Après la musique de chambre et quelques œuvres orchestrales (voir notamment ici), la redécouverte du catalogue de Benjamin Godard (1849-1895) se poursuit avec bonheur avec l’édition de son cinquième opéra, Dante
(1890). C’est là un véritable événement tant les disques de ce
compositeur trop tôt disparu permettent à chaque fois une réévaluation
de sa place dans l’histoire musicale de la fin du XIXe siècle. Fidèle à
l’opéra français, davantage qu’au wagnérisme, cette partition
foisonnante bénéficie de climats admirablement variés, portés par un
début guerrier rapidement contrasté avec les interventions féminines
plus bucoliques, tandis que l’orchestre tient une place prépondérante,
révélateur du goût de l’auteur en ce domaine. Il ne faudra pas hésiter à
écouter plusieurs fois l’ouvrage pour en saisir pleinement tous les
trésors d’invention.
Il faut dire que l’ensemble des forces réunies par
les équipes du Palazzetto Bru Zane ne laissent pas de convaincre par
leur sérieux et leur investissement, même si l’on pourra être agacé par
le style du rôle-titre Edgaras Montvidas, à l’aigu en force et aux r roulés au moyen d’un vibrato peu distingué. Tous les autres chanteurs offrent un niveau superlatif à ce Dante
hautement recommandable, qui baigne de la lumière radieuse de Véronique
Gens, très à l’aise dans ce répertoire. On se félicite aussi de la
direction toujours aussi équilibrée d’Ulf Schirmer, tandis que
l’enregistrement bénéficie d’une excellente prise de son. L’Opéra de
Saint-Etienne a permis de découvrir sur scène cet ouvrage en mars
dernier, avec des interprètes différents (deux disques et un livre Ediciones singulares ES 1029)
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