Cantonné à ses ravissantes mélodies et ses non moins délicieuses
opérettes, l’œuvre de Reynaldo Hahn (1874-1947) reste encore à
découvrir. C’est l’un des constats que l’on peut faire après la lecture
de cette passionnante somme due au soutien actif de la fondation du
Palazzetto Bru Zane pour la musique française. L’origine de l’ouvrage
remonte à l’organisation d’un colloque éponyme voilà quatre ans, destiné
à mieux faire connaître tout aussi bien l’œuvre que l’homme Hahn. Une
figure à bien des égards secrète et pudique mais dont la correspondance
avec Proust, notamment, nous révèle la personnalité attachante et
érudite, volontiers malicieuse. L’article sur les rapports entre les
deux hommes s’avère édifiant, davantage sur les fondements et apports de
leur amitié durable que sur le peu de sources liées à leur relation
amoureuse. Véritable «périscope de Proust», Hahn transmet sa curiosité
pour le spectacle vivant au reclus, sans parvenir pour autant à le
convaincre de la supériorité musicale du néoclassicisme sur le
postsymbolisme ou le wagnérisme.
Hahn reste un conservateur assumé, incapable de se séparer de sa «tendresse filiale» pour son maître Massenet, tout comme son admiration pour Saint-Saëns (avec qui les rapports ne sont pas aussi harmonieux) et surtout Mozart. Il est ainsi rappelé combien Hahn fut un précurseur s’agissant de la production de ses opéras, donnés en langue originale et débarrassés des scories romantiques ajoutées avec les années. Si l’ouvrage tente de remettre en question la réputation tenace de mondain dilettante du compositeur d’origine germano-vénézuélienne, il n’y parvient qu’à moitié, omettant de confronter Hahn à ses contemporains Debussy, Stravinsky, Richard Strauss, les véristes ou encore le groupe des Six. L’impressionnante liste des personnalités éminentes fréquentées dans les salons laisse aussi sur sa faim: en quoi tel ou tel a-t-il influé sur les compositions (commandes) ou les postes occupés (critique, directeur d’opéra, etc.)? Peut-être un manque de sources en la matière. De même, les sources semblent bien partielles pour parvenir à percer le mystère d’un compositeur finalement peu influencé, dans sa musique, par la Première Guerre mondiale – un conflit auquel il participe activement, tout juste après sa naturalisation obtenue en 1912.
Un peu plus de la moitié de l’ouvrage regroupe par ailleurs des analyses de l’œuvre de Hahn, des grandes figures imposées – des mélodies à Ciboulette, en passant par son opéra Le Marchand de Venise – aux raretés bienvenues – les ballets, l’oratorio ou la musique pour piano. On attend avec impatience la monographie en préparation de Philippe Blay, auteur de huit des vingt et un articles de cet ouvrage, pour synthétiser cette somme et aborder les questions ici soulevées, tout en nous régalant de sa plume aussi alerte que documentée.
Hahn reste un conservateur assumé, incapable de se séparer de sa «tendresse filiale» pour son maître Massenet, tout comme son admiration pour Saint-Saëns (avec qui les rapports ne sont pas aussi harmonieux) et surtout Mozart. Il est ainsi rappelé combien Hahn fut un précurseur s’agissant de la production de ses opéras, donnés en langue originale et débarrassés des scories romantiques ajoutées avec les années. Si l’ouvrage tente de remettre en question la réputation tenace de mondain dilettante du compositeur d’origine germano-vénézuélienne, il n’y parvient qu’à moitié, omettant de confronter Hahn à ses contemporains Debussy, Stravinsky, Richard Strauss, les véristes ou encore le groupe des Six. L’impressionnante liste des personnalités éminentes fréquentées dans les salons laisse aussi sur sa faim: en quoi tel ou tel a-t-il influé sur les compositions (commandes) ou les postes occupés (critique, directeur d’opéra, etc.)? Peut-être un manque de sources en la matière. De même, les sources semblent bien partielles pour parvenir à percer le mystère d’un compositeur finalement peu influencé, dans sa musique, par la Première Guerre mondiale – un conflit auquel il participe activement, tout juste après sa naturalisation obtenue en 1912.
Un peu plus de la moitié de l’ouvrage regroupe par ailleurs des analyses de l’œuvre de Hahn, des grandes figures imposées – des mélodies à Ciboulette, en passant par son opéra Le Marchand de Venise – aux raretés bienvenues – les ballets, l’oratorio ou la musique pour piano. On attend avec impatience la monographie en préparation de Philippe Blay, auteur de huit des vingt et un articles de cet ouvrage, pour synthétiser cette somme et aborder les questions ici soulevées, tout en nous régalant de sa plume aussi alerte que documentée.
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