Eglise Saint-Cybard de Cercles |
Prélude à la journée d’itinérance musicale, les festivités baroques de
Cercles se tiennent en un même lieu, dans la très belle église fortifiée
de la ville adossée à son ancien cimetière aux allures romantiques avec
ses tombes abandonnées et ses arbres vénérables. Sur la place de
l’église, plusieurs producteurs locaux proposent des mets artisanaux
variés – des cannelés aux glaces délicieuses, en passant par des
produits à base de safran. De nombreuses tables ombragées permettent de
se restaurer sur place, avec ses propres victuailles ou en bénéficiant
des services d’un traiteur de qualité: l’ambiance est résolument
décontractée et chaleureuse entre les concerts. Le premier d’entre eux
permet de découvrir le Collegium Musicum de La Haye (anciennement
Collegia Musica), certainement la plus belle satisfaction musicale du
festival. A l’instar de la plupart des artistes invités par le festival,
cet ensemble fondé en 2006 regroupe des anciens élèves de Ton Koopman:
c’est donc la fine fleur de l’école néerlandaise qu’il nous est donné
d’entendre chaque année dans le Périgord, attirant les nombreux
étrangers présents dans le public, venus des Pays-Bas bien sûr mais
également d’Angleterre.
Si les concerts de Ton Koopman se sont attachés à confronter les figures de Bach et Telemann (1681-1767), c’est cette fois Vivaldi qui se retrouve mis en perspective avec le natif de Magdebourg, dont on célèbre cette année le deux-cent-cinquantième anniversaire de la mort. Si le violoncelle très expressif de Rebecca Rosen se détache dans le Concerto à quatre de Telemann, le basson coloré de Tomasz Wesolowski n’est pas en reste dans les concertos de Vivaldi. Le rebond rythmique impulsé par les attaques sèches virevolte à travers tout l’ensemble en un élan véritablement symphonique, mettant en valeur un Vivaldi tour à tour enjoué, extraverti et optimiste. On retiendra le superbe Largo du Concerto en ré majeur, qui rappelle par son statisme mystérieux certaines pages de L’Eté des Quatre Saisons. Telemann n’est pas en reste avec la mise en valeur d’une magnifique Sonate en trio qui fait la belle à la flûte de caractère d’Inês d’Avena, tandis que le Vivace voit les instrumentistes s’affronter et se répondre en écho. Assurément un ensemble à suivre tant son élan et sa force de caractère s’avèrent réjouissants.
Le dernier concert de la journée apparaît un peu plus décevant en comparaison, du fait de plusieurs difficultés techniques individuelles qui apparaissent en maints endroits. C’est d’autant plus regrettable que l’ensemble Musica Poetica bénéficie de la direction passionnante et imprévisible de Jörn Boysen: la construction des crescendos, tout autant que les nuances contrastées avec des accents marqués, révèlent un chef inspiré et excellent accompagnateur par ailleurs. L’Allemand dirige du clavecin sans jamais prendre le pouvoir comme la veille avec Ton Koopman, bénéficiant d’un atout non négligeable en la personne de l’alto Maarten Engeltjes, véritable rayon de soleil dans ses deux airs dévolus à Haendel. Habitué des lieux, le Néerlandais fait l’étalage d’un timbre pur, à l’émission harmonieuse, au bénéfice d’un don réel pour l’expressivité. Les quelques limites rencontrées dans la puissance devraient l’orienter vers des rôles non virtuoses, afin de lui permettre de conserver ses qualités, vivement applaudies à l’issue du concert. En bis, la célèbre aria de Xerxès «Ombra mai fu» achève de convaincre le public debout, manifestement ravi de la soirée.
Si les concerts de Ton Koopman se sont attachés à confronter les figures de Bach et Telemann (1681-1767), c’est cette fois Vivaldi qui se retrouve mis en perspective avec le natif de Magdebourg, dont on célèbre cette année le deux-cent-cinquantième anniversaire de la mort. Si le violoncelle très expressif de Rebecca Rosen se détache dans le Concerto à quatre de Telemann, le basson coloré de Tomasz Wesolowski n’est pas en reste dans les concertos de Vivaldi. Le rebond rythmique impulsé par les attaques sèches virevolte à travers tout l’ensemble en un élan véritablement symphonique, mettant en valeur un Vivaldi tour à tour enjoué, extraverti et optimiste. On retiendra le superbe Largo du Concerto en ré majeur, qui rappelle par son statisme mystérieux certaines pages de L’Eté des Quatre Saisons. Telemann n’est pas en reste avec la mise en valeur d’une magnifique Sonate en trio qui fait la belle à la flûte de caractère d’Inês d’Avena, tandis que le Vivace voit les instrumentistes s’affronter et se répondre en écho. Assurément un ensemble à suivre tant son élan et sa force de caractère s’avèrent réjouissants.
Le dernier concert de la journée apparaît un peu plus décevant en comparaison, du fait de plusieurs difficultés techniques individuelles qui apparaissent en maints endroits. C’est d’autant plus regrettable que l’ensemble Musica Poetica bénéficie de la direction passionnante et imprévisible de Jörn Boysen: la construction des crescendos, tout autant que les nuances contrastées avec des accents marqués, révèlent un chef inspiré et excellent accompagnateur par ailleurs. L’Allemand dirige du clavecin sans jamais prendre le pouvoir comme la veille avec Ton Koopman, bénéficiant d’un atout non négligeable en la personne de l’alto Maarten Engeltjes, véritable rayon de soleil dans ses deux airs dévolus à Haendel. Habitué des lieux, le Néerlandais fait l’étalage d’un timbre pur, à l’émission harmonieuse, au bénéfice d’un don réel pour l’expressivité. Les quelques limites rencontrées dans la puissance devraient l’orienter vers des rôles non virtuoses, afin de lui permettre de conserver ses qualités, vivement applaudies à l’issue du concert. En bis, la célèbre aria de Xerxès «Ombra mai fu» achève de convaincre le public debout, manifestement ravi de la soirée.
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