mercredi 28 août 2013

Théâtre - Saison 2013 2014 - Banlieue parisienne

MC 93 à Bobigny (93)

4 au 22 octobre : Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand. Mise en scène de Georges Lavaudant, ancien directeur de l'Odéon, qui avait présenté l'an passé à Bobigny une superbe Mort de Danton de Georg Büchner.

Georges Lavaudant

Théâtre L'Avant-Scène à Colombes (92)

13 et 14 décembre : André de Marie Rémond. Reprise du spectacle sur la vie du champion de tennis Andre Agassi. Egalement présenté au Théâtre de la Piscine à Châtenay-Malabry (92), le 8 mars.


Théâtre des Quartiers d'Ivry (94)

20 au 30 mars : A mon âge, je me cache encore pour fumer de Rayhana. Reprise de cette très belle pièce créé à la Maison des Métallos en 2009.


Théâtre des Amandiers à Nanterre (92)

13 septembre au 13 octobre : Macbeth de William Shakespeare. Mise en scène et adaptation de Laurent Pelly, avec Thierry Hancisse de la Comédie-Française.


Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines (78)

15 au 17 mai : Les Insatiables, d'après Marchands de caoutchouc de Hanoch Levin. Un texte théâtral aux couleurs de cabaret, adapté par Gloria Paris.

Théâtre de Sartrouville (78)

10 octobre au 10 novembre : La Vie est un rêve de Pedro Calderón de la Barca. Mise en scène de Jacques Vincey.

27 au 29 mars : Richard III de William Shakespeare. Mise en scène de Laurent Fréchuret, avec Dominique Pinon.

Laurent Fréchuret
Théâtre des Gémeaux à Sceaux (92)

27 janvier au 2 février : (the little foxes) La vipère de Lillian Hellman (en allemand surtitré français). Avec la mise en scène de Thomas Ostermeier, de la Schaubühne de Berlin, qui a déjà présenté cette année sa vision de Hedda Gabler d'Ibsen à Sceaux.

vendredi 23 août 2013

Théâtre - Saison 2013 2014 - Paris

A la Folie Théâtre

29 août au 12 octobre : Yaacobi & Leidental de Hanoch Levin. Une des toutes premières comédies de l'auteur écrite en 1972.

Théâtre de l'Athénée

27 mars au 12 avril : Le faiseur de théâtre de Thomas Bernhard. "Eh oui, nous sommes bien chez Thomas Bernhard, où une fois de plus il est question de théâtre dans le théâtre, où une fois de plus, un monologue ravageur se déploie au milieu d’une vie qui ne saurait pour autant se modifier ou s’interrompre".

Thomas Bernhard

Théâtre des Bouffes du Nord

9 au 31 octobre : La grande et fabuleuse histoire du commerce de Joël Pommerat. Reprise du spectacle créé en 2011. "Je veux montrer comment la logique du commerce génère du trouble et de la confusion dans nos esprits, désagrège notre relation à autrui et toute possibilité de confiance dans les autres."
> Spectacle qui sera également présenté à l'Avant-Scène Théâtre de Colombes, les 5 et 6 décembre.

La Colline

11 au 28 septembre : Des arbres à abattre d'après Thomas Bernhard. Reprise du succès 2012 de Célie Pauthe.

10 janvier au 15 février : Le Canard sauvage d'Henrik Ibsen. Braunschweig poursuit son opportune exploration de l'oeuvre du dramaturge norvégien.

7 mai au 6 juin : Aglavaine et Sélysette de Maurice Maeterlinck. La Colline signe le retour du grand dramaturge symboliste, avec une oeuvre contemporaine de Pelléas et Mélisande.

Comédie-Française

16 au 30 septembre : La Trilogie de la villégiature de Carlo Goldoni. Reprise de l'excellente mise en scène d'Alain Françon.

18 septembre au 24 octobre : L'Anniversaire de Harold Pinter. "La violence sous-jacente menace bientôt de faire basculer la fête vers un jeu macabre, dans le huis clos de la modeste pension de famille."

21 février au 13 avril : Un chapeau de paille d'Italie de Eugène Labiche. Reprise là aussi de l'inventive mise en scène de Giorgio Barberio Corsetti.

