On doit à l’imagination du Palazzetto Bru Zane la réunion de ces petits
bijoux d’humour dus à Robert Planquette (1848-1903) et Paul Henrion
(1819-1901): produit et imaginé dans le cadre de la saison des «Bouffes
de Bru Zane»,
ce spectacle est donné au Studio Marigny – la petite salle du théâtre
du même nom, d’environ 300 places, qui offre un rapport idéal avec les
artistes. On regrette seulement l’absence de climatisation alors que
l’ensemble du complexe a été modernisé suite à sa fermeture pour travaux
entre 2013 et 2018.
Le spectacle débute dans une chaleur étouffante avec le premier solo du pianiste français d’origine italienne David Violi (né en 1982), qui apporte ensuite une malice bienvenue à ces quelques interventions parlées, tout en accompagnant de son geste félin la soprano.
De tempérament, Ingrid Perruche en a à revendre! On avoue cependant être peu sensible à son jeu théâtral trop caricatural, pourtant si décisif pour faire revivre harmonieusement ces deux «opérettes-récital» d’environ trente minutes chacune. C’est d’autant plus regrettable que la soprano se montre irrésistible d’aisance au niveau vocal, faisant valoir une émission agile et un timbre velouté, plus en retrait dès lors qu’elle force le trait dans l’accent populaire. Le débit beaucoup trop vif laisse souvent place à l’outrance, avant de se ralentir quelque peu en fin de représentation: peut-être le trac a-t-il eu raison de l’équilibre demandé par ces petites pièces redoutables, entre ton juste au niveau théâtral et ivresse vocale. Même si on a bien conscience des petits moyens en présence, on aurait aimé également que la mise en espace imaginée par Pierre-André Weitz demande à Ingrid Perruche un jeu davantage en sobriété, plutôt qu’une mise en valeur de quelques accessoires et costumes, assez répétitive dans la durée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire