Pari réussi pour Jérôme Deschamps à l’heure de quitter l’Opéra-Comique:
son mandat se devait de finir par un feu d’artifice de malice et de
bonne humeur, à l’image du travail réalisé pendant huit saisons. La
production créée à Lausanne fin 2013 ravit ainsi d’emblée par son
imaginaire ludique joyeusement déjanté, fondé sur des costumes à
l’ancienne, revisités en un festival de couleurs pétillantes, et des
décors plus sobres en comparaison (décors qui ne sont pas sans rappeler
la production de La Fiancée vendue donnée à Paris en 2008 et 2010). A l’instar de la Ciboulette reprise cette année,
Deschamps dépoussière le chef-d’œuvre de Louis Varney (1844-1908) en
lui insufflant une énergie comique qui met du temps à s’installer au
premier acte avant de déferler sur les deux suivants. Il faut dire que
le vif tempo imposé par Laurent Campellone, à la tête de l’Orchestre
symphonique de l’Opéra de Toulon, ne ménage pas ses interprètes –
souvent dépassés dans les accélérations périlleuses. La prononciation
s’avère aussi un peu sacrifiée au début de l’œuvre, particulièrement par
le chœur.
Pour autant, la mayonnaise prend très vite grâce aux variations et à l’invention mélodique irrésistible de Varney, tout comme son sens implacable du rythme. Sans temps mort, ce digne successeur d’Offenbach affiche un métier sûr, aussi élégant que percutant, bien aidé par une histoire enrichie des gags de Deschamps, autour des péripéties de deux mousquetaires coureurs de jupons rapidement introduits dans un couvent par la grâce d’un jeu de masques savoureux. Des dialogues modernisés, tout comme la mise en scène et ses nombreux anachronismes volontaires, permettent de se délecter d’un anticléricalisme bon enfant, volontiers potache. Nicole Monestier en mère supérieure rappelle les outrances d’une Jacqueline Maillan, tandis que le gouverneur interprété par Deschamps lui-même emprunte son maniérisme campagnard à... Paul Préboist. Des hommages involontaires sans doute mais infiniment savoureux, qui ne prennent jamais le pouvoir sur la musique.
La production s’appuie également sur un plateau vocal sans faille, dominé par l’énergie revigorante d’Anne-Catherine Gillet (Simone), très en voix et d’une belle aisance dans l’aigu, sans parler de ses graves de velours. A ses côtés, Franck Leguérinel interprète un abbé Bridaine désopilant, merveilleux de diction, tandis que les deux tourtereaux s’en sortent honorablement – Sébastien Guèze (Gontran) nous régalant de son beau timbre, à l’émission malheureusement parfois un peu forcée et trop nasale. Rien de tel pour le chant raffiné et délicieux d’Anne-Marie Suire (Marie de Pontcourlay) et Antoinette Dennefeld (Louise de Pontcourlay), toutes deux très convaincantes dans leurs rôles respectifs.
Il reste encore quelques places pour les dernières représentations: précipitez-vous! N’oubliez pas aussi de faire l’achat du très beau programme confectionné par les équipes de l’Opéra-Comique, qui non content de nous faire mieux connaître la figure de Varney, y ajoute de superbes photos de la production et des dessins préparatoires des costumes de Vanessa Sannino. De quoi profiter encore du travail de cette belle maison, quelques semaines avant sa fermeture prévue pour dix-huit mois – à l’instar du Théâtre de la Ville et du Théâtre du Châtelet.
Pour autant, la mayonnaise prend très vite grâce aux variations et à l’invention mélodique irrésistible de Varney, tout comme son sens implacable du rythme. Sans temps mort, ce digne successeur d’Offenbach affiche un métier sûr, aussi élégant que percutant, bien aidé par une histoire enrichie des gags de Deschamps, autour des péripéties de deux mousquetaires coureurs de jupons rapidement introduits dans un couvent par la grâce d’un jeu de masques savoureux. Des dialogues modernisés, tout comme la mise en scène et ses nombreux anachronismes volontaires, permettent de se délecter d’un anticléricalisme bon enfant, volontiers potache. Nicole Monestier en mère supérieure rappelle les outrances d’une Jacqueline Maillan, tandis que le gouverneur interprété par Deschamps lui-même emprunte son maniérisme campagnard à... Paul Préboist. Des hommages involontaires sans doute mais infiniment savoureux, qui ne prennent jamais le pouvoir sur la musique.
La production s’appuie également sur un plateau vocal sans faille, dominé par l’énergie revigorante d’Anne-Catherine Gillet (Simone), très en voix et d’une belle aisance dans l’aigu, sans parler de ses graves de velours. A ses côtés, Franck Leguérinel interprète un abbé Bridaine désopilant, merveilleux de diction, tandis que les deux tourtereaux s’en sortent honorablement – Sébastien Guèze (Gontran) nous régalant de son beau timbre, à l’émission malheureusement parfois un peu forcée et trop nasale. Rien de tel pour le chant raffiné et délicieux d’Anne-Marie Suire (Marie de Pontcourlay) et Antoinette Dennefeld (Louise de Pontcourlay), toutes deux très convaincantes dans leurs rôles respectifs.
Il reste encore quelques places pour les dernières représentations: précipitez-vous! N’oubliez pas aussi de faire l’achat du très beau programme confectionné par les équipes de l’Opéra-Comique, qui non content de nous faire mieux connaître la figure de Varney, y ajoute de superbes photos de la production et des dessins préparatoires des costumes de Vanessa Sannino. De quoi profiter encore du travail de cette belle maison, quelques semaines avant sa fermeture prévue pour dix-huit mois – à l’instar du Théâtre de la Ville et du Théâtre du Châtelet.
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