Giorgio Barberio Corsetti

Odéon - Théâtre de l'Europe

- Aux Ateliers Berthier :

7 novembre au 15 décembre : La Bonne Âme du Se-Tchouan de Bertolt Brecht."Comment sortir de la misère quand l'homme est un loup pour l'homme ? Peut-on préparer l'avenir sans rester sourd à l'urgence du malheur présent ?"

- A l'Odéon :

14 septembre au 19 octobre : Au monde de Joël Pommerat. Reprise du spectacle créé en 2004. "Une des pièces qui ont le plus contribué à faire connaître la personnalité artistique de Pommerat, déployant avec une intensité calme son sens des présences, des non-dits, des mystères."

18 septembre au 19 octobre : Les marchands de Joël Pommerat. Reprise du spectacle créé en 2006. "Dans ce théâtre narratif et muet dont le témoin omniprésent ne cesse de se dérober, tout est affaire de croyance, de créance, de crédit."

Théâtre de l'Oeuvre

A partir du 10 septembre : Et jamais nous ne serons séparés de Jon Fosse. "Ce texte est une vibrante partition musicale, un monde silencieux où le sol tremble imperceptiblement, où les vivants et les morts se croisent sans pouvoir se rapprocher".

Jon Fosse

Théâtre de la Tempête

11 au 29 septembre : Le Soldat ventre-creux de Hanoch Levin. Une des toutes dernières pièces de l'auteur, inédite en France. Reprise du spectacle du 17 au 18 décembre au Hublot à Colombes (92).

15 novembre au 15 décembre : Orage d'August Strindberg. "Nous habitons peut-être une très belle demeure, mais nous savons qu’il existe une pièce secrète qui cache quelque chose de très laid. Toutefois personne ne songe à pousser cette porte fermée qui se trouve en chacun de nous."

Théâtre 13

10 janvier au 23 février : Lancelot, le chevalier de Merlin de Gaëtan Peau. Après une décevante création (La marquise de Cadouin) l'an passé au Rond-Point, reprise de ce spectacle créé en 2012 au Théâtre de la Porte St Martin.

Théâtre de la Ville

13 novembre au 1er décembre : Pompée de Pierre Corneille. Après Nicomède et Suréna en 2011 et 2012, Brigitte Jaques-Wajeman poursuit son exploration de l'oeuvre tragique de Corneille.

14 novembre au 1er décembre : Sophonisbe de Pierre Corneille. Après Nicomède et Suréna en 2011 et 2012, Brigitte Jaques-Wajeman poursuit son exploration de l'oeuvre tragique de Corneille.

27 janvier au 2 février : Un ennemi du peuple de Henrik Ibsen (en allemand surtitré français). Avec la mise en scène de Thomas Ostermeier, de la Schaubühne de Berlin, qui a déjà présenté cette année sa vision des Revenants d'Ibsen au Théâtre des Amandiers à Nanterre.

2 au 10 juin : Rhinocéros de Eugène Ionesco. Reprise de l'excellent spectacle mis en scène par le directeur du Théâtre de la Ville, Emmanuel Demarcy-Mota.

Thomas Ostermeier

vendredi 16 août 2013

« La Clemenza di Tito » de Wolfgang Amadeus Mozart - Tiroler Landsteater à Innsbruck (Autriche) - 09/08/2013

Rien de tel qu’un tour en Autriche pour profiter des douceurs de l’été, et ce d’autant plus que le festival de musique baroque d’Innsbruck programme cette année encore les meilleurs interprètes pour célébrer ce répertoire. Mozart triomphe, et nous avec.


