Désormais bien arrimée au répertoire, La Ville morte faisait son
retour à Francfort en ce début d’automne avec la production présentée
par Anselm Weber en 2009 puis 2011. Ce spectacle de bonne tenue s’appuie
sur une scénographie minimaliste, plutôt laide mais ingénieusement
animée des apparitions que permettent les multiples trappes cachées dans
le vaste mur entourant le plateau. De là jailliront le fantôme de la
défunte et toute une série d’apparitions rappelant souvent l’imagination
torturée d’Otto Dix ou l’ironie mordante de James Ensor. Sur scène, un
cube en guise de seul élément de décor renferme une sorte de mausolée à
la gloire de la défunte Marie – à moins que ce ne soit plutôt une
garçonnière, ou pire, une pièce permettant d’enfermer des captives?
C’est en effet ce que suggère la présence d’une caméra qui filme en
permanence cet espace réduit, tandis que des téléviseurs suspendus
reproduisent le portrait de Marie/Marietta. Mais dès lors que d’autres
femmes apparaissent en cours d’opéra, toutes grimées d’une même robe
rouge et arborant un masque semblable, le doute s’insinue. Ne serait-ce
pas plutôt le portrait d’un serial killer que nous brosse Anselm Weber?
On pourra cependant en rester à une lecture plus proche du livret, le vaste mur infranchissable symbolisant l’enfermement mental du héros, tandis que le cube cristallise ses pulsions inassouvies. Mais la reprise de cette production a surtout la bonne idée de confier les rôles à de jeunes interprètes, tous très en voix. Acclamé en fin d’opéra, David Pomeroy donne une force de conviction exaltante à son personnage, bien aidé par un timbre superbe et magnifiquement projeté. Le ténor canadien se montre ainsi capable de soutenir la puissance de l’orchestre de Korngold, à l’instar de Björn Bürger et Maria Pantiukhova, tout aussi excellents de leur côté. Seule Sara Jakubiak déçoit dans le rôle de Marietta, manquant de puissance autour d’une voix à l’émission étroite et aux changements de registre trop rudes. Dans la fosse, Björn Huestege exalte les timbres en une direction cursive, sautillante et agile qui n’en oublie pas les passages lyriques pour autant. Une soirée applaudie par un public que l’on avait rarement vu aussi enthousiaste à Francfort, sans doute conquis par une mise en scène fascinante jusque dans ses multiples interprétations.
On pourra cependant en rester à une lecture plus proche du livret, le vaste mur infranchissable symbolisant l’enfermement mental du héros, tandis que le cube cristallise ses pulsions inassouvies. Mais la reprise de cette production a surtout la bonne idée de confier les rôles à de jeunes interprètes, tous très en voix. Acclamé en fin d’opéra, David Pomeroy donne une force de conviction exaltante à son personnage, bien aidé par un timbre superbe et magnifiquement projeté. Le ténor canadien se montre ainsi capable de soutenir la puissance de l’orchestre de Korngold, à l’instar de Björn Bürger et Maria Pantiukhova, tout aussi excellents de leur côté. Seule Sara Jakubiak déçoit dans le rôle de Marietta, manquant de puissance autour d’une voix à l’émission étroite et aux changements de registre trop rudes. Dans la fosse, Björn Huestege exalte les timbres en une direction cursive, sautillante et agile qui n’en oublie pas les passages lyriques pour autant. Une soirée applaudie par un public que l’on avait rarement vu aussi enthousiaste à Francfort, sans doute conquis par une mise en scène fascinante jusque dans ses multiples interprétations.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire