lundi 17 décembre 2012

« Madame Butterfly » de Giacomo Puccini - Opéra de Massy - 14/12/2012

L’Opéra de Massy présente une nouvelle production de « Madame Butterfly », venue tout droit de Saint-Céré et Fribourg. Une réussite à tout point de vue.

Massy, vous connaissez ? Une petite ville francilienne de 40 000 habitants qui a la particularité de disposer d’une gare T.G.V., mais également d’un opéra installé au cœur d’un immense quartier de grands ensembles. Depuis son ouverture en 1993, une même équipe est aux commandes, avec le directeur Jack-Henry Soumère et le chef permanent Dominique Rouits à la tête de l’Orchestre de l’Opéra de Massy.
Nous pouvons bien l’avouer aujourd’hui, nos deux premières venues à Massy ont été très prudentes, avec les opéras Dialogue des Carmélites et Carmen accompagnés par l’excellent Orchestre national d’Île-de-France. Quelle ne fut donc pas notre surprise de découvrir mardi soir, en cette deuxième représentation de Madame Butterfly *, un non moins remarquable Orchestre de l’Opéra de Massy, aussi vif que précis dans ces attaques, volontiers prodigue d’une palette riche de couleurs.
Une jauge idéale pour les petites voix
Il est vrai que la jauge idéale de cette salle de 800 places permet de développer un rapport privilégié avec le public, ravi de cette proximité qui permet de recueillir les infimes variations de ton et de style. Elle donne aussi à de petites voix la possibilité d’exprimer une fragilité et une subtilité qui, dans une salle plus grande, serait parfaitement inaudible. C’est ainsi que la soprano Sandra Lopez de Haro, merveilleuse Butterfly, a fait sensation à Massy.
Quel bonheur de découvrir un petit bout de femme haut comme trois pommes dispenser avec tant de grâce un chant aérien, au velouté raffiné et toujours maîtrisé. Son sens du phrasé et ses pianissimi de rêve raisonnent encore au moment d’écrire ces lignes. L’histoire mélodramatique de Madame Butterfly a fait le tour du monde. Une jeune Japonaise séduite puis abandonnée par le soldat américain Pinkerton se refuse à accepter son sort. Épaulée par sa servante Suzuki, elle reçoit le soutien du consul Sharpless, pris de remords de n’avoir pas su éviter ce mariage soudain.
En face de Sandra Lopez de Haro, ses partenaires ne sont pas en reste. La servante est portée par le mezzo chaleureux d’Hermine Huguenel, tandis que Kristian Paul interprète un Sharpless touchant d’humanité face à l’aveuglement de l’héroïne. Sa voix puissante, toujours parfaitement posée dans les différentes tessitures, donne beaucoup de densité au rôle. Malgré un beau tempérament dramatique, Carlo Guido (Pinkerton) déçoit, en comparaison, par un manque évident de rondeur dans la voix, souvent forcée et proche de ses limites.
Un cortège burlesque et désopilant
La mise en scène d’Olivier Desbordes, directeur artistique du Festival de Saint-Céré, privilégie dans la première partie des éléments bouffes inattendus. Avec la transposition de l’action dans un Japon post-tsunami, le décor unique imaginé par Ruth Gross dévoile une maison pauvre dévastée, sur deux niveaux. À l’extérieur, un chemin en demi-cercle permet d’éviter l’eau. C’est ainsi que l’arrivée de Butterfly et toute sa famille se déroule sous la forme d’un cortège burlesque et désopilant qui parade à qui mieux mieux. Les costumes bariolés, aux couleurs plus chinoises que japonaises, ajoutent à cet esprit de fête.
Le contraste avec la deuxième partie, plus dramatique, de l’opéra n’en est que plus criant, la langueur de l’attente étant parfaitement exprimée par les beaux éclairages en contre-jour qui précèdent le geste fatal de l’héroïne. Le public, aux anges, ne s’y est pas trompé, réservant une ovation à toute la troupe à l’issue de la représentation.

* Présentée pour la troisième fois à Massy après 2001 et 2007, cette fois-ci dans une nouvelle mise en scène d’Olivier Desbordes.

dimanche 16 décembre 2012

« Ariane et Barbe-Bleue » de Paul Dukas - Opéra de Dijon - 07/12/2012

L’Opéra de Dijon nous offre le rare « Ariane et Barbe-Bleue » de Dukas, pour lequel l’histoire seule, allusive et mystérieuse, vaut le déplacement. Et ce, malgré l’interprète du rôle-titre qui, malade, gâche la fête.



La renommée du compositeur français Paul Dukas (1865-1935) reste attachée de nos jours au poème symphonique « l’Apprenti sorcier », popularisé par le fameux dessin-animé Fantasia de Walt Disney. Les images bien connues de Mickey luttant contre ses balais indisciplinés ont fait le tour du monde, imposant durablement cette œuvre au concert. Les autres opus de Dukas n’ont pas cette faveur, sans doute du fait de leur faible nombre, le compositeur censeur exigeant envers lui-même ayant choisi de n’en conserver qu’une dizaine seulement.
Parmi eux, son chef-d’œuvre et unique opéra Ariane et Barbe-Bleue est créé en 1907, cinq ans après le Pelléas et Mélisande de Debussy, une œuvre intensément admirée par Dukas. À l’instar de ses contemporains Jean Sibelius et Richard Strauss, sa musique porte l’influence de Wagner et refuse les innovations atonales ou la révolution stravinskienne. Autour de cet indiscutable classicisme, son sens de l’orchestration et son attention portée au détail raffiné font merveille dans l’adaptation symboliste du conte de Charles Perrault.
Barbe-Bleue revisitée
Le livret de Maurice Maeterlinck, initialement destiné au compositeur norvégien Edvard Grieg, modifie sensiblement l’histoire bien connue de Barbe-Bleue. Si la sœur Anne disparaît au profit d’une nourrice qui suit l’héroïne dans la découverte des différentes richesses (prétexte à d’éblouissantes variations orchestrales de Dukas) qui précédent l’ouverture de la dernière porte, les frères sont quant à eux remplacés par un chœur de villageois prêts à se révolter contre la figure de Barbe-Bleue.
Dans l’opéra, son épouse Ariane a désormais un nom, en référence au mythe grec qui la voit aider Thésée à s’échapper du labyrinthe du Minotaure. Ce labyrinthe où se terrent les anciennes épouses non pas mortes, mais emmurées vivantes par Barbe-Bleue, est réutilisé par Maeterlinck afin de symboliser l’aveuglement et le renoncement de ces femmes face à l’arbitraire. Ariane se détourne ainsi de toutes les richesses (« Elles ne sont là que pour nous détourner de ce qu’il faut savoir ») afin de guider les autres épouses vers la lumière, cette liberté qu’elles ne peuvent trouver qu’en elles-mêmes.
Particulièrement enthousiaste à la lecture du livret de Maeterlinck, Dukas fait cependant réduire le rôle de Barbe-Bleue, souvent présent mais muet, face à l’omniprésence d’Ariane. La seule scène où Barbe-Bleue chante est celle de l’ouverture de la porte interdite où il lâche un laconique « Vous aussi… », aussitôt assumé par sa femme en retour (« Moi, surtout »). L’importance considérable du rôle d’Ariane, qui fait toute l’originalité de cet opéra, nécessite une soprano de grande envergure capable de maîtriser les périlleuses difficultés vocales de la partition.
Des chanteuses souffrantes
Malheureusement souffrante lors de la première, la canadienne Jeanne-Michèle Charbonnet (Ariane) déçoit de bout en bout. Particulièrement en difficulté dans les aigus, elle peine trop souvent à positionner sa voix, avec une diction peu caractérisée. Elle ne rattrape qu’à peine sa prestation par ses qualités d’actrice. Également malade, la Nourrice assez terne de Delphine Haidan se réfugie dans une technique sûre qui lui permet de sauver les meubles. Dès lors, les anciennes femmes de Barbe-Bleue ravissent en comparaison, particulièrement la Sélysette radieuse de Carine Séchaye, que l’on aimerait retrouver dans un rôle plus important encore.
Côté fosse, aidé par la parfaite acoustique de l’Auditorium de Dijon, Daniel Kawka détaille chaque subtilité avec une grâce infinie, étageant les différents groupes d’instrument de manière très lisible. On pourra regretter un manque de fièvre, d’urgence, dans les scènes avec le chœur, réserve qui s’explique sans doute par la relative faiblesse de ce dernier. Il est vrai que la mise en scène de Lilo Baur, visuellement superbe mais assez statique, n’aide pas ses protagonistes. Son indéniable poésie mélancolique s’associe cependant aux costumes magnifiques, comme surgis hors du temps. Mais une Ariane sans Ariane ne peut néanmoins satisfaire un public averti. Et c’est bien là une réserve majeure pour cette soirée au goût d’inachevé.

lundi 10 décembre 2012

« La Marquise de Cadouin » de Gaëtan Peau - Théâtre du Rond-Point - 04/12/2012

Privé d’intrigue, le dernier épisode de la trilogie des Cadouin multiplie les provocations creuses et finit par tourner en rond. L’excellence des comédiens ne rattrape qu’à peine l’ensemble.
 
Rien de pire qu’une attente déçue, surtout lorsqu’elle émane d’un fan de la première heure. Il faut dire que les deux premiers opus de la trilogie des Cadouin (Monsieur Martinez, créé au Théâtre des Bains-Douches au Havre en 2008, puis Brita Baumann, au Théâtre 13 en 2011) avaient visé très haut. Une peinture sociale au vitriol de petites gens façon Deschiens et un humour décalé, noir et dévastateur, emportaient tout sur leur passage.
La trilogie, conçue comme telle au début, permet de voir chaque épisode de manière indépendante, sans aucun lien entre eux, si ce n’est qu’une famille Cadouin à chaque fois différente, à travers des lieux ou époques diverses, en est le centre. Chacun va se liguer contre une victime qui accepte son sort, résignée. Avec leur teint pâle et leurs cernes prononcés, tous les personnages maquillés comme des morts-vivants donnent un sentiment d’étrangeté surréaliste qui défie le réalisme du propos, sordide et cru.
La menace de la guillotine
La Marquise de Cadouin se déroule en 1793 sous la crainte de la guillotine. Toute la famille noble des Cadouin se terre dans un appartement misérable, accompagnée du brave Abbé Joseph Billaud. La malheureuse servante Marguerite est le jouet de toutes les ambitions minables des hommes qui l’entourent, aussi bien en tant qu’objet sexuel possédé sous les yeux passifs de son mari Brutus, que de faire-valoir artistique d’un inverti pathétique, le Baron Charles-Amédée de Cadouin dit « Marie-Agrippine ».
Hormis Brutus, tous les personnages occupent la scène avant la sortie fatidique finale, déambulant comme des fantômes dans un logis qui ressemble à un tombeau. Chacun suit un chemin obsessionnel qui le conduit à éviter l’autre, de l’abbé passionné par son jeu solitaire de soldats de plomb aux représentations théâtrales de Marie-Agrippine. Les hommes copulent, encore et toujours. La vieille marquise (irrésistible Charlotte Laemmel), sénile et incontinente, éructe, toujours décalée, souvent drôle. Était-il besoin cependant de la voir mimer, avec les autres, des scènes inutiles et redondantes de défécation ?
L’excellence des comédiens
Si Gaëtan Peau cabotine quelque peu en « folle » outrancière, l’humoriste Jean-Jacques Vanier compose quant à lui un abbé aussi écervelé que savoureux. Mais on pourra évidemment regretter la minceur de son rôle, qui ne lui permet pas de montrer toute la palette de son talent. Olivier Faliez (le Comte Clotaire-Henri de Cadouin) se montre encore une fois impeccable, tout comme la servante Juliette Coulon, délicieusement naïve.
Mais tout le talent de ces interprètes ne parvient pas à faire oublier la faiblesse de l’argument. Rapidement, les situations se reproduisent sans se renouveler, tandis que les comédiens tournent en rond, cernés par un texte privé d’intrigue et un manque d’épaisseur psychologique. La tendresse sous-jacente entre certains personnages, si importante dans les deux premiers épisodes, a disparu. Dès lors, les visions cauchemardesques qui entrecoupent le récit à base de provocations sordides indiffèrent, tant le propos général ne passionne pas.
La mise en scène discrète de Quentin Defalt, tout comme les comédiens, n’y peut rien. Ce troisième opus bien décevant laisse un goût d’inachevé tant les deux premiers épisodes * se situaient à un autre niveau. 

* On retrouvera ainsi avec délice le premier épisode donné dans les salons du château à Morsang-sur-Orge (91), le 8 février 2013.

lundi 19 novembre 2012

« Thésée » de François-Joseph Gossec - Opéra de Versailles - 13/11/2012

Saison après saison, l’Opéra de Versailles poursuit sa programmation originale de raretés baroques et classiques. Place cette fois à un opéra de Gossec, agréable faiseur, qui bénéficie d’interprètes de haut vol pour la défense de sa musique.

Après une longue et coûteuse campagne de restauration, l’Opéra de Versailles a rouvert en septembre 2009, inaugurant une saison musicale riche de sa collaboration avec le Centre baroque de Versailles et le Centre de musique romantique française basé à Venise. Quatre ans plus tard, tous les grands interprètes des répertoires baroque et classique, de Jérémie Rhorer à Jordi Savall, en passant par Cécilia Bartoli, Mark Minkowski ou William Christie, ont donné à ce lieu le prestige artistique qu’il n’a jamais eu. Construit pendant le règne de Louis XV, l’Opéra n’a en effet jamais accueilli de saison régulière, se contentant de rares manifestations isolées.
Outre les nécessaires interprètes de tout premier plan, la programmation actuelle s’articule autour d’une volonté de défricher le répertoire permettant ainsi la découverte d’œuvres méconnues ou de compositeurs oubliés. En 2009, la toute première saison musicale avait ainsi mis en avant le compositeur liégeois André Grétry (1741‑1813), contemporain de Mozart et célèbre en son temps. Parmi les nombreuses œuvres programmées, son ballet héroïque Céphale et Procris ou l’Amour conjugal * avait été sorti de l’oubli par Guy Van Waas et son excellent ensemble belge Les Agrémens.
Après Lully et Haendel
C’est précisément ces interprètes que l’on retrouve trois ans plus tard, toujours à Versailles, pour défendre la musique de François‑Joseph Gossec (1734‑1829), cadet de deux ans de Joseph Haydn, qui au cours de sa longue carrière a connu aussi bien Rameau que Berlioz. Renommé en France pour ses symphonies, son Requiem ou ses hymnes de la période révolutionnaire, Gossec a également composé de nombreux opéras tel Thésée en 1782. Cette tragédie lyrique est adaptée d’un livret de Philippe Quinault écrit un siècle plus tôt et déjà mis en musique par Lully et Haendel. Contrairement à ce que peut laisser supposer son titre, l’œuvre place la princesse Églé au centre de l’action, au détriment de Thésée qui n’intervient qu’en milieu d’opéra.
Le premier acte décrit la victoire du roi d’Athènes Égée sur ses ennemis, épisode guerrier que Gossec transcende au moyen d’un orchestre opulent où rivalisent trombones, trompettes, et vents au complet par deux (contrairement à Haydn qui ne disposait pas à cette époque d’un tel ensemble). Épaulée par un chœur omniprésent, la verve rythmique de Gossec impressionne par sa scansion toute baroque, laissant peu de place au développement de motifs mélodiques. Le deuxième acte s’apaise quelque peu, permettant aux personnages de dévoiler leur psychologie par de rudes oppositions. Amoureuse de Thésée, Églé se refuse ainsi aux avances d’Égée et provoque la fureur de Médée qui hésite entre les deux hommes. Le sommet de l’opéra est atteint lors de la confrontation entre les héroïnes, rôles qui bénéficient de l’interprétation de la soprano Virginie Pochon (Églé) et de la mezzo-soprano Jennifer Borghi (Médée).
Des chanteurs convaincants
Les deux jeunes femmes rivalisent en effet d’aisance vocale dans la joute, imprimant une concentration dramatique singulièrement bienvenue dans le cadre d’une version de concert, et ce malgré l’absence de surtitres, dommageable pour la parfaite compréhension de l’action. On retient également les admirables rôles masculins, aussi bien la projection généreuse de l’Égée du baryton Tassis Christoyannis que la voix claire et articulée du ténor Frédéric Antoun (Thésée). À leurs côtés, dans de multiples seconds rôles, Philippe Favette se montre également très convaincant.
Autour de ce plateau vocal de haute volée, l’ensemble Les Agrémens, composé d’instruments d’époque, se joue aisément des difficiles passages virtuoses, galvanisé par un Guy Van Waas attentif au moindre détail. Le Chœur de chambre de Namur, admirable de cohésion et de musicalité, bénéficie quant à lui de la merveilleuse acoustique de l’Opéra de Versailles. Dans cet écrin splendide et avec de tels interprètes, la musique de Gossec, plaisante mais sans surprises, ne pouvait trouver de meilleures conditions pour s’épanouir harmonieusement.

* Œuvre que l’on peut retrouver au disque, parmi le riche catalogue des enregistrements discographiques édites par le Centre baroque de Versailles et le Centre de musique romantique française.

mercredi 31 octobre 2012

« Le Son lointain » de Franz Schreker - Opéra du Rhin - 27/10/2012

Rivale de Richard Strauss en son temps, l’œuvre de Franz Schreker résonne enfin en France. Strasbourg relève le défi malgré des chanteurs d’inégale valeur.


Photo Alain Kaiser
Décidément, les maisons d’opéra françaises créent l’évènement en ce début de saison. En multipliant les créations scéniques originales, l’audace ainsi affichée permet de défricher le répertoire et d’accompagner le public vers une curiosité toujours plus grande. Après la découverte des Deux veuves de Bedřich Smetana à Angers-Nantes, place cette fois à la deuxième œuvre lyrique de Franz Schreker à l’Opéra national du Rhin *. Un compositeur particulièrement revisité avec la représentation du Chercheur de trésor (Der Schatzgräber) à l’Opéra d’Amsterdam il y a un mois, et des Stigmatisés (Die Gezeichneten) à l’Opéra de Cologne en avril‑mai 2013.
Complétement méconnu de nos jours, Schreker a pourtant été le grand rival de Richard Strauss en Allemagne lors des premières années de la république de Weimar, avant de subir l’opprobre des nazis pendant les années 1930. Destitué de ses fonctions de directeur du conservatoire de Berlin en 1932, il est classé parmi les « compositeurs dégénérés », à la fois pour ses origines juives, mais aussi pour ses livrets d’opéra qui heurtent l’idéal nazi par leurs préoccupations réalistes et psychologiques, jugées triviales.

Le Son lointain raconte ainsi l’inexorable déchéance de Grete Graumann, une jeune fille abandonnée par celui qu’elle aime, le compositeur Fritz qui part courir le monde à la recherche de l’inspiration, ce son lointain qu’il ne parvient pas à relier à Grete. Celle‑ci, en fuite pour échapper au mariage que ses parents lui destinent, trouve refuge dans un bordel vénitien où le sort va à nouveau la confronter à Fritz. Achevée en 1912 après une longue gestation, l’œuvre de Franz Schreker introduit de nombreux éléments biographiques dans un livret conçu par le compositeur lui‑même. Si le personnage de Grete fait immanquablement référence à la Greta dont Schreker est amoureux, la vie dissolue du compositeur dans le Berlin de l’entre-deux-guerres lui sert de matériau pour la description des bas‑fonds.

Une mise en scène statique

La mise en scène de l’ancien directeur du Théâtre national de Strasbourg, Stéphane Braunschweig, choisit d’évacuer tout naturalisme en proposant des tableaux très stylisés qui anticipent sur le déroulé du récit par la mise en avant de symboles récurrents. La fuite de Greta se déroule ainsi dans une forêt de quilles géantes, qui suggère son incapacité à prendre en main son destin, tandis que le surprenant décor de coulisses d’opéra, présent au premier puis au troisième acte, décrit d’emblée la mise en abyme qui attend l’auditoire. Même si ce procédé, utilisé par Richard Strauss dans sa première version d’Ariane à Naxos en 1912, est parfaitement amené par Braunschweig, son approche trop intellectuelle, trop statique dans l’animation des scènes joyeuses, met à nu des chanteurs souvent à la peine.

Des aigus forcés

Présente dans la quasi-totalité de l’opéra, la Grete d’Helena Juntunen réalise une performance vocale tout à fait honorable pour un rôle aussi lourd, peinant seulement dans des aigus forcés. Comédienne convaincante, elle surclasse sans mal le beau chant placide de Will Hartmann, qui compose un Fritz bien pâle. Si l’opéra est compliqué à monter compte tenu de ses nombreux personnages (22 au total, interprétés ici par 14 chanteurs), la production relève le défi avec des seconds rôles parfaits, hormis la décevante vieille femme, interprétée par Livia Budai.

Mais c’est surtout la prestation d’un Orchestre philharmonique de Strasbourg, dirigé de main de maître par Marko Letonja, qui dévoile l’art de Schreker, capable d’embrasser tous les styles, du postromantisme au vérisme, annonçant parfois Berg. Une musique scintillante, opulente et capiteuse, qui résonne enfin dans une salle française cent ans après sa création. 


* Comme Angers-Nantes Opéra, cette institution a la particularité de partager ses représentations entre les villes voisines d’une même région, ici Strasbourg, Mulhouse et Colmar.

vendredi 26 octobre 2012

« Les Deux Veuves » de Bedřich Smetana - Angers Nantes Opéra - Théâtre Graslin à Nantes - 21/10/2012

Après « Jenůfa » et « l’Affaire Makropoulos » de Leoš Janáček, la musique tchèque est une nouvelle fois à l’honneur à l’Opéra d’Angers-Nantes avec Smetana. Une réussite éclatante.
Cent trente-huit ans après Prague, la quatrième œuvre lyrique de Bedřich Smetana débarque enfin en France. Une production originale de l’Opéra d’Angers-Nantes qui, tout en programmant les inévitables Verdi et Mozart, propose une saison audacieuse et équilibrée avec les rares John Blow, Nino Rota et Udo Zimmermann à l’affiche. En portant son intérêt sur Smetana, le directeur Jean‑Paul Davois nous rappelle combien le père de l’opéra tchèque ne reste connu du grand public qu’avec une poignée d’œuvres au répertoire, tel son joyau symphonique la Moldau.
Car c’est peu dire que Dvořák, auteur de la célébrissime Symphonie du Nouveau Monde, éclipse tous ses compatriotes. Si les opéras de Janáček ont fait un retour remarqué sur les scènes européennes depuis dix ans, que dire de Martinů et Smetana ? Pour ce dernier, la création française des Deux Veuves contribue ainsi à rendre justice à son génie mélodique et sa verve rythmique délicieuse, autant de qualités déjà présentes dans son chef-d’œuvre lyrique la Fiancée vendue.
Une comédie endiablée
Composé en 1874, l’opéra les Deux Veuves est adapté de la comédie contemporaine éponyme du français Félicien Mallefille qui voit s’affronter Karolina et Anežka, deux cousines vivant différemment leur veuvage, l’une tournée vers l’avenir et résolument joyeuse, l’autre grave et sur la défensive. L’irruption de Ladislav Podhájský, prêt à toutes les maraudes pour séduire Anežka, rompt la monotonie d’un univers domestique figé.
La très belle scénographie de Joanna Parker représente parfaitement cet intérieur triste et sans âme que tente de réveiller Karolina par son énergie et sa joie de vivre. Le décor unique pendant tout l’opéra enferme les deux héroïnes dans un salon poussiéreux jonché de trophées de chasse et de bibelots, où trône un immense escalier qui mène aux deux chambres. Au dehors, par‑delà les fenêtres, les promesses d’une vie meilleure sont symbolisées en contraste par des branches d’arbre irisées d’une lumière très vive. La mise en scène énergique de la britannique Jo Davies, particulièrement impressionnante dans l’animation du chœur, fait claquer les portes à la manière d’un vaudeville, tandis que la musique joyeuse de Smetana emporte tout sur son passage.
Un plateau vocal idéal
Le premier acte privilégie ainsi les aspects bouffes, principalement avec les pitreries du Mumlal d’Ante Jerkunica (magnifique timbre de basse, au sens comique affirmé) et l’irrésistible scène du vrai-faux procès du maraudeur. Le deuxième acte se fait plus intime avec les hésitations de l’Anežka de Sophie Angebault, touchante et délicate, tandis que la musique plus lyrique traduit l’influence de Wagner et apporte une émotion inattendue. Smetana y déploie une admirable palette de couleurs qui transfigure des cordes pourtant mises à mal en début d’opéra avec la redoutable ouverture, et ce malgré la direction précise et affutée de Mark Shanahan.
Mais la soirée est surtout dominée par le Tchèque Ales Briscein (Ladislav) et la Slovaque Lenka Macikova (Karolina) qui imposent une musicalité et une diction idéale dans cette œuvre. Avec deux seconds rôles parfaits (Robin Tritschler et Khatouna Gadelia), un chœur de tout premier plan, le plateau vocal réuni frise la perfection. Une soirée dès lors vivement applaudie par un public nantais aux anges. Gageons que d’autres directeurs d’opéra sauront nous dévoiler un diamant brut tout aussi savoureux, tel le rare Manoir hanté du compositeur polonais Stanisław Moniuszko, un contemporain de Smetana.

jeudi 18 octobre 2012

« Les Jeunes Filles de l’ospedale della Pietà » - Abbaye de Royaumont - 14/10/2012

Dernier concert du chœur de chambre Les Cris de Paris dans la prestigieuse abbaye de Royaumont. Un concert Vivaldi/Hasse particulièrement réussi qui donne l’occasion de retrouver un chef de caractère, le jeune Geoffroy Jourdain.

Royaumont, c’est avant tout un site exceptionnel. Celui de la plus grande abbaye cistercienne d’Île‑de‑France devenue usine de textile à la Révolution, avant de retrouver son lustre en 1964 avec la création d’une fondation dédiée au « progrès des sciences de l’homme ». Un titre un peu pompeux qui reflète assez mal le niveau d’excellence auquel est parvenu dès sa création la fondation, reconnue d’utilité publique. Outre la beauté du site, c’est principalement l’éclatante saison musicale qui attire chaque année, de fin août à début octobre, de nombreux passionnés de l’art vocal autour d’un répertoire qui s’étend de la musique ancienne au baroque avec plusieurs incursions vers la musique contemporaine.

L’abbaye héberge également plusieurs ensembles en résidence, tel Il Seminario musicale dirigé par le célèbre contre‑ténor Gérard Lesne, ou depuis trois ans, le chœur de chambre Les Cris de Paris. Dorénavant accueilli par la fondation Singer-Polignac, le chœur dirigé par Geoffroy Jourdain effectuait dimanche soir son concert d’adieu à Royaumont, en proposant un programme de musique religieuse du début du xviiie siècle. Le chef français n’a pas hésité à prendre la parole face au public afin de procéder aux traditionnels remerciements d’usage, avant d’expliquer son opposition à la spécialisation des ensembles qui sévit selon lui en France.

Défricher le répertoire

Si l’infatigable curiosité de cet ancien chercheur en musicologie explique cette position, on ne peut y souscrire totalement tant les défricheurs de répertoire que sont, par exemple, les London Mozart Players et le Concerto Köln pour le xviiie siècle, ou encore le Centre de musique baroque de Versailles pour le xviie siècle, démontrent chaque jour le contraire en révélant des partitions et compositeurs oubliés. Qui mieux que des passionnés d’un répertoire précis pourront nous révéler les compositeurs non reconnus en leur temps, les Schubert ou Mahler de demain ?

Mais ne nous y trompons pas, le propos de Geoffroy Jourdain est seulement de ne pas se laisser enfermer dans un répertoire, en embrassant les époques pour mieux les faire résonner entre elles, tels ces ponts entre les musiques baroque et contemporaine. Le jeune chef de 38 ans s’interroge aussi sur les créations originelles des partitions, à l’instar du programme Vivaldi/Hasse intitulé les Jeunes Filles de l’ospedale della Pietà, qui rappelle que de nombreuses œuvres religieuses ont d’abord été composées pour les seules voix de femmes, celles des jeunes filles recluses en hospice ou orphelinat.

Un écrin de couleurs

Ce programme est en fait la reprise de celui donné au Festival de la Chaise‑Dieu à l’été 2011, « Aussi chantent‑elles comme des anges », écourté des œuvres de Maurice Ohana et Vivaldi. Du compositeur vénitien, on retrouve le rare Kyrie RV 587 en sol mineur, ainsi que le plus célèbre Gloria RV 589 en ré majeur. Ces œuvres brillantes bénéficient de la direction enlevée de Jourdain, qui offre à ses seize chanteuses un écrin splendide de couleurs sur instruments d’époque. Si on peut regretter une insuffisance d’assise dans les basses du pupitre des altos, très légèrement inférieur à celui des sopranos, le chœur emporte l’adhésion dans le Miserere de Johann Adolph Hasse, une œuvre aux accents plus intimes qui donne l’occasion d’admirer la cohésion de l’ensemble. Avec les nombreux solos issus du chœur, les dialogues chambristes, particulièrement avec le hautbois, enchantent constamment.

La soirée se conclut avec une œuvre vocale courte de Schumann donnée en bis, qui rappelle l’enthousiasme de Jourdain pour ce compositeur *. Très présents au concert, on retrouvera notamment Les Cris de Paris dès le 26 octobre prochain à l’Auditorium du Louvre, mais également en mars 2013 au Théâtre de Malakoff, avec la reprise de l’opéra contemporain Cachafaz d’Oscar Stranoy. 


* Jourdain et son ensemble viennent ainsi d’enregistrer la rare Missa sacra ou Messe en ut mineur op. 147 de Robert Schumann, une œuvre de la dernière période créatrice du compositeur romantique. Le disque sera disponible dès le 23 octobre 2012 dans une version pour chœur et orchestre sur instruments d’époque.

vendredi 12 octobre 2012

« La Dernière Bande » de Samuel Beckett - Théâtre de l'Oeuvre - 02/10/2012

On se faisait une joie de retrouver le granitique Serge Merlin dans l’univers de Beckett. Une attente déçue tant « la Dernière Bande » est une œuvre aride difficile à mettre en lumière.
Soixante ans d’intervalle. Ils ne sont sans doute pas nombreux ceux qui ont eu le bonheur de découvrir le jeune Serge Merlin sur les planches du Théâtre de l’Œuvre en 1952. Comme un retour aux sources, le génial interprète des textes * de Thomas Bernhard revient dans cette salle de 326 places pour défendre l’une des pièces les plus ardues du répertoire de Samuel Beckett. Si la jauge est de moitié inférieure à celle du Théâtre de la Madeleine où Merlin a officié ces deux dernières années sous la direction d’Alain Françon, elle se révèle encore trop importante pour ce seul‑en‑scène minimaliste et sans concessions de Beckett. Compte tenu du placement libre, il est donc impératif de venir en avance pour bénéficier des meilleures places au plus près de la scène, et recueillir toute la douleur, le renoncement et la mélancolie de l’acteur.
N’ayant pas bénéficié de ces conditions avantageuses, il m’a été impossible de capter les infinies nuances d’expression du visage, des jeux de mains d’un Serge Merlin très sobre. Pas un son pendant les vingt premières minutes. L’acteur interprète Krapp, qui va et vient en coulisses, mange une banane, et ferme brutalement le tiroir de sa table. Surprise : le premier son est celui de l’une des bandes magnétiques où la voix de Krapp, enregistrée trente ans auparavant, résonne dans le théâtre. Dans un jeu de miroir fascinant avec l’objet, le vieil homme écoute et se moque de lui‑même en évoquant la solitude, les renoncements et un amour irrémédiablement perdu.
Un antithéâtre minimaliste
Avec ce texte court, on retrouve les obsessions habituelles de Beckett autour de la vieillesse et de l’absurdité de l’existence, dans un antithéâtre plus radical encore, où tout artifice est prohibé. La mise en scène d’Alain Françon, très respectueuse des indications de l’auteur irlandais, renforce cette sécheresse par une neutralité discrète. Dès lors, l’action inexistante comme l’omniprésence de la voix enregistrée ne ménagent pas les spectateurs, réduits à s’en remettre aux infimes subtilités du jeu de Serge Merlin, familier d’un rôle déjà interprété à Bobigny voilà vingt‑cinq ans. L’acteur ne démérite évidemment pas, mais le rôle ne lui offre pas la possibilité d’exprimer cette rage lumineuse où il excelle tant. On le préfère grandement dans Fin de partie, un spectacle qui sera repris opportunément à L’Odéon début 2013. Sans doute une meilleure entrée en matière pour découvrir l’univers pessimiste de Beckett, en comparaison de cette Dernière Bande qui s’adresse aux seuls inconditionnels de l’auteur. 

* Notamment Extinction joué à La Madeleine avec Alain Françon à la mise en scène.

jeudi 4 octobre 2012

« Julie des Batignolles » de Pascal Laurent - Théâtre La Bruyère - 12/09/2012

Après la réussite de sa mise en scène des « Trente-neuf Marches », Éric Métayer s’attaque à « Julie des Batignolles », un « polar à l’ancienne ». Une pièce de boulevard de piètre qualité qui sonne comme un accident de parcours.

Le succès se fait parfois attendre. En 2009, à tout juste 50 ans, le comédien et metteur en scène Éric Métayer a connu ce bonheur avec les Trente‑neuf Marches, une pièce récompensée par le Molière du Spectacle comique et celui de la Meilleure Adaptation. Un triomphe amplement mérité pendant trois ans au Théâtre de la Bruyère, suivi d’une tournée à travers toute la France qui n’est pas encore achevée.
Avec la pièce Julie des Batignolles, Métayer choisit à nouveau un projet proche de l’adaptation cinématographique, une sorte de polar à l’ancienne truffé de truands minables et gouailleurs, embarqués dans une aventure rocambolesque d’enlèvement qui tourne mal. Les répliques fusent à la manière d’Audiard sans pour autant approcher le génie du célèbre dialoguiste. Et le doute s’installe rapidement. Pourquoi ce choix d’une pièce qui peine à dépasser le niveau d’un boulevard, multipliant les situations convenues et les reparties faciles ?
Une pièce ratée
Avec une telle matière, toutes les audaces de mise en scène du précédent spectacle deviennent impossibles. Les rares tableaux mimés dans un rythme endiablé en interstice au récit n’apportent pas grand-chose à l’action, et leur réalisation même paraît bâclée. On est également déçu par la création lumière de Philippe Quillet, qui ne parvient pas à imposer la moindre poésie à l’ensemble. Manque de préparation ? Contraintes techniques dues à une scène trop exiguë ?
Côté comédiens, l’expérience précieuse de Thierry Liagre dans le rôle du faux naïf rappelle parfois l’immense Bernard Blier, tandis que Philippe Lelièvre, bien connu des jeunes générations qui l’ont découvert en professeur de théâtre dans l’émission de télé-réalité « Star Academy », campe un convaincant cerveau incapable de contrôler son équipe. On aurait sans doute aimé que Lelièvre accentue davantage encore les possibilités comiques de son rôle à l’instar de sa comparse Viviane Marcenaro, aux accents délicieusement vulgaires et outranciers. Mais c’est un détail tant sa présence tranche avec la jeune Manon Gilbert, encore un peu tendre pour son rôle difficile de pimbêche haute en couleur. À ses côtés, le jeune Kevin Métayer (fils d’Éric Métayer et Viviane Marcenaro) compose un benêt très crédible, un rien plus maladroit dans sa romance avec la captive.
Au final, un spectacle qui déplaira aux inconditionnels des Trente‑neuf Marches, et qui pourra intéresser quelque peu les amateurs de boulevard routinier et sans grand esprit.

mercredi 5 septembre 2012

Théâtre - Saison 2012-2013 en Banlieue parisienne

The Master and Margarita
MC 93 à Bobigny (93)

2 au 9 février : The Master and Margarita d'après Le Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov. Mise en scène de Simon McBurney y présente une nouvelle mise en scène épique du roman satirique de Boulgakov.

Théâtre de l'Ouest Parisien à Boulogne-Billancourt (92)

22 au 25 novembre : Naples millionnaire ! d'Eduardo de Filippo. Reprise de ce spectacle qui a triomphé au théâtre de la Tempête en début d'année.

Théâtre de l'Usine à Eragny-sur-Oise (95)

24 novembre au 16 décembre : Les Justes d'Albert Camus. La nouvelle production de la compagnie Hubert Jappelle.

Cachafaz
Théâtre 71 à Malakoff (92)

15 janvier au 2 février : La vie est un rêve de Pedro Calderón de la Barca

19 au 24 mars : Cachafaz de Copi. Musique d'Oscar Stranoy et mise en scène du baroqueux Benjamin Lazar.

23 au 27 avril : On ne paie pas ! de Dario Fo. La dernière pièce de l'auteur italien. Comique ravageur, insolence politique au service d'un engagement sociopolitique auprès des classes populaires.

Jean-Pierre Daroussin
Théâtre des Amandiers à Nanterre (92)

18 janvier au 23 février : Calme de Lars Norén. Mise en scène de Jean-Louis Martinelli, avec Jean-Pierre Daroussin.


Les Semianyki
Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines (78)

14 au 17 février : La Famille Semianyki. Reprise de ce cirque burlesque présenté au Rond-Point l'an passé.

Théâtre de Sartrouville (78)

15 octobre au 10 novembre : Bobby Fischer vit à Pasadena de Lars Norén. Nouvelle production de la troupe des comédiens permanents de Sartrouville.

6 au 8 décembre : Les Arrangements de Pauline Sales. Retrouvailles familiales difficiles en perspective.

7 au 9 février : Le Vélo de Sofia Fredén. A nouveau un auteur suédois, cette fois-ci contemporain.

26 au 27 février : Ennemi public, d'après Un ennemi du peuple d'Henrik Ibsen. Un spectacle qui nous vient de la réputée Comédie de Béthune (62).

Théâtre des Gémeaux à Sceaux (92)

14 au 25 novembre : Hedda Gabler d'Henrik Ibsen. En allemand surtitré. Reprise de la mise en scène de Thomas Ostermeier (également à l'honneur aux Amandiers avec Les Revenants du même Ibsen).

jeudi 30 août 2012

Musique classique - Saison 2012-2013

Athénée - Théâtre Louis Jouvet

20 décembre au 13 janvier : Croquefer et L'Île de Tulipatan de Jacques Offenbach, par les Brigands, grands défenseurs du répertoire Bouffe.

Cité de la musique

13 novembre : Marc Minkowski rend hommage à ses origines polonaises et dirige Moniuszko, Szymanowski et Gorecki.

Opéra Comique

16 au 26 février : Ciboulette de Reynaldo Hahn. Bernadette Lafont, Jérôme Deschamps et Michel Fau  (également à la mise en scène) redonneront vie à cette opérette bien connue.

25 mars : Le Roi d'Ys d'Edouard Lalo. Sophie Koch dans le rôle principal et marraine d'une soirée organisée au profit d'une association caritative.

17 au 29 mars : Il segreto di Susanna d'Ermanno Wolf-Ferrari et La Voix humaine de Francis Poulenc. Deux oeuvres rares défendues par la soprano italienne Anna Caterina Antonacci.

25 mai au 3 juin : Mârouf, savetier du Caire de Henri Rabaud. Plus grand succès de son auteur un peu oublié aujourd'hui. Avec Jérôme Deschamps à la mise en scène, une des curiosités attendues de la saison.


Robert Carsen
Opéra national de Paris

Opéra
7 septembre au 3 octobre : Les Contes d'Hoffmann de Jacques Offenbach. Reprise de la belle mise en scène de Robert Carsen à Bastille.

8 au 27 septembre : Capriccio de Richard Strauss, avec encore le canadien Robert Carsen à la mise en scène, cette fois-ci à Garnier.

22 janvier au 9 février : La Khovantchina de Modeste Moussorgski. Un opéra rarement monté à Paris. On retrouve l'inégal Jurowski dans la fosse d'orchestre à Bastille.

23 janvier au 13 février : Le Nain d'Alexander von Zemlinsky et L'Enfant et les sortilèges de Maurice Ravel. Deux courts opéras donnés à Garnier, avec notamment Béatrice Uria-Monzon et Vincent Le Texier dans les rôles principaux.

14 avril au 6 mai : Hänsel et Gretel d'Engelbert Humperdinck. Un délicieux opéra qui ne s'adresse pas qu'aux enfants. A Garnier, Anja Silja interprètera la Sorcière.

2 au 31 mai : La Gioconda d'Amilcare Ponchielli. Avec notamment Violeta Urmana dans l'immensité de l'Opéra Bastille.


Ballet de John Niemeier
Danse
9 avril au 12 mai : Troisième symphonie de Gustav Mahler. Bastille accueille à nouveau la chorégraphie spectaculaire de John Neumeier autour de la musique du compositeur viennois. A ne pas manquer.

Concert
23 mars : Symphonie n°8 d'Anton Bruckner, à Bastille avec Semyon Bychkov à la baguette. On se souvient encore du magnifique concert Chostakovitch donné par le chef russe au TCE en 2008.

Musique de chambre
L'occasion de passer une soirée intime à Garnier. Oeuvres de Rossini, Stravinsky et Donizetti (4 novembre), Caplet et Farrenc (16 décembre), Rubinstein et Rimski-Korsakov (3 février), Bruckner et Wagner (17 mars), Bruckner et Beethoven (24 mars), Mozart et Dvorak (23 juin).



Gil Shaham
Salle Pleyel

Plusieurs opéras en version de concert : La Navarraise de Jules Massenet avec Roberto Alagna (29 septembre), Iolanta de Piotr Tchaikovski avec Anna Netrebko (11 novembre), puis Le Triomphe du temps et de la Vérité (12 février) et Agrippina (14 mai) de Georg Friedrich Haendel avec René Jacobs à la direction.

Et quelques beaux concerts en perspective : Symphonie n°2 de Bruckner avec Inbal et le Philharmonique de Radio France (14 décembre), le début d'une intégrale des symphonies de Dimitri Chostakovitch par Valery Gergiev et l'orchestre du Théâtre Mariinsky (7 et 8 janvier), la poursuite de la série des concertos pour violon du XXe siècle interprétés par Gil Shaham (Stravinski les 9 et 10 janvier notamment), ou un beau programme Stravinski avec John Eliot Gardiner à la tête du London Symphony Orchestra (23 avril).


Théâtre du Châtelet

26 octobre au 1er janvier : West Side Story de Leonard Bernstein. La reprise attendue de l'un des plus célèbres Musical de Broadway.


Jonas Kaufmann
Théâtre des Champs-Elysées

12 au 21 octobre : Médée de Marc-Antoine Charpentier. Emmanuelle Haïm dirige son Concert d'Astrée dans cette oeuvre rare.

30 octobre : Fidelio de Ludwig van Beethoven, avec Jonas Kaufmann qui reprend le rôle de Florestan.

16 novembre : Les Puritains de Vincenzo Bellini. Pido dirige l'Orchestre national de Lyon.

10 au 16 décembre : Médée de Luigi Cherubini, avec Krzysztof Warlikowski  à la mise en scène.

7 au 17 février : La Favorite de Gaetano Donizetti, avec le baryton français Ludovic Tézier.

12 mars :  Symphonie n°8 d'Anton Bruckner, avec Zubin Mehta à la tête du Philharmonique de Vienne.

1er juin : Benvenuto Cellini d'Hector Berlioz, avec rien moins que Valery Gergiev dirigeant l'orchestre et le chœur du Théâtre Mariinsky.

***

Atelier lyrique de l'Opéra national de Paris

MC 93 à Bobigny

22 au 28 juin : Il Mondo dela Luna de Joseph Haydn. Livret de Carlo Goldoni. Encore une occasion de découvrir ou redécouvrir les talentueux solistes de l'Atelier lyrique de l’Opéra national de Paris.

Théâtre La Piscine à Châtenay-Malabry

13 au 14 avril : L'Isola Disabitata de Joseph Haydn. A nouveau l'Atelier lyrique de l’Opéra national de Paris, avec cette fois-ci une mise en scène de Dominique Pitoiset.

Théâtre 71 à Malakoff

19 au 24 mars : Cachafaz de Copi. Musique d'Oscar Stranoy. Reprise de la mise en scène de Benjamin Lazar découverte à l'Opéra-Comique fin 2010.

Opéra de Massy

Outre les deux tubes du répertoire L'Elixir d'amour de Gaetano Donizetti (9 au 11 novembre) et Madama Butterfly de Giacomo Puccini (9 au 11 décembre), on s'intéressera à la rare Auberge du cheval blanc (12 au 13 janvier), opérette la plus connue du compositeur Morave Ralph Benatzky.

Théâtre Jean-Vilar à Suresnes

16 décembre : La Resurrezione de Georg Friedrich Haendel. Paul Agnew dirige les solistes de l'Atelier lyrique de l’Opéra national de Paris.

mercredi 29 août 2012

Théâtre - Saison 2012-2013 à Paris

Christian Benedetti
Théâtre de l'Athénée

Outre la Comédie française, Christian Benedetti s'installe à l'Athénée avec les reprises de La Mouette (du 27 septembre au 13 octobre) et d'Oncle Vania (du 28 septembre au 13 octobre) de Tchekhov, présentés au Théâtre-Studio d'Alfortville les deux saisons passées ainsi qu'en cette fin d'année.

Théâtre de la Bastille

14 novembre au 16 décembre : Le Naufragé de Thomas Bernhard. Autour de la vie de trois pianistes dont Glenn Gould, et dans la mise en scène de Joël Jouanneau.

La Colline

8 février au 2 mars : Les Criminels de Ferdinand Bruckner. Un drame écrit en 1929 qui prend pour sujet la vie quotidienne d'un immeuble, miroir d'une "micro-société en proie aux convulsions de l’Allemagne de Weimar".

23 mars au 25 avril : Solness le constructeur d'Henrik Ibsen. Avec Alain Françon à la mise en scène, une nouvelle occasion de découvrir l'un de mes auteurs préférés. A noter que le théâtre de l'Opprimé présentera la même pièce dans la mise en scène de Jean-Christophe Blondel, à la fin du mois de décembre 2012.

Comédie française

Deux mises en scène de Christian Benedetti à ne pas manquer :

21 mars au 28 avril : Existence d'Edward Bond.

4 au 28 avril : Lampedusa Beach de Lina Pros.


Joël Pommerat
Théâtre de l'Odéon

Aux Ateliers Berthier :

17 janvier au 3 mars : La réunification des deux Corées de Joël Pommerat. La nouvelle création de Pommerat.

19 mars au 14 avril : Jeux de cartes 1 : Pique de Robert Lepage, le très original metteur en scène québécois.

23 au 27 avril : Fragmente de Lars Norén. La dernière pièce de l'auteur suédois en création française aux Ateliers Berthier.

23 mai au 29 juin : Cendrillon de Joël Pommerat. Reprise de ce spectacle fort applaudi à l'Odéon.

Théâtre de l'Oeuvre

A partir du 2 octobre : La dernière bande de Samuel Beckett. Avec l'excellent Serge Merlin et dans une mise en scène d'Alain Françon. Un must !


Les Cadouins
Théâtre du Rond-Point

5 septembre au 3 octobre : André de Marie Rémond. Un spectacle vivement applaudi à Avignon sur la vie du champion de tennis André Agassi.

12 octobre au 10 novembre : L'Enterrement (Festen... la suite) de Thomas Vinterberg. Avec Mélanie Doutey et Samuel Le Bihan.

4 décembre 2012 au 6 janvier : La marquise de Cadouin de Gaëtan Peau. Le retour attendu des Cadouins, après les excellents M. Martinez et Brita Baumann. Comédie de l'absurde sur fond de drame social, les Deschiens ne sont pas loin.

19 juin au 6 juillet : Kiss & Cry de Michèle Anne De Mey et Jaco Van Dormael. L'inventif réalisateur du Huitième jour ou de Mr Nobody revient au théâtre. Un succès en Belgique.

Théâtre de la Ville

5 au 21 février : Tendre et Cruel de Martin Crimp. Sur un thème inspiré de Sophocle, Crimp créé un rôle féminin bouleversant qui devrait inspirer la mise en scène de l'excellente Brigitte Jaques-Wajeman, déjà vue au Théâtre de la ville dans Corneille (Suréna). 

18 au 29 mars : Victor ou les Enfants au pouvoir de Roger Vitrac. Une satire corrosive du conformisme bourgeois. Reprise de la mise en scène d'Emmanuel Demarcy-Mota, le directeur du Théâtre de la Ville.

Alexis Michalik
Théâtre 13

4 septembre au 14 octobre : Le porteur d'histoire d'Alexis Michalik. Un jeu de piste à travers l'histoire porté par le trépidant Michalik (également metteur en scène). Présentée en 2011 et 2012 à Avignon, la pièce arrive enfin à Paris.

13 septembre au 28 octobre : Le Dragon d'Evgueni Schwartz. Ecrite en 1944, une satire de la Russie rapidement censurée.

6 novembre au 16 décembre : Le ministre japonais du commerce extérieur de Murray Schisgal. Une création d'une pièce du coscénariste du film Tootsie.

13 novembre 2012 au 23 décembre : Richard III de William Shakespeare. Une nouvelle version par le jeune metteur en scène Jérémie Le Louët.

15 au 24 mars : Femme de chambre d'après Markus Orths. Prix du jury 2012 du Théâtre 13.