On se réjouit toujours autant de découvrir les enregistrements du
prolifique Frieder Bernius, qui nous a déjà tellement gâtés avec son
édition Mendelssohn ou ses nombreuses raretés patiemment révélées depuis
1976 et ses plus de cent disques gravés, la plupart chez Carus. Après la Messe en ut majeur (Carus,
2013), c’est la deuxième fois que le chef allemand s’intéresse à
Beethoven, toujours avec le même bonheur: place cette fois à la Missa solemnis,
dans ce qui constitue manifestement la version la plus rapide de toute
la discographie – respectivement 13 et 4 minutes de moins par rapport à
Harnoncourt et Gardiner, pour ne parler que de ses deux rivaux éminents
sur instruments d’époque.
Quel prodige Frieder Bernius réussit-il ici? Malgré ces tempi dantesques, on n’a jamais l’impression d’une direction précipitée: bien au contraire, la sensation d’urgence imprimée tout au long des mouvements parcourt l’ouvrage comme une déflagration, portée par le sens habituel de la transparence et du refus du vibrato propre à son geste. Le niveau homogène des solistes réunis participe de la réussite de cette vision qui ne cherche pas à mettre en avant la virtuosité individuelle, le tout en une prise de son admirable de définition et de clarté. On tient là l’un des plus beaux disques entendus depuis plusieurs années, à même de justifier un Must de ConcertoNet des plus mérités.
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