vendredi 27 décembre 2013

« Tosca » de Giacomo Puccini - Metropolitan Opera à New York - 17/12/2013

Pilier du répertoire, la « Tosca » de Puccini est reprise à New York dans la passionnante mise en scène de Luc Bondy. Sondra Radvanovsky y campe une diva plus flamboyante que jamais.



Une visite culturelle de New York possède ses incontournables auxquels nul ne semble pouvoir échapper. Entre les nombreux musées aux riches collections, le choix d’une comédie musicale à Broadway ou d’un gospel à Harlem, le Metropolitan Opera semble un deuxième choix dans ce programme déjà bien rempli. Quelle erreur ! Outre la renommée artistique d’une maison qui sait offrir les plus grandes voix d’aujourd’hui, c’est bien la splendeur d’un lieu, chef-d’œuvre architectural inauguré en 1966, qui surprend d’emblée. Entre les deux monumentales fresques de Chagall qui ornent la façade ou les somptueux lustres modernes du foyer, le « Met » bénéficie surtout de sa place centrale au sein de l’agencement du Lincoln Center, entouré des autres élégants bâtiments dévolus à la danse et au théâtre.
Un autre argument non négligeable est la présence d’un écran électronique sur le fauteuil devant soi, qui permet de choisir la traduction du livret parmi quatre langues (italien, anglais, espagnol et allemand). Rappelons que le Met a été l’un des tout premiers opéras à s’offrir ce système certes coûteux, mais plébiscité par le profane pour son utilité et sa simplicité d’usage. Gageons que les maisons hexagonales sauront enfin se doter de ce procédé qui contribue à une large démocratisation de l’accès à l’opéra. Mais revenons à New York et la reprise d’une production de Tosca de Giacomo Puccini (1858-1924), une des œuvres les plus populaires du grand répertoire, composée en 1900 entre les deux chefs-d’œuvre la Bohème et Madame Butterfly.
Un succès jamais démenti
Un mélodrame au succès public jamais démenti en raison du tempérament de son héroïne, unique personnage féminin de l’opéra, jalouse et possessive, téméraire et déterminée. Un caractère vif qui fait immanquablement penser aux figures marquantes de Médée ou Carmen. L’intrigue prend place sur fond de guerre napoléonienne quand le peintre Cavaradossi, amant de Tosca, cache le prisonnier Cesare Angelotti et se retrouve sous la menace directe de l’intransigeant et rusé chef de la police Scarpia. Prêt à tout pour s’attirer les faveurs de la diva, ce dernier va élaborer un chantage minutieux mais fatal pour l’ensemble des protagonistes. Si le public de New York connaît bien cette œuvre régulièrement programmée, c’est peu dire qu’il a été décontenancé par la nouvelle production de Luc Bondy en 2009, ici reprise.
L’actuel directeur de l’Odéon-Théâtre de l’Europe prend l’exact contre-pied de la précédente mise en scène de Franco Zeffirelli en faisant notamment table rase des décors fastueux au bénéfice d’une sobriété un rien austère. Délicatement suggéré par les éclairages qui varient du clair-obscur au vif contraste, le miroir des âmes tourmentées prend place à chaque tableau. L’église du premier acte apparaît dépossédée de tout symbole ostentatoire et voit surtout l’immense tableau de la rivale de Tosca peint par Cavaradossi envahir la scène, suggérant la jalousie qui va conduire à son aveuglement funeste. De même, au second acte, une fenêtre démesurée fait entendre le bruit inquiétant des complots qui grondent au dehors. S’il pose ainsi les jalons du drame sous-jacent, Bondy impressionne tout du long par une direction d’acteur millimétrée. La scène du Te Deum constitue une grande réussite avec les hommes d’Église qui se rapprochent peu à peu de la rampe pour entourer un Scarpia plus triomphant que jamais à la fin du premier acte.
Remarquable Ricardo Tamura
Des chanteurs présents en 2009, seul le baryton George Gagnidze y incarnait déjà le rôle de Scarpia. Superbe diction, sens de la déclamation, les qualités ne manquent pas. Mais on peut être aussi déçu par une émission serrée qui ne permet pas l’expression de la variété de couleurs attendue. Le Cavaradossi de Ricardo Tamura ne souffre quant à lui d’aucune réserve, servi par une voix opulente au timbre superbe, sans parler de son tempérament généreux et lyrique. Acteur remarquable, il n’est pas pour rien dans la réussite de la soirée. Mais c’est surtout la tonitruante Sondra Radvanovsky (Tosca) qui obtient une standing ovation en fin de soirée. Habituée des lieux, elle bénéficie dès son entrée en scène d’applaudissements nourris. Rien de vulgaire là-dedans tant la spontanéité du public new-yorkais fait plaisir à voir et à entendre. Malgré un vibrato prononcé, une émission parfois rude, Radvanovsky impose sa puissance dévastatrice, seule à même de désarmer les puristes grincheux. Sens du jeu, réel engagement, on sent une véritable adéquation avec un public ravi qui réclame de la flamboyance dans le drame. Et la diva la lui rend bien !

vendredi 13 décembre 2013

« Hamlet » d'Ambroise Thomas - La Monnaie à Bruxelles - 05/12/2013

Créé l’an passé au Theater an der Wien (Autriche), le « Hamlet » mis en scène par Olivier Py triomphe à Bruxelles avec une distribution différente. Une ovation méritée pour un opéra à bien des égards sous-estimé.



À l’instar de Jean-Léon Gérôme, adulé en son temps pour ses éclatantes peintures orientalisantes et aujourd’hui taxé d’académisme, Ambroise Thomas (1811-1896) souffre d’une réputation exécrable pour qui veut bien encore connaître son nom. Un compositeur rétif aux influences wagnériennes, profondément conservateur, qui s’impose peu à peu dans le répertoire léger avec ses mélodies faciles et immédiates d’accès. Sans doute stimulé par la nouvelle concurrence de Gounod, le natif de Metz donne un tour décisif à sa carrière en dévoilant coup sur coup deux chefs-d’œuvre plus sérieux, Mignon (d’après les Années d’apprentissage de Wilhelm Meister de Goethe) en 1866, puis Hamlet en 1868. Un double triomphe parisien rapidement repris à travers les scènes du monde entier, mais qui reste aujourd’hui plus confidentiel.

Est-ce le bon mot d’Emmanuel Chabrier, répété à l’envi, qui exprime le mieux la perplexité rencontrée pour la musique de son aîné ? « Il y a deux espèces de musique, la bonne et la mauvaise. Et puis il y a la musique d’Ambroise Thomas. » L’adaptation efficace de l’œuvre de Shakespeare semble prouver le contraire, même si elle peut surprendre le puriste par les nombreuses modifications et coupes réalisées par le livret. Si l’on retrouve le personnage tourmenté du jeune prince du Danemark tentant de venger l’assassinat de son père, celui-ci laisse plus de place à sa relation amoureuse avec la délicate Ophélie. Avant que cette dernière ne sombre dans la folie lors d’une scène fascinante, l’un des sommets de la partition. Le spectre du feu roi acquiert lui aussi davantage de poids (rappelant à bien des égards le rôle du Commandeur de Don Giovanni de Mozart), tandis que l’intrigue se resserre autour du couple régicide composé de Claudius et de Gertrude.

Une redoutable efficacité dramatique

Si nombre des ambiguïtés de l’œuvre originelle sont ici gommées, on ne peut nier la redoutable efficacité dramatique d’une histoire assise sur de courts tableaux qui varient habilement les climats. La musique de Thomas semble tout entière au service d’un ouvrage qui porte sans faillir une éloquence simple et directe. Ici, pas de construction savante ou de plaisir musical sans cesse repoussé. L’accord parfait est rapidement atteint, sans surprise, mais savamment enrichi d’une palette de couleurs bienvenues, telle l’originale utilisation d’un solo de saxophone lors de l’acte II.


En homme de théâtre, Olivier Py a voulu revenir au drame shakespearien, rétablissant la mort du héros lors de la scène finale ou supprimant le ballet de l’acte IV qui ralentit l’action. Déjà créé au Theater an der Wien (Autriche) en avril 2012 avec une distribution différente (hormis Stéphane Degout dans le rôle-titre), cette production est reprise avec bonheur tant les différents choix du metteur en scène français se révèlent marquants. D’un noir uniforme, la superbe scénographie compose des tableaux très variés autour d’un vaste gradin, dont les différents modules se séparent ou se rejoignent au gré de l’action, permettant de figurer les différents lieux. La cathédrale souterraine ainsi figurée, étouffante et mortifère, offre un tombeau majestueux à des personnages incapables d’échapper à leur destin tragique.

Un Hamlet dénudé

Comme à son habitude, Py parvient à enrichir le propos lors des différents tableaux, suggérant par exemple une relation incestueuse entre Hamlet et sa mère Gertrude lors d’une scène de bain où le héros apparaît dénudé. Rien de gratuit là-dedans tant la douceur se marie à la violence, emportant les deux personnages dans une orageuse et passionnante confrontation. Le choix de Sylvie Brunet‑Grupposo s’avère magistral, la mezzo-soprano française imposant une fois encore (1) son tempérament intense et ses graves opulents. Autre incontestable réussite vocale, et ce malgré un vibrato un peu trop présent, le Hamlet de Franco Pomponi qui retrouve là un rôle qu’il connaît bien (2). Diction, éloquence, sens du jeu, le baryton américain n’est pas pour rien dans la belle réussite de la soirée.

À ses côtés, la délicate Ophélie de Lenneke Ruiten paraît quelque peu en retrait, gênée par une faible projection qui la rend inaudible dans le trio entre Hamlet et Gertrude. Elle se rattrape heureusement lors de la scène de folie, particulièrement réussie, avec ses périlleuses vocalises dans l’aigu. Sans doute l’explication d’une remarquable ovation en fin de soirée. Si Vincent Le Texier (Claudius) assure correctement sa partie, desservi par une voix quelque peu fatiguée, les autres rôles convainquent pleinement – épaulés par un Marc Minkowski des grands jours.

Le chef français déploie une énergie constante, marquant les césures, imprimant le rythme avant de se faire plus lyrique dans les passages plus apaisés. Sa direction vive et contrastée apporte un bonheur constant, peut-être un rien gâchée par une sonorisation excessive. Un bémol tout relatif pour une soirée particulièrement aboutie qui donne envie d’entendre au plus vite les délices de Mignon, l’autre grand succès du sous-estimé Ambroise Thomas.

(1) On se souvient notamment de son interprétation de Mme de Croissy dans les Dialogues des Carmélites l’an passé.
(2) Notamment devant le public de l’Opéra de Marseille en mai 2010. Les habitués du Théâtre du Châtelet le connaissent également puisqu’il y a interprété ces dernières années les rôles marquants de Richard Nixon et Sweeney Todd.

lundi 2 décembre 2013

« Les Danaïdes » d'Antonio Salieri - Opéra de Versailles - 27/11/2013

Après le Theater an der Wien en Autriche et avant l’Arsenal à Metz, Salieri et son opéra « les Danaïdes » font une halte à Versailles. L’occasion d’entendre un petit maître au métier sûr, particulièrement habile dans les variations de climats, et ici servi par un excellent trio d’interprètes.
Judith Van Wanroij
Les caprices de la postérité réservent parfois bien des surprises. Prenez le cas du jeune compositeur Ignaz Pleyel, redoutable concurrent de son ancien professeur Joseph Haydn lors des concerts londoniens des années 1790. Aujourd’hui, seuls quelques mélomanes avertis connaissent ses œuvres, tandis qu’il doit sa seule renommée à la vente de pianos dans le monde entier. De même, que pèse la musique de William Herschel face à sa notoriété d’astronome à qui l’on doit la découverte de la planète Uranus ?
Alors qu’il obtint pourtant de nombreux succès de son vivant, Antonio Salieri (1750-1825) fait également partie de ces compositeurs connus pour autre chose que leur musique. Une légende tenace et infondée le rend ainsi responsable du décès prématuré de son jeune concurrent Mozart en 1791. Ce sont notamment l’ouvrage de Pouchkine Mozart et Salieri, puis la pièce Amadeus (adaptée au cinéma par Milos Forman) qui ont contribué à entretenir l’image détestable du petit maître italien. Occultant tous les mérites de l’auteur d’une remarquable carrière à Vienne, qui le mène à la prestigieuse charge de maître de chapelle de la cour impériale d’Autriche de 1788 à 1824.
Un subterfuge pour tromper la reine
Dès 1784, Salieri obtient le rare privilège de composer un opéra pour la reine Marie-Antoinette, et ce grâce à un subterfuge qui attribue la paternité de l’œuvre à son protecteur Gluck. La représentation des Danaïdes est un triomphe. Salieri s’adapte habilement au goût parisien en proposant une œuvre courte (un peu plus de deux heures malgré ses cinq actes) fondée sur un découpage en scènes tout aussi brèves, qui offrent à l’ouvrage un rythme entraînant. Même si on peut regretter quelques faiblesses notables en matière d’inspiration mélodique, de nombreuses variations d’atmosphère soutiennent un intérêt constant, tournant le dos à une optique résolument tragique.
Cette incontestable vigueur offre une urgence bienvenue à cette histoire de vengeance aveugle menée par Danaüs, l’intransigeant père des Danaïdes. Feignant la réconciliation, celui-ci somme ses filles d’épouser puis d’assassiner les fils de son ennemi Lyncée. Seule la courageuse Hypermnestre ose braver l’ordre paternel afin de bouleverser ce destin cruel. Dans ce rôle marquant, Judith Van Wanroij porte son texte avec une présence étonnante pour une version de concert. Comédienne accomplie, elle impose sa voix agile et souple, d’une élégance constante, se jouant aisément de toutes les difficultés vocales.
Lumineuse Judith Van Wanroij
Une lumineuse soprano parfaitement épaulée par ses deux principaux partenaires masculins, dont on retient surtout la voix claire et éloquente de Philippe Talbot, lui aussi très investi dans son rôle de Lyncée. Tandis que Tassis Christoyannis (Danaüs) montre à nouveau ses belles qualités de projection et de diction – à peine aurait-on aimé davantage de variété dans ses phrasés un rien trop prévisibles. À la baguette, on retrouve Christophe Rousset, toujours attentif aux détails et à l’étagement des différents groupes d’instruments. Drôle d’idée cependant que d’installer l’orchestre sur la scène, ce qui n’aide pas vraiment le chœur des Chantres du Centre de musique baroque de Versailles à rendre audible certains passages pianissimo. Un ensemble local qui met un peu de temps à se chauffer, mais qui emporte l’adhésion, particulièrement dans le superbe chœur conclusif. Salieri, à l’inspiration inégale dans cette partition, sait soigner sa sortie.

lundi 25 novembre 2013

« Hot House » de Harold Pinter - Théâtre Le Lucernaire - 19/11/2013

Le Paradis, c’est la salle haut perchée du Lucernaire. Un endroit intime idéal pour se plonger dans un huis clos délirant de Pinter, qui allie habilement suspens et humour corrosif.


À croire que le choix même du lieu était prévu par le metteur en scène. Nous voilà en effet dans la petite salle du Paradis, nichée au dernier étage du Lucernaire et par laquelle on accède au moyen d’un étroit escalier en colimaçon. Pour ne pas gêner les spectacles en cours, l’ascension s’effectue dans un silence quasi religieux qui renforce l’impression que seuls de rares privilégiés méritent d’accéder au cénacle. Aussitôt entrés, les spectateurs sont salués par les comédiens qui leur conseillent les meilleures places, les rassurent prudemment. Tentative de distanciation brechtienne en forme de harangue sympathique et plutôt inhabituelle, liminaire indispensable pour préparer l’épreuve à venir.
Hot House nous plonge en effet d’emblée dans l’univers clos et oppressant d’une institution médicale, sorte de maison de repos où les patients sont désignés par des numéros, comme autant d’impersonnels codes-barres. Le directeur Roote semble las de tout ce qui l’entoure, confondant les matricules et les dossiers. Ce qui ne l’empêche pas d’affirmer sans cesse sa position d’autorité à son second, l’ambitieux Gibbs. L’agitation de ces personnages tous issus du personnel médical, de l’alcoolique Lush à la glaçante Miss Cutts, intrigue constamment. On s’interroge : le directeur ne serait-il pas un patient comme les autres à qui l’on fait croire qu’il dirige l’institution ? À moins que ses subordonnés n’aient pris l’ascendant petit à petit, le confortant dans l’illusion du pouvoir ?
Des pistes nombreuses
Comme souvent chez Pinter, les pistes sont nombreuses et l’ambiance mâtinée de fantastique. Pour autant, le Prix Nobel de littérature s’attaque cette fois à un sujet qui ne se limite pas aux interactions entre les êtres, à ces rapports de domination évoqués entre Roote et Gibbs – qui ne prennent pas autant d’importance que dans le Monte-plats, pièce écrite un an plus tôt en 1958. Ici, l’auteur britannique veut dénoncer le poids de l’institution, ses règles contraignantes et exorbitantes par rapport au monde extérieur. Un sujet dans l’air du temps, où l’autorité est remise en cause à tous les échelons.
On pense évidemment à Asiles, étude sur la condition sociale des malades mentaux *, l’ouvrage fondateur d’Erving Goffman, qui va plus loin encore dans l’exploration sociologique de la propension totalitaire de ces institutions. Peut-être impressionné par cette somme parue deux ans seulement après l’achèvement de son manuscrit, Pinter le met de côté pendant plusieurs années, et la création de l’œuvre n’intervient qu’en 1980, dans une mise en scène de l’auteur.
Un rythme endiablé
Régulièrement jouée depuis, l’œuvre bénéficie ici d’une mise en scène particulièrement originale. Valéry Forestier choisit ainsi d’avoir recours à un large panneau percé de petites trappes d’où n’apparaissent que certaines parties du corps des comédiens. Ludiques et absurdes, les visions s’enchaînent dans un rythme endiablé, tandis que le débit des interprètes s’accélère dans une pure virtuosité vocale. Les trois comédiens qui jouent les six rôles se montrent particulièrement impressionnants, libérant un corps qui doublonne la voix par son expressivité naturelle – Forestier ayant eu l’intelligence de choisir des comédiens possédant une importante expérience de clown.
Souvent drôle, servie par une troupe idéale de fougue juvénile, la pièce est un régal pour qui voudra bien se frotter à l’univers corrosif de Pinter. Une expérience à affronter d’urgence !

vendredi 22 novembre 2013

« Falstaff » de Giuseppe Verdi - Opéra de Massy - 17/11/2013

Massy accueille une production de « Falstaff », créée à l’Opéra de Monte-Carlo voilà trois ans, qui transpose la farce dans une basse-cour déjantée et bariolée de couleurs. Un pari imparfaitement réussi du fait d’une direction d’acteur un peu désordonnée.


Vous n’allez pas à Massy ? Vous avez bien tort. Cette année encore, son directeur Jack‑Henri Soumère a concocté une saison des plus équilibrées, alternant les piliers incontournables du répertoire (Don Giovanni, la Traviata) avec de stimulantes curiosités (l’Empereur d’Atlantis d’Ullmann ou Un train pour Johannesburg de Weill), sans oublier un heureux détour par le baroque (King Arthur, Orfeo). Si Soumère célèbre en ouverture de saison le bicentenaire de la naissance de Giuseppe Verdi (1813-1901), le choix de Falstaff ne constitue en rien une facilité. En effet, la toute dernière œuvre lyrique du compositeur ne fait pas partie de ses opéras les plus souvent représentés, et ce en raison de mélodies moins immédiatement identifiables et entêtantes pour le profane.
Verdi ponctue là une carrière longue de plus de cinquante ans de succès, dévoilant un nouveau chef-d’œuvre salué par la critique, résultat d’une lente et minutieuse maturation. Un opéra qui représente surtout l’une des rares incursions du maître italien dans la comédie, genre abondamment défendu par son illustre aîné Rossini. Mais là où les premières œuvres de Verdi devaient beaucoup aux virtuosités fulgurantes du « Cygne de Pessaro » (surnom de Rossini), ce Falstaff se tourne résolument vers le xxe siècle, annonçant ainsi Richard Strauss par la fluidité de la conversation musicale et une écriture rythmique étourdissante au niveau orchestral.
Un orchestre national d’Île-de-France superlatif
Le maestro Roberto Rizzi-Brignoli s’empare de ce matériau sans jamais se départir d’une vigueur qui fait ressortir toute la modernité de la partition. À peine lui reprochera-t-on un manque de respiration dans la première partie de l’opéra, mais fort heureusement compensé par un Orchestre national d’Île-de-France superlatif dans ce répertoire, incontestable satisfaction de la soirée. Côté mise en scène, en effet, malgré des éléments scénographiques (costumes et décors notamment) d’une créativité constante, la farce élaborée par Jean-Louis Grinda peine à animer de manière convaincante une action transposée en une insolite basse-cour que n’aurait pas reniée La Fontaine.
Faute d’une direction d’acteur serrée, les chanteurs semblent souvent mal à l’aise sur le plateau, tandis que la chorégraphie de la scène de la forêt pèche par ses déplacements maladroits du chœur, et ce malgré la délicate poésie visuelle due aux merveilleux costumes de créatures abyssales tout droit sortis des marais. Affublée de costumes d’animaux aussi bariolés que truculents, toute la troupe maquillée façon punk-rock se démène ainsi face au malotru Falstaff pour le réprimander collectivement.
Ce personnage d’infatigable coureur de jupons, issu de la pièce les Joyeuses commères de Windsor de Shakespeare, se trouve ici engoncé dans un déguisement de coq qui ne lui permet pas de donner à son personnage une dimension autre que celle de l’ivrogne décadent. En effet, c’est bien par le souvenir de sa grandeur passée que Falstaff accepte la leçon finale en seigneur, entraînant joyeusement ses pourfendeurs à entonner la célèbre fugue qui conclue l’opéra.
Un Falstaff en demi-teinte
Côté voix, Olivier Grand (Falstaff) démontre de belles qualités d’ampleur vocale dans les envolées lyriques des dernières scènes, mais déçoit dans les parties bouffes avec un jeu d’acteur assez terne et convenu. Hormis le Docteur Cajus de Gilles Ragon, constamment à la peine vocalement, tout le reste du plateau convainc pleinement. On retiendra notamment l’agilité gracieuse et délicate de la Nannetta de Valérie Condoluci. ou le Ford d’Armando Noguera, artiste complet qui démontre des qualités d’acteur et une prestance vocale de tous les instants. Assurément deux chanteurs que l’on espère retrouver très vite.

samedi 26 octobre 2013

« La Caravane du Caire » d'André Gretry - Opéra de Versailles - 22/10/2013

Quand le château choisit de fêter André Grétry, cette belle maison ne fait pas dans la demi-mesure, offrant un plateau vocal de premier ordre réuni autour du chef d’orchestre Guy Van Waas, un habitué des lieux. Avec de tels interprètes, « la Caravane du Caire » reprend la route d’un succès comique garanti.


Julien Véronèse
Pour sa réouverture il y a quatre ans, l’Opéra de Versailles avait marqué les esprits en inaugurant sa saison par les « Grandes journées Grétry », une initiative destinée à mettre en avant le méconnu compositeur liégeois André Grétry (1741-1813). Protégé par rien moins que la reine Marie-Antoinette, ce grand rival de Gluck s’était rendu particulièrement célèbre en son temps, multipliant les succès dans l’opéra-comique avant de tomber peu à peu dans l’oubli. On doit au Centre baroque de Versailles et au Centre de musique romantique française de Venise, l’heureuse poursuite de cette redécouverte, aussi bien au disque * que sur la scène, comme c’est le cas ici avec cette version de concert d’un chef-d’œuvre comique orientalisant très bien accueilli à sa création.

Composé en pleine gloire au début des années 1780, la Caravane du Caire raconte la rocambolesque épopée des amours contrariées de Saint-Phar et Zélime, bien mal embarqués dans les griffes du vendeur d’esclaves Husca. Ce dernier a pour mission de réveiller la mélancolie du Pacha par une irrésistible et désopilante présentation des charmes des différentes esclaves. Ce qui offre au compositeur le délicieux prétexte de moquer par le pastiche musical la brillante emphase à l’italienne ou la terne rigueur à l’allemande. Dès lors, agréablement surpris par les atours de Zélime, le Pacha retrouve sa verve et provoque la fureur de la favorite Almaïde, avant que le Français Florestan ne réconcilie habilement tout ce petit monde en une rapide conclusion.

Une grande figure parmi les petits maîtres

Ce livret complètement foutraque donne l’occasion à Grétry de faire l’étalage d’un métier indéniable, particulièrement celui d’orchestrateur attentif aux couleurs et à la caractérisation des personnages. Même si on peut lui reprocher une relative faiblesse de l’invention mélodique – en début d’opéra notamment. Grande figure parmi les petits maîtres, Grétry anime une musique agréable qui surprend par sa variété, tandis que les différents aspects comiques laissent souvent place à des moments plus tragiques, telles les belles complaintes vengeresses d’Almaïde. Dès lors, rien d’étonnant à voir défendre cette œuvre par Guy Van Waas et son ensemble belge Les Agrémens, qui revient à Versailles un an tout juste après le beau concert consacré à Thésée de Gossec.

Outre l’éclat des timbres de cet orchestre composé d’instruments d’époque, on retrouve le soin attentif apporté aux détails, mais aussi à cette rythmique fiévreuse particulièrement éloquente avec les scansions des percussions turques. À peine pourra-t-on reprocher à Van Waas de ne pas avoir davantage accentué certains aspects bouffons présents dans la partition de Grétry. Mais ça n’est là qu’un détail tant l’excellent plateau vocal ici réuni a surpris par son homogénéité et sa contagieuse vitalité, parvenant à instiller par petites touches un humour aussi subtil que bienvenu en version de concert.

Le désopilant Pacha de Julien Véronèse

C’est peu dire que les mines désopilantes du Pacha de Julien Véronèse, également bon chanteur, ont répondu au non moins remarquable Husca d’Alain Buet. Ce dernier a encore une fois fait l’étalage de toute sa classe dans ce rôle comique, tout comme l’étonnant Reinoud Van Mechelen qui impose une présence scénique et vocale constante. Comme l’an passé, on fera encore une fois l’éloge de Tassis Christoyannis, généreux et flamboyant dans son trop court rôle de Florestan, tandis que les femmes sont également à la fête avec l’air vivement applaudi de Chantal Santon (une esclave italienne) à l’issue de ses périlleuses vocalises.

Décidément incontournable en région parisienne après son récent concert à Mantes-la-Jolie dans le cadre du festival Gourmandises musicales en Yvelines, le Chœur de chambre de Namur démontre une nouvelle fois de belles qualités d’interprétation, tout en affichant une cohésion et un engagement irréprochables. Reste à vous recommander chaudement le tout dernier disque gravé par ce chœur, qui bénéficie de la direction bouillonnante du jeune chef argentin Leonardo García Alarcón, défenseur du compositeur oublié Michelangelo Falvetti (1642-1692) dans l’oratorio Nabucco. Une nouvelle réussite après l’excellent il Diluvio universale dévoilé quelques mois plus tôt par la même équipe.

* Voir notamment le ballet héroïque Céphale et Procris ou l’Amour conjugal, dirigé par Guy Van Waas et son ensemble Les Agrémens.

vendredi 11 octobre 2013

« Le Bourgeon » de Georges Feydeau - Théâtre de l'Ouest Parisien à Boulogne-Billancourt - 08/10/2013

A Boulogne-Billancourt, une mise en scène survitaminée révèle un Feydeau méconnu où la pétillante et charmante Anne Girouard illumine la soirée. Courez fêter ce bourgeon vivifiant comme une source nouvelle !


Une pièce de Feydeau, c’est un peu comme un péché mignon que l’on s’autorise une fois par an, presque honteusement dans la pénombre accueillante d’un fond de salle. Et pourtant on y revient toujours, étonné par ce même plaisir, mélange de reparties hautes en couleur et de situations cocasses qui fusent dans un rythme implacable et irrésistible. À Boulogne-Billancourt, le Théâtre de l’Ouest-Parisien ne s’y est pas trompé en ouvrant sa saison avec le maître du vaudeville pour la deuxième fois consécutive après l’excellente production du Système Ribadier l’an passé.
Place cette fois au Bourgeon, une œuvre méconnue, difficile à monter avec ses vingt-et-un personnages (ici interprétés par onze comédiens), écrite en 1906 alors que Georges Feydeau est au faîte de sa gloire, multipliant les succès depuis plus de vingt ans. Il choisit alors de se lancer un défi inédit, celui de quitter les habituelles terres fertiles du vaudeville pour explorer celles plus arides de la comédie de mœurs, où rires et émotions s’entremêlent harmonieusement. Un pari sans doute occasionné par la volonté de modifier une image d’auteur léger, qui rappelle indubitablement les semblables efforts de son père spirituel Eugène Labiche pour se faire jouer de son vivant à la Comédie-Française.
Le tourbillon des désirs
Si la postérité n’a pour l’instant fait honneur qu’aux seuls vaudevilles de Feydeau, on peut le regretter au vu de la découverte de ce Bourgeon, tout aussi détonant que surprenant. La pièce prend ainsi place dans un manoir de la Bretagne catholique profonde où la pieuse comtesse de Plounidec convoque sa famille autour de l’abbé et du médecin réunis pour guérir la neurasthénie de son fils, le pâle Maurice. En plein éveil des sens, l’adolescent naïf destiné à la prêtrise lutte contre le tourbillon des désirs qui se font jour autour de lui, incarnés par la bonne, la cousine Huguette ou la charmante cocotte Étiennette.
Sur fond de dénonciation de la bigoterie féminine ambiante, la première partie de la pièce fait la part belle à des éléments comiques, tel cet impayable récit de Huguette décrivant le sauvetage d’un noyé avec force sous-entendus sexuels, tandis que la mise en scène de Nathalie Grauwin provoque les fous rires par les assauts fougueux de la jeune fille plaquant son propre père au sol et lui mimant un éloquent bouche-à-bouche. Une scène à l’image de l’énergie déployée sur le plateau quasi nu, qui embarque les comédiens dans une chorégraphie millimétrée en forme de ballet virtuose. De ce décor minimaliste, seuls quelques chaises et un lustre permettent, au moyen d’éclairages contrastés, de figurer la monotonie du manoir ou l’exubérance des appartements de la cocotte.
La cocotte sublimée en Marie-Madeleine
Non exempte de maladresses (la poursuite du mari volage à coups de fouet, par exemple), cette mise en scène survitaminée provoque une bonne humeur constante où l’on se délecte des nombreux bons mots de l’auteur. Mais elle sait aussi se faire plus délicate lorsque le propos devient plus profond, dénonçant non pas la religion mais la bigoterie, les faux-semblants et les hypocrisies conjugales. À ce jeu-là, la cocotte devient une Marie-Madeleine sublimée par des éclairages qui figurent une madone, tandis que de subtils effets de magie apportent une touche surréaliste aux scènes de romance.
La direction d’acteurs pousse les onze comédiens à se dépasser dans l’exubérance, ce que la belle homogénéité du plateau réuni permet aisément. Mais c’est surtout la délicieuse Anne Girouard qui sublime son rôle de cocotte, tour à tour habile gouailleuse et touchante amoureuse, avant l’étonnant renversement final qui la voit triompher dans la sérénité du renoncement. L’actrice, bien connue des amateurs de la série télévisée Kaamelott, où elle interprète une truculente reine Guenièvre, prouve s’il était besoin toute l’étendue de son talent. À ses côtés, on ne doute pas que le Maurice un rien trop lisse de Romain Dutheil va s’affirmer au fil des représentations pour exprimer toute l’ambiguïté du séducteur qui s’ignore. Outre le physique du rôle, il a pour lui la diction et l’éloquence qui lui ont permis d’intégrer le groupe d’élèves-comédiens de la Comédie-Française en 2011.
On retiendra aussi l’excellent duo de bigotes formé par la comtesse de Sylvie Debrun et l’Eugénie de Nadine Berland, qui prennent une dimension de plus en plus comique, particulièrement aboutie dans la scène désopilante où elles rendent visite à la cocotte. Un des sommets de cette œuvre délicieuse qui va opportunément quitter Boulogne pour une vaste tournée à travers toute la France.

