vendredi 17 mai 2019

« Dante » de Benjamin Godard - Ulf Schirmer - Livre-disque Palazzetto Bru Zane


Après la musique de chambre et quelques œuvres orchestrales (voir notamment ici), la redécouverte du catalogue de Benjamin Godard (1849-1895) se poursuit avec bonheur avec l’édition de son cinquième opéra, Dante (1890). C’est là un véritable événement tant les disques de ce compositeur trop tôt disparu permettent à chaque fois une réévaluation de sa place dans l’histoire musicale de la fin du XIXe siècle. Fidèle à l’opéra français, davantage qu’au wagnérisme, cette partition foisonnante bénéficie de climats admirablement variés, portés par un début guerrier rapidement contrasté avec les interventions féminines plus bucoliques, tandis que l’orchestre tient une place prépondérante, révélateur du goût de l’auteur en ce domaine. Il ne faudra pas hésiter à écouter plusieurs fois l’ouvrage pour en saisir pleinement tous les trésors d’invention.

Il faut dire que l’ensemble des forces réunies par les équipes du Palazzetto Bru Zane ne laissent pas de convaincre par leur sérieux et leur investissement, même si l’on pourra être agacé par le style du rôle-titre Edgaras Montvidas, à l’aigu en force et aux r roulés au moyen d’un vibrato peu distingué. Tous les autres chanteurs offrent un niveau superlatif à ce Dante hautement recommandable, qui baigne de la lumière radieuse de Véronique Gens, très à l’aise dans ce répertoire. On se félicite aussi de la direction toujours aussi équilibrée d’Ulf Schirmer, tandis que l’enregistrement bénéficie d’une excellente prise de son. L’Opéra de Saint-Etienne a permis de découvrir sur scène cet ouvrage en mars dernier, avec des interprètes différents (deux disques et un livre Ediciones singulares ES 1029)

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