Elève de Mozart et Salieri, Johann Nepomuk Hummel (1778-1837) fut un
virtuose du piano acclamé en son temps dans toute l’Europe, aujourd’hui
quelque peu oublié au profit de ses contemporains plus connus, tels
Beethoven ou Schubert. Une image tenace de superficialité et de légèreté
colle à la peau du successeur de Haydn à Esterháza – ce que dément
pourtant aisément l’écoute des présents disques. Très prolifique en de
nombreux domaines (hormis la symphonie), Hummel s’est particulièrement
illustré dans la musique de chambre, composant pas moins de huit Trios
pour piano, violon et violoncelle, tous variés et captivants – malgré
leur coupe régulière en trois mouvements. L’impasse faite par cette
intégrale sur le premier (opus 3a), non numéroté dans le corpus global,
rappelle combien Hummel n’accordait aucun crédit à cette œuvre de
jeunesse composée en 1792. L’Opus 12 constitue ainsi le premier
trio officiel d’un jeune homme aguerri de 25 ans, ayant déjà derrière
lui plusieurs concertos et opéras, manifestement très à l’aise dans la
construction d’ensemble. C’est particulièrement visible dans ce
«premier» trio très réussi, d’une pulsation rythmique à la Haydn, qui
avance avec son inspiration mélodique affirmée.
Le Trio opus 22 (également enregistré tout récemment par le Trio Chausson en une optique plus doucereuse) offre quant à lui davantage de surprises en bousculant le cadre formel classique. Les respirations se font ainsi plus nombreuses, interrompant habilement la mélodie principale pour mieux la retrouver en définitive. Seul l’irrésistible dernier mouvement Alla turca, inspiré autant du finale de la Onzième Sonate pour piano de Mozart que du Rondo all’Ongarese du Trente-neuvième Trio de Haydn, se tourne encore vers le passé. L’optique dégraissée – mais jamais sèche – des trois interprètes italiens fait merveille, restant toujours équilibrée entre une volonté de coloris poétique et une vivacité bienvenue dans ce répertoire.
L’Opus 35 (1808), malgré un étonnant deuxième mouvement Tempo di minuetto, se montre plus sobre en comparaison. Très en retrait dans les différentes partitions ici réunies, le violoncelle apparaît plus présent dans le bel Andante grazioso de l’Opus 65 (1815), plus tardif, où se déploie une mélodie gracieuse, d’une harmonieuse simplicité apparente. Mais c’est surtout dans son grand Trio opus 83 (vers 1819), œuvre la plus longue de la série, qu’Hummel surprend par les constants dialogues entre les trois instruments, rappelant souvent Schubert par l’expressivité. Le natif de Presbourg (aujourd’hui Bratislava) y fait aussi la preuve d’un ton volontiers plus humoristique avec le mouvement de balancier lancé par le piano – Alessandro Deljavan jouant avec le rythme presque métronomique en un toucher aérien, presque félin. Retour à un Hummel plus introverti dans le trio suivant de 1822, principalement dans le superbe Larghetto. Hummel démontre combien le virtuose peut se faire profond à l’occasion, tandis que le Rondo final laisse entrevoir un compositeur au caractère plus affirmé qu’il y paraît. Dernier opus de la série, le Trio opus 96 (également de 1822) offre moins d’intérêt, et ce malgré son original Rondo alla russa.
Si l’on peut regretter la captation trop en retrait du violoncelliste Luca Magariello, le son chaleureux de cet enregistrement séduit d’emblée, imposant la belle personnalité de Daniela Cammarano au violon. Autour du piano véloce d’Alessandro Deljavan, l’éloquente simplicité des phrasés de ce beau trio apporte une séduction constante et toujours mélodieuse, faisant de ce disque un plaisir continu – et vivement conseillé!
Le Trio opus 22 (également enregistré tout récemment par le Trio Chausson en une optique plus doucereuse) offre quant à lui davantage de surprises en bousculant le cadre formel classique. Les respirations se font ainsi plus nombreuses, interrompant habilement la mélodie principale pour mieux la retrouver en définitive. Seul l’irrésistible dernier mouvement Alla turca, inspiré autant du finale de la Onzième Sonate pour piano de Mozart que du Rondo all’Ongarese du Trente-neuvième Trio de Haydn, se tourne encore vers le passé. L’optique dégraissée – mais jamais sèche – des trois interprètes italiens fait merveille, restant toujours équilibrée entre une volonté de coloris poétique et une vivacité bienvenue dans ce répertoire.
L’Opus 35 (1808), malgré un étonnant deuxième mouvement Tempo di minuetto, se montre plus sobre en comparaison. Très en retrait dans les différentes partitions ici réunies, le violoncelle apparaît plus présent dans le bel Andante grazioso de l’Opus 65 (1815), plus tardif, où se déploie une mélodie gracieuse, d’une harmonieuse simplicité apparente. Mais c’est surtout dans son grand Trio opus 83 (vers 1819), œuvre la plus longue de la série, qu’Hummel surprend par les constants dialogues entre les trois instruments, rappelant souvent Schubert par l’expressivité. Le natif de Presbourg (aujourd’hui Bratislava) y fait aussi la preuve d’un ton volontiers plus humoristique avec le mouvement de balancier lancé par le piano – Alessandro Deljavan jouant avec le rythme presque métronomique en un toucher aérien, presque félin. Retour à un Hummel plus introverti dans le trio suivant de 1822, principalement dans le superbe Larghetto. Hummel démontre combien le virtuose peut se faire profond à l’occasion, tandis que le Rondo final laisse entrevoir un compositeur au caractère plus affirmé qu’il y paraît. Dernier opus de la série, le Trio opus 96 (également de 1822) offre moins d’intérêt, et ce malgré son original Rondo alla russa.
Si l’on peut regretter la captation trop en retrait du violoncelliste Luca Magariello, le son chaleureux de cet enregistrement séduit d’emblée, imposant la belle personnalité de Daniela Cammarano au violon. Autour du piano véloce d’Alessandro Deljavan, l’éloquente simplicité des phrasés de ce beau trio apporte une séduction constante et toujours mélodieuse, faisant de ce disque un plaisir continu – et vivement conseillé!
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