mercredi 25 septembre 2013

Musique classique - Saison 2013 2014

Athénée - Théâtre Louis Jouvet

12 décembre au 5 janvier : La Grande Duchesse d'après La Grande-duchesse de Gérolstein de Jacques Offenbach, par les Brigands, défenseurs constants du répertoire Bouffe.

14 au 19 janvier : The Rape of Lucretia (Le Viol de Lucrèce) de Benjamin Britten, opéra de chambre avec les solistes de l'Atelier Lyrique de l'Opéra national de Paris.

24 au 30 janvier : L'Empereur d'Atlantis de Viktor Ullmann, opéra en un acte par l'Ensemble musical Ars Nova. Reprise à l'Opéra de Massy le 5 avril.

11 au 15 juin : La Colombe de Charles Gounod et Le Pauvre matelot de Darius Milhaud, deux productions issues de l'Opéra national du Rhin, chantées par les excellents "jeunes" de l'Opéra Studio.


Cité de la musique

26 février au 4 mars : Mitridate, re di Ponto de Wolfgang Amadeus Mozart. Production lyrique du Conservatoire de Paris qui propose ce rare opéra seria composé à seulement 14 ans.

8 mars : Apollo et Hyacinthus de Mozart, par l'ensemble Les Folies Françoises sous la direction de Patrick Cohën-Akenine. Premier véritable opéra de Mozart, alors âgé de 11 ans.

14 mai : Les Israélites dans le désert de C.P.E. Bach, Oratorio joué par la Capella Reial de Catalunya et le Concert des Nations dirigés par Jordi Savall.

19 juin : Orlando de Georg Friedrich Haendel, un des plus grands opéras de son auteur par le génial René Jacobs à la tête du Freiburger Barockorchester (en version de concert). 

Jordi Savall


Opéra Comique

16 au 19 novembre : Written on skin de George Benjamin. Reprise audacieuse de cet opéra créé triomphalement au Festival d'Aix-en-Provence en 2012.

10 au 20 janvier : Lakmé de Léo Delibes, avec la jeune soprano française Sabine Devieilhe.

12 au 22 mai : Ali-Baba de Charles Lecocq, opéra comique de cet auteur plus connu pour son chef d'oeuvre La Fille de Mme Angot.


Opéra national de Paris

Opéra

7 septembre au 9 octobre : Lucia di Lammermoor de Gaetano Donizetti, avec un cast au sommet (Grigolo, Ciofi ou Yoncheva) à Bastille.

12 septembre au 7 octobre : Alceste de Christoph Willibald Gluck. Nouvelle production très attendue d'Olivier Py à Garnier.

16 septembre au 2 octobre : L'Affaire Makropoulos de Leoš Janáček. Reprise de la fascinante mise en scène de Krzysztof Warlikowski à Bastille.

10 octobre au 16 novembre : Aïda de Giuseppe Verdi. Là encore avec une nouvelle mise en scène d'Olivier Py, cette fois-ci à Bastille.

25 novembre au 19 décembre : I puritani (Les Puritains) de Vincenzo Bellini. Nouvelle mise en scène de Laurent Pelly à Bastille.

25 janvier au 14 février : Alcina de Georg Friedrich Haendel. Robert Carsen assure la mise en scène à Garnier.

1er au 28 février : La fanciulla del West (La Fille du Far-West) de Giacomo Puccini. Un opéra rarement joué en France, visible à Bastille.
 
Danse
3 au 21 mai : Orphée et Eurydice de Christoph Willibald Gluck. Reprise du sublime spectacle chorégraphiée par Pina Bausch à Garnier. A ne pas manquer.

Musique de chambre
L'occasion de passer une soirée intime à Garnier. Oeuvres du début du XXe siècle (13 octobre), In memoriam Elliot Carter (1er décembre), Bernstein, Gershwin et la musique cubaine (22 décembre), Cordes italiennes (2 mars), Cage, Ohana et Crumb (30 mars), Musique française du début du XXe siècle (13 avril), Ludwig Thuille et Beethoven (27 avril).

Olivier Py

Salle Pleyel

Un opéra en version de concert à ne pas manquer : La Bohème de Puccini avec Patrizia Ciofi (17 juin).

Et quelques superbes concerts en perspective : la poursuite de la série des concertos pour violon du XXe siècle interprétés par Gil Shaham (Korngold, le 19 février), le chef d’orchestre Ingo Metzmacher dans un programme américain (5 et 6 mars), la rare symphonique n° 5 de Dvořák (le 7 mars), les splendides Gurre-Lieder de Schönberg dirigés par rien moins que par Esa-Pekka Salonen (le 14 mars), un très beau programme Krauss/Haydn/Mozart par Giovanni Antonini (le 26 mars), l’Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam et Jansons dans les symphonies 4, 7 et 9 de Bruckner (du 30 mars au 1er avril), et encore du Bruckner mais cette fois-ci la 3e par Kent Nagano (le 16 mai).

Mariss Jansons

Théâtre du Châtelet

8 au 12 janvier : Einstein on the beach de Philip Glass. Reprise de la mise en scène originelle de Robert Wilson, créée en 1976.

20 au 29 janvier : La Pietra del paragone de Rossini, opéra qui lance véritablement la carrière de son auteur. Mise en scène de l'excellent Giorgio Barberio Corsetti.

1er au 12 avril : Into the Woods de Stephen Sondheim. Nouvelle production d'une comédie musicale de cet auteur, avec la même équipe que les années précédentes à la mise en scène et à la direction orchestrale.

5 au 13 mai : A Flowering Tree de John Adams. Là encore un habitué des lieux, avec cette fois l'Orchestre symphonique Région Centre Tours dirigé par Jean-Yves Ossonce.


Théâtre des Champs-Elysées

15 au 28 octobre : La Vestale de Gaspare Spontini. Jérémie Rhorer à la direction, Béatrice Uria-Monzon dans le rôle-titre. Assurément à ne pas manquer !

15 novembre : Norma de Vincenzo Bellini, autour d'une équipe réunie par l'excellent Evelino Pidò.

20 février : Le Villi de Giacomo Puccini. Premier opéra du compositeur.

10 juin : L'Italienne à Alger de Gioachino Rossini, avec Roger Norrington à la direction et Marie-Nicole Lemieux dans le rôle d'Isabella.

14 juin : Fidelio de Ludwig van Beethoven, avec Jérémie Rhorer à la direction. Malin Byström
et Nikolaï Andrei Schukoff chantent les rôles de Léonore et Florestan.

Roger Norrington

***

MC 93 à Bobigny

22 au 31 mars : Don Giovanni de Wolfgang Amadeus Mozart. Encore une occasion de découvrir ou redécouvrir les talentueux solistes de l'Atelier lyrique de l’Opéra national de Paris dans l'un des chefs d'oeuvre de Mozart. Egalement présenté au Théâtre de la Piscine à Châtenay-Malabry (92) du 24 au 26 mai.


Théâtre d'Herblay

25 mai au 5 juin : Le Consul de Gian Carlo Menotti. Une oeuvre rarissime, avec l'Orchestre Pasdeloup.


Opéra de Massy

Outre l'irrésistible Falstaff de Giuseppe Verdi (15 au 17 novembre), on s'intéressa à deux raretés : Un train pour Johannesburg d'après Lost in the Stars de Kurt Weill (le 7 février, mis en scène par l'excellent Olivier Desbordes) et L'Empereur d'Atlantis de Viktor Ullmann (le 5 avril, voir aussi au Théâtre de l'Athénée, plus haut).

Nouveau Théâtre de Montreuil

24 au 26 décembre : Bells are ringing de Betty Comden et Adolph Green. Mise en scène de Jean Lacornerie. Egalement présenté au Théâtre de la Piscine à Châtenay-Malabry (92) le 22 janvier.

Opéra de Versailles

22 octobre : La Caravane du Caire d'André Gretry, dirigé par Guy Van Waas et son ensemble Les Agrémens.

23 mars : Artarserse de Leonardo Vinci. Opéra oublié récréé en 2012. Ici interprété notamment par Max-Emmanuel Cencic. Le Concerto Köln est dirigé par Diego Fasolis.


Diego Fasolis

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Opéra national de Bordeaux

23 septembre au 3 octobre : Lucio Silla de Mozart. Avec Jane Glover à la direction musicale.

27 mai au 8 juin : Anna Bolena de Gaetano Donizetti


Opéra national de Lorraine

4 au 12 octobre : Turandot de Puccini. Mise en scène de Yannis Kokkos.

5 au 11 décembre : Candide de Leonard Bernstein. Mise en scène de Sam Brown.


Opéra de Lyon

1er au 9 février : The Tender Land de Aaron Copland. Mise en scène de Jean Lacornerie, au Théâtre de la Croix-Rousse.

12 au 25 avril : Curlew River de Benjamin Britten. Mise en scène d'Olivier Py dans le cadre du Festival Britten.

7 au 22 juin : Simon Boccanegra de Verdi. Mise en scène de David Bösch.


Opéra de Rennes

29 décembre au 3 janvier : La Revue des Ambassadeurs de Cole Porter. Avec Larry Blank à la direction musicale.


Opéra national du Rhin

8 au 13 décembre (Strasbourg), 8 et 10 janvier (Mulhouse) : Rigoletto de Verdi. Mise en scène de Robert Carsen.

14 au 25 mars (Strasbourg), 11 et 13 avril (Mulhouse) : Le Roi Arthus de Ernest Chausson. Avec Franck Ferrari dans le rôle-titre.

2 au 9 mai (Strasbourg), 17 mai (Mulhouse) : Doctor Atomic de John Adams. Avec Lucinda Childs à la mise en scène.

Robert Carsen

Opéra de Saint-Etienne

14 et 16 février : Les Barbares de Camille Saint-Saëns. En version de concert. Avec Laurent Campellone à la direction musicale.


Opéra de Toulouse

22 au 31 décembre : Hänsel et Gretel de Engelbert Humperdinck. Comme dans la récente production parisienne, c'est Claus Peter Flor qui assurera la direction musicale, mais côté mise en scène on retrouvera Andreas Baesler aux commandes.

15 au 29 juin : Daphné de Richard Strauss. Hartmut Haenchen sera dans la fosse, tandis que Camilla Tilling chantera le rôle-titre.


Opéra de Tours

27 au 31 décembre : Passionnément d'André Messager. Une des toutes dernières opérettes du compositeur français.


*** 

Opéra d'Amsterdam

Marc Albrecht sur tous les fronts puisqu'il assurera la direction musicale de deux opéras assez rarement joués,  Le Joueur de Prokofiev (du 7 au 29 décembre) et Arabella de Richard Strauss (du 11 avril au 2 mai).


Opéra de Bruxelles

3 au 22 décembre : Hamlet d'Ambroise Thomas. Avec Marc Minkowski à la direction et Olivier Py à la mise en scène, incontestablement l'un des événements lyriques de ce début de saison.

21 janvier au 7 février : Jenufa de Leoš Janáček. Sally Matthews chantera le rôle-titre.

8 au 23 mai : Rigoletto de Verdi. Avec Robert Carsen à la mise en scène.

Marc Minkowski
Opéra de Zurich

9 avril au 17 mai : Il Matrimonio Segreto de Domenico Cimarosa. Irrésistible chef d'oeuvre du compositeur.

lundi 23 septembre 2013

« L'Anniversaire » de Harold Pinter - Théâtre du Vieux-Colombier - 18/09/2013

Le retour d’une œuvre du grand dramaturge britannique Harold Pinter à la Comédie-Française était un évènement vivement attendu. Malheureusement, une mise en scène bien trop sage plombe un spectacle rapidement ennuyeux faute d’une direction d’acteurs serrée. 

Si l’on doit à Roger Blin et Claude Régy la découverte de l’œuvre de Harold Pinter en France dans les années 1960, il a fallu attendre un peu plus longtemps pour que la Comédie-Française l’inscrive à son répertoire en 2000, avec son chef-d’œuvre, le Retour. Et tout cela par la grâce d’un opportun décret de 1995 qui a enfin offert la possibilité d’une présentation des auteurs étrangers vivants dans la salle Richelieu, lieu emblématique qui détermine seul l’inscription au fameux répertoire de l’Institution. C’est ainsi que le britannique Tom Stoppard a été le premier à recevoir les honneurs d’une représentation avec sa pièce Arcadia * en 1998, tout juste avant Pinter. Mais la volonté d’extension du répertoire traditionnel, dévolu aux inévitables Molière, Corneille ou Racine, a surtout été rendue possible lors de l’adjonction des deux autres salles à la jauge plus petite, le Théâtre du Vieux Colombier en 1993, puis le Studio Théâtre du Carrousel du Louvre en 1996.
C’est précisément au Vieux-Colombier que s’effectue le grand retour de Pinter dans la prestigieuse institution, avec l’Anniversaire, pièce de jeunesse contemporaine du Monte-Plats dont elle reprend plusieurs éléments, notamment l’unité de lieu en forme de huis clos étouffant ou l’étrange et parfois désopilante relation de domination entre les deux truands. Il est ici question d’un couple ordinaire, Meg et Peter, qui gèrent une pension de famille pourvue d’un unique client, l’indolent Stanley. Décrite avec une acuité féroce, la banalité du quotidien sur lequel personne ne semble avoir prise, cristallise l’attente et l’ennui. Quand surgissent deux malfrats aux airs inquiétants, la pièce bascule dans un affrontement absurde entre les personnages dont les motivations restent énigmatiques et insaisissables.
Combler les manques
On retrouve ainsi le théâtre de la menace cher à l’auteur, au langage savoureux à force d’ellipses et de sous-entendus. C’est bien à l’auditeur de construire sa réflexion, de combler les manques qui jaillissent inévitablement. Mais ce théâtre-là n’est pas que cérébral, il assoit aussi son intérêt sur un comique distillé avec finesse, entre contre-pieds permanents ou simple répétition de ritournelles auxquelles se raccrochent les personnages, souvent pathétiques à force de médiocrité. Une intention marquante voulue par Pinter dès le début de la pièce, lorsque prend place la terrible épreuve matinale du sempiternel petit déjeuner entre époux qui n’ont rien à se dire. L’épouse soumise fait l’effort d’une conversation rapidement stérile, irrésistible par sa banalité désopilante.
La très belle scénographie d’Yves Bernard construit un intérieur aux teintes froides, sans éléments de décor extravagants hormis un vélo d’appartement en bord de scène. L’épure ainsi suggérée symbolise finement l’aisance matérielle, mais également le peu de personnalité et de fantaisie de ce couple intellectuellement creux. Ce beau décor glacé reste ainsi figé pendant toute la durée de la pièce, sans qu’aucun mouvement de plateau (pour modifier les angles de vue) ou ajout d’accessoires ne soient sollicités. Les éclairages très réalistes n’apportent pas plus de fantaisie à l’ensemble alors que l’on pouvait s’attendre à davantage de contrastes au vue des magnifiques photographies réalisées par Christophe Raynaud de Lage pour le programme de salle ou, plus largement, pour la promotion de la pièce. Bien entendu, une telle conception peut se concevoir à condition de bénéficier d’une direction d’acteur serrée. Mais c’est précisément là que le bât blesse.
Des comédiens sur la retenue
Très cinématographique, la mise en scène de Claude Mouriéras peine à dépasser la seule volonté d’une beauté plastique élégante. La première partie dévolue au comique de situation est ainsi sous-interprétée par des comédiens qui semblent se retenir, hésitant à affronter la face triviale de leur personnage. On aurait ainsi aimé moins de réserve dans le jeu de Cécile Brune, impeccable Meg aux accents lunaires, qui manque quelque peu de sensualité pour manifester ses élans érotiques envers Jérémy Lopez (Stanley). Ce dernier interprète le charmeur indolent avec toute l’arrogance nécessaire, mais trop univoque, laisse de côté l’animalité trouble et sous-jacente qui enrichit son rôle. Seul Nicolas Lormeau semble à sa place dans l’incarnation du mari absent, délicieusement ahuri et indifférent aux évènements jusqu’à la révélation finale. Mais la grande déception vient surtout des deux truands, auxquels ni Éric Génovèse (caricatural dans l’autoritarisme et peu crédible séducteur) ni Nâzim Boudjenah (bien terne) n’apportent de crédibilité.
Alors, évidemment, ces impressions au soir de la première invitent à la prudence. On se doute que des comédiens aussi chevronnés vont rectifier le tir au fil des représentations pour trouver davantage de rythme et d’énergie. Mais impossible pour l’instant de conseiller d’aborder l’œuvre de Pinter avec cette production trop sage et sans éclats – tout en rappelant que d’autres grandes maisons s’y sont cassé les dents dans le passé. Fort heureusement, il nous reste à vous recommander chaudement une autre œuvre de Pinter, Une sorte d’Alaska, visible au Théâtre des Déchargeurs jusqu’à la fin de l’année.

samedi 14 septembre 2013

Festival Enescu - Bucarest (Roumanie) - 04/09 et 06/09/2013

Visiblement inspiré devant son public, l’immense pianiste roumain Radu Lupu nous offre un récital de haute volée, point d’orgue du méconnu mais pourtant remarquable Festival Enescu de Bucarest.
Radu Lupu

Nous n’irons pas jusqu’à vous