Impossible d’y échapper. À Innsbruck, où que le regard se pose, de tous côtés la montagne est là, majestueuse et immobile, sereine et imperturbable. Si ce cadre d’exception fait aujourd’hui de la capitale du Tyrol une destination incontournable pour de nombreux sportifs (ski en hiver et randonnée en été), il explique aussi pourquoi les Habsbourg puis les Austro-Hongrois y ont établi leur résidence favorite. Riche de ce passé dont témoignent les églises baroques du centre-ville médiéval ou le château d’Ambras dans les hauteurs, Innsbruck organise chaque été depuis 1976 un véritable feu d’artifice de concerts consacrés à la musique baroque (du xvie au xviiie siècle), dont de nombreux évènements gratuits, qui font de ce festival l’un des plus renommés d’Autriche.
Il faut dire que la cinquième ville du pays n’a pas lésiné sur les moyens, fondant sa politique artistique sur un travail à long terme avec les plus grands interprètes sur instruments d’époque. Ainsi du célèbre contre-ténor et chef d’orchestre René Jacobs qui a donné ses lettres de noblesse au festival pendant dix-sept ans, avant que le maestro Allessandro De Marchi ne lui emboîte le pas avec le même succès depuis 2010. Le chef italien a choisi cette année de présenter la Clemenza di Tito, un opéra (1) de Mozart assez méconnu et mal aimé, écrit à la hâte pour le couronnement du nouveau roi de Bohème. Ignorant sa fin proche, le compositeur espérait obtenir une position meilleure à la Cour en flattant les puissants par la démonstration des épineuses difficultés de l’exercice du pouvoir.
Des récitatifs à l’accompagnement inédit
L’histoire décrit l’avènement inéluctable d’un sombre complot ourdi contre l’empereur romain Tito par son ami intime Sesto, lui-même manipulé par le chantage amoureux de la rageuse Vitellia. Miraculeusement indemne, Tito se retrouve confronté au traître, hésitant sur la juste décision à adopter. Ce livret aux rebondissements captivants se trouve malheureusement quelque peu plombé par de nombreux récitatifs austères (pourtant réduits par rapport à l’œuvre originale de Metastasio) qui jalonnent la partition, et de surcroît composés par un élève sans talent de Mozart, faute de temps. On ne peut dès lors que se réjouir de la bonne idée de faire jouer ces récitatifs par un violoncelle et une contrebasse (en lieu et place du traditionnel clavecin ou pianoforte) qui, par leurs sonorités graves, mettent au second plan l’accompagnement musical au profit d’un chant exalté et vigoureux.
À la tête de son ensemble piémontais de l’Academia Montis Regalis, Alessandro De Marchi privilégie le théâtre par une direction vive et contrastée dans les airs et ensembles, parfaitement en phase avec les intentions du metteur en scène Christoph von Bernuth. Autour de sobres costumes masculins qui se distinguent nettement de l’opulence des robes bouffantes aux couleurs vives, la scénographie aussi élégante que surréaliste dévoile un intérieur minimaliste contemporain où seule une unique chaise de bistrot démesurée permet à Tito d’apparaître en surplomb dans l’immensité de son palais. La vitalité qui se dégage du plateau est astucieusement soutenue par le choix d’une version (2) qui renforce le rôle de l’empereur, nettement plus exposé vocalement, qui explique une originale présence scénique quasi continue pendant la première partie de l’opéra.
Un bouillonnement dramatique
Ainsi placé au centre de l’attention, le souverain apparaît du haut de son échelle dans une fragilité finement suggérée, errant pieds nus, puis observant ses sujets sans jamais parvenir à les comprendre tout à fait. Très dramatique, cette mise en scène multiplie les sous-entendus pour enrichir encore plus l’action. Ainsi de l’amitié amoureuse suggérée entre Tito et Sesto, mais aussi de l’irrépressible désir de séduction de Vitellia qui embrasse subrepticement et furtivement Annio, le meilleur ami de Sesto. Mais ce bouillonnement repose avant tout sur les interprètes qui portent les césures et les rebondissements avec brio, renforçant l’opportune primauté donnée au chant et au théâtre.
Le plateau vocal homogène, de haut niveau, affiche ainsi des qualités de diction dont l’intensité apparaît particulièrement décisive dans la réussite de la production. Impressionnant de présence scénique, Carlo Allemano porte le rôle de Tito avec une rare intelligence, tandis que l’agilité vocale de Kate Aldrich (Sesto) lui permet d’obtenir une ovation à l’issue de la représentation. Non moins remarquable est la prestation de Nina Bernsteiner (Vitellia), tour à tour autoritaire et distinguée dans son rôle perfide. Mais on retiendra tout autant l’éclat vocal du remarquable chœur de l’Academia Montis Regalis dont on aimerait cependant davantage de finesse dans le jeu, un peu outré et prévisible dans les mouvements de foule. 

(1) Qui reprend un livret de Petro Metastasio déjà mis en musique à de multiples reprises par d’autres compositeurs, à l’instar de l’Olimpiade.
(2) Version du Kärntnertortheater de Vienne (1804) avec un nouvel air et un nouveau duo de Joseph Weigl (1766‑1846), et un air de Johann Simon Mayr (1763‑1845)