoit en comparaison avec son Adagio trop sec, pauvre de couleurs et de poésie, en un tempo trop mécanique. De même, on regrette l’exacerbation de la rythmique dans les deux derniers mouvements – la scansion trop martelée offrant peu de possibilités aux nuances possibles dans les contrechants.
Déjà fort copieux, ce programme ajoute une symphonie de la période dresdoise de Wilhelm Friedemann Bach (1710-1784). Cette idée de mettre en miroir les symphonies de Haydn avec celles de ses contemporains sera également reprise dans les autres volumes: C.P.E. Bach, Mozart, Beethoven, Michael Haydn ou Stamitz sont ainsi déjà prévus. Ici, la symphonie de l’aîné des fils Bach nous ramène à la période de transition entre baroque et musique galante, où de nombreuses libertés sont prises avec les conventions. On pense ainsi au traitement des ritournelles, où Wilhelm Friedemann se joue de la mélodie, repoussant plusieurs fois son achèvement. Une malice partagée avec Haydn, coutumier du fait. On retient aussi le superbe Allegro avec ses cordes «en déflagration» qui font immanquablement penser à l’orage des Quatre Saisons de Vivaldi, ou encore le Menuet placé en dernière position – ultime originalité pour cette symphonie très plaisante. Un disque très prometteur, malheureusement desservi par une interprétation inégale.
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