Organisé chaque année la deuxième semaine du mois d’août, le festival
Bach en Combrailles est né en 1999 de la passion dévorante de son
fondateur Jean-Marc Thiallier, aujourd’hui disparu, pour la musique de
Jean-Sébastien Bach. Cet ancien vétérinaire a laissé une empreinte
encore très marquante aujourd’hui dans l’esprit des habitants de
Pontaumur, tous largement actifs afin de perpétuer le rêve de son
fondateur dans la charmante région des Combrailles, située au nord-ouest
de Clermont-Ferrand. Qui, en effet, pouvait imaginer qu’un village de
seulement 700 âmes se doterait de la réplique exacte de l’orgue
d’Arnstadt en Thuringe (où Bach fut organiste entre 1703 et 1707)? Ce
projet inouï accompli en 2003, le festival pouvait dès lors se déployer
d’année en année pour atteindre, désormais, une semaine entière de
concerts.
Pour cette édition 2017, la dernière journée du festival se déroule en deux temps, tout d’abord à Châtel-Guyon avec les forces de l’Orchestre d’Auvergne, avant la traditionnelle clôture à Pontaumur en soirée, avec les jeunes troupes de Lionel Sow. On découvre d’abord la belle station thermale de Châtel-Guyon, dans les hauteurs de Riom, dotée d’un petit théâtre de 450 places construit au début du XXe siècle. Rénové récemment, ce théâtre à l’italienne attenant au casino possède une bonne acoustique, dont s’empare un Orchestre d’Auvergne manifestement en forme. Las, la direction en noir et blanc du chef d’orchestre et violoniste français Guillaume Chilemme (né en 1987) s’oriente vers une parfaite mise en place et des tempi allants, mais s’en tient à une lecture uniforme et raide, fatale à la fantaisie des œuvres descriptive et populaire de Telemann ici proposées. Habitué du festival de Pâques de Deauville et passionné de musique de chambre, Chilemme s’avère heureusement plus en phase avec le classicisme de Rameau ou l’énergie de Carl Philipp Emanuel Bach, mais déçoit en tant que soliste dans l’oubliable Premier Concerto pour violon de Mendelssohn – une œuvre de jeunesse composée en 1822, à seulement 13 ans. Trop appliqué et terne, il peine à convaincre, y compris dans son bis dédié à Bach, beaucoup trop marmoréen.
Pour cette édition 2017, la dernière journée du festival se déroule en deux temps, tout d’abord à Châtel-Guyon avec les forces de l’Orchestre d’Auvergne, avant la traditionnelle clôture à Pontaumur en soirée, avec les jeunes troupes de Lionel Sow. On découvre d’abord la belle station thermale de Châtel-Guyon, dans les hauteurs de Riom, dotée d’un petit théâtre de 450 places construit au début du XXe siècle. Rénové récemment, ce théâtre à l’italienne attenant au casino possède une bonne acoustique, dont s’empare un Orchestre d’Auvergne manifestement en forme. Las, la direction en noir et blanc du chef d’orchestre et violoniste français Guillaume Chilemme (né en 1987) s’oriente vers une parfaite mise en place et des tempi allants, mais s’en tient à une lecture uniforme et raide, fatale à la fantaisie des œuvres descriptive et populaire de Telemann ici proposées. Habitué du festival de Pâques de Deauville et passionné de musique de chambre, Chilemme s’avère heureusement plus en phase avec le classicisme de Rameau ou l’énergie de Carl Philipp Emanuel Bach, mais déçoit en tant que soliste dans l’oubliable Premier Concerto pour violon de Mendelssohn – une œuvre de jeunesse composée en 1822, à seulement 13 ans. Trop appliqué et terne, il peine à convaincre, y compris dans son bis dédié à Bach, beaucoup trop marmoréen.
Lionel Sow |
Changement de décor en soirée dans la belle église de Pontaumur et son
écrin de verdure qui surplombe la ville: c’est là que les jeunes troupes
réunies pour le festival par Lionel Sow, chef du Chœur de l’Orchestre
de Paris depuis 2011, nous donnent l’un des plus beaux concerts entendu
cet été. Autour d’un effectif réduit à huit cordes, vents et
percussions, les seize chanteurs répartis en quatre groupes de voix se
distinguent individuellement dans les différents solos des deux cantates
de Bach proposées, bien aidés par l’engagement et la ferveur de Lionel
Sow, toujours très agréable à regarder tant le chef français prend
visiblement plaisir à diriger et à donner le meilleur avec ses troupes.
Avec une précision millimétrée, Sow impressionne dans la construction
des crescendos, magnifiquement étagés, tout en mettant en valeur la
scansion entêtante des bois dans la Cantate BWV 46, plus joyeuse
que la précédente, par des pianissimi inattendus. On louera également
les qualités d’articulation de l’ensemble, tout autant que la qualité
globale des solos. La seconde partie du concert fait place à
l’interprétation superbe de la Passacaille de Jean-Sébastien Bach
à l’orgue, où Olivier Houette, titulaire de l’orgue de la cathédrale
Saint-Pierre de Poitiers, se distingue par sa maîtrise et ses variations
subtiles. Retour ensuite à l’éclat vocal avec le Te Deum de Charpentier, entonné en un rythme assez vif, au rebond lumineux. En bis, le dernier choral du Te Deum est repris avec le même entrain communicatif, pour le plus grand bonheur des festivaliers.
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