Parus entre 2009 et 2013, les différents disques de l’intégrale des neuf Symphonies de Théodore Gouvy (1819-1898) viennent d’être opportunément réunis par cpo
en un unique coffret. Une initiative à saluer, tant ce compositeur
méconnu mérite l’intérêt. Né dans l’actuelle Sarrebruck redevenue
allemande suite au traité de Vienne en 1815, Gouvy fut ainsi Prussien de
naissance, alors que ses frères aînés avaient la nationalité française.
Ayant fait toute sa scolarité en des institutions francophones, il n’en
maîtrisait pas moins parfaitement la langue de Goethe, ce qui explique
ses doubles réseaux de part et d’autre du Rhin. A son grand regret,
Gouvy obtint moins de succès à Paris qu’à Leipzig, où sa musique assez
conservatrice perpétua la tradition autour des deux grandes figures de
Beethoven et Mendelssohn. Ce sont en effet ces deux compositeurs qui
inspirent les quatre symphonies de la première période de Gouvy, toutes
composées entre 1845 et 1856. Un beau tempérament parcourt la Première (1845), joyeuse, sautillante et aérienne: peut-être l’œuvre globalement la plus réussie de Gouvy. La Deuxième (1850) s’avère plus anecdotique autour d’une suite de variations plaisamment entrecroisées, tandis que la Troisième (1852) retrouve l’élan de la Première (rappelant Schumann mais sans son inspiration mélodique) avec un finale original, déchaîné et enthousiasmant. La Quatrième (1856) vient conclure ce cycle en s’inspirant du caractère péremptoire de Beethoven en son Scherzo notamment, avant un Larghetto plus méditatif.
La seconde manière de Gouvy est caractérisée par une perte de confiance suite au constat répété d’une impossibilité à s’imposer à Paris avec ses premiers ouvrages. Suite à une réception fraîche, la Cinquième Symphonie (1865) est ainsi remaniée trois ans plus tard avec deux mouvements entièrement réécrits. Le début festif, sans enjeux, est suivi d’un très beau Larghetto, mélodique et inspiré, avant que le finale rigolard et espiègle ne vienne conclure cette œuvre inégale. Gouvy choisit ensuite de ne pas donner le titre de symphonie aux trois œuvres suivantes (ou de ne pas les numéroter dans le corpus des six qui ont eu cet honneur), alors qu’elles en ont tout à fait l’ampleur. Ainsi de la Symphonie brève (1873), moins cuivrée, qui comporte à nouveau une suite de variations, ponctuée d’un Rondo, en un esprit léger et dansant. A cette œuvre mineure, on préfèrera la Fantaisie symphonique (1881), qui s’éloigne de la rythmique beethovénienne pour s’inspirer d’une respiration plus wagnérienne, l’introduction sombre et majestueuse marquant d’emblée le ton. On note aussi une orchestration plus variée, le rôle des vents et des cuivres minorant sensiblement celui des cordes. Changement d’atmosphère avec la Sinfonietta (1885), plus proche de Dvorák par l’élan joyeux et mélodique, dont on retient surtout un bouillant Scherzo à l’humour sautillant. Gouvy conclut sa carrière dans le domaine symphonique avec une ultime symphonie numérotée, la Sixième (1889, remaniée en 1892). Cette œuvre à l’esprit plus chambriste, moins inspirée, n’apparaît pas d’une écoute prioritaire.
On se concentrera donc davantage sur les premières symphonies, ainsi que sur la fougueuse Fantaisie symphonique, toutes bénéficiant du geste lyrique et équilibré de Jacques Mercier, à la tête de la Deutsche Radio Philharmonie, une bonne formation résultant de la fusion des orchestres de Sarrebruck et Kaiserslautern.
La seconde manière de Gouvy est caractérisée par une perte de confiance suite au constat répété d’une impossibilité à s’imposer à Paris avec ses premiers ouvrages. Suite à une réception fraîche, la Cinquième Symphonie (1865) est ainsi remaniée trois ans plus tard avec deux mouvements entièrement réécrits. Le début festif, sans enjeux, est suivi d’un très beau Larghetto, mélodique et inspiré, avant que le finale rigolard et espiègle ne vienne conclure cette œuvre inégale. Gouvy choisit ensuite de ne pas donner le titre de symphonie aux trois œuvres suivantes (ou de ne pas les numéroter dans le corpus des six qui ont eu cet honneur), alors qu’elles en ont tout à fait l’ampleur. Ainsi de la Symphonie brève (1873), moins cuivrée, qui comporte à nouveau une suite de variations, ponctuée d’un Rondo, en un esprit léger et dansant. A cette œuvre mineure, on préfèrera la Fantaisie symphonique (1881), qui s’éloigne de la rythmique beethovénienne pour s’inspirer d’une respiration plus wagnérienne, l’introduction sombre et majestueuse marquant d’emblée le ton. On note aussi une orchestration plus variée, le rôle des vents et des cuivres minorant sensiblement celui des cordes. Changement d’atmosphère avec la Sinfonietta (1885), plus proche de Dvorák par l’élan joyeux et mélodique, dont on retient surtout un bouillant Scherzo à l’humour sautillant. Gouvy conclut sa carrière dans le domaine symphonique avec une ultime symphonie numérotée, la Sixième (1889, remaniée en 1892). Cette œuvre à l’esprit plus chambriste, moins inspirée, n’apparaît pas d’une écoute prioritaire.
On se concentrera donc davantage sur les premières symphonies, ainsi que sur la fougueuse Fantaisie symphonique, toutes bénéficiant du geste lyrique et équilibré de Jacques Mercier, à la tête de la Deutsche Radio Philharmonie, une bonne formation résultant de la fusion des orchestres de Sarrebruck et Kaiserslautern.
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