Isabelle Faust |
On ne boude pas son plaisir, une fois encore, de rejoindre le superbe
festival de musique baroque d’Innsbruck, organisé chaque année pendant
la quasi-totalité du mois d’août dans les hauteurs de la capitale du
Tyrol. C’est précisément dans le cadre prestigieux de la Hofburg,
résidence impériale reconstruite par l’impératrice Marie-Thérèse en un
style rococo assez sage, qu’a lieu l’un des concerts les plus attendus
de cette édition: l’Académie de musique ancienne de Berlin y rend
hommage aux Bach avec les forces de la violoniste allemande Isabelle
Faust. Las, l’enthousiasme initial fait rapidement place à la déception,
tant l’acoustique des lieux ne rend pas hommage à la qualité
indiscutable de l’ensemble des interprètes réunis. La hauteur très
importante du plafond explique sans aucun doute les résonnances
multiples qui donnent à l’auditeur l’impression désagréable d’une
bouillie sonore continue. Lors de votre venue au festival d’Innsbruck,
il faudra donc résolument éviter de choisir un concert à la Hofburg afin
de privilégier la salle espagnole du château d’Ambras ou encore celle
du Théâtre du Land voisin.
On en veut aussi à Isabelle Faust de ne pas mieux s’adapter à ces contraintes périlleuses que tout interprète se doit de maîtriser: en adoptant un tempo métronomique et rapidissime, certes en phase avec son style et ses choix artistiques, elle n’aide pas l’auditeur à y trouver son compte. Restent les mouvements lents, où la respiration se fait un peu plus harmonieuse en limitant les effets négatifs de la résonance: le legato d’Isabelle Faust refuse tout sentimentalisme en une lecture qui évoque davantage le renoncement, s’appuyant sur une technique sûre qui évacue tout vibrato et toute virtuosité individuelle. On est souvent à la limite de la sécheresse interprétative, mais il n’en reste pas moins que la probité artistique impressionne tout du long.
Les affrontements rageurs entre pupitres de la Symphonie en si mineur de Carl Philip Emanuel Bach, composée en 1773, conviennent mieux à l’acoustique de la Hofburg, et ce d’autant que les attaques plus franches des interprètes berlinois permettent de bien identifier les ruptures. C’est donc là une lecture de caractère d’autant plus excitante et plaisante que le plaisir de jouer ensemble se lit sur les visages des interprètes, très en forme. Le bis emprunté à Vivaldi permet quant à lui de mettre en avant le premier violoncelle engagé de Kathrin Sutor, avant que les interprètes ne reçoivent une ovation à la hauteur de leur réputation.
On en veut aussi à Isabelle Faust de ne pas mieux s’adapter à ces contraintes périlleuses que tout interprète se doit de maîtriser: en adoptant un tempo métronomique et rapidissime, certes en phase avec son style et ses choix artistiques, elle n’aide pas l’auditeur à y trouver son compte. Restent les mouvements lents, où la respiration se fait un peu plus harmonieuse en limitant les effets négatifs de la résonance: le legato d’Isabelle Faust refuse tout sentimentalisme en une lecture qui évoque davantage le renoncement, s’appuyant sur une technique sûre qui évacue tout vibrato et toute virtuosité individuelle. On est souvent à la limite de la sécheresse interprétative, mais il n’en reste pas moins que la probité artistique impressionne tout du long.
Les affrontements rageurs entre pupitres de la Symphonie en si mineur de Carl Philip Emanuel Bach, composée en 1773, conviennent mieux à l’acoustique de la Hofburg, et ce d’autant que les attaques plus franches des interprètes berlinois permettent de bien identifier les ruptures. C’est donc là une lecture de caractère d’autant plus excitante et plaisante que le plaisir de jouer ensemble se lit sur les visages des interprètes, très en forme. Le bis emprunté à Vivaldi permet quant à lui de mettre en avant le premier violoncelle engagé de Kathrin Sutor, avant que les interprètes ne reçoivent une ovation à la hauteur de leur réputation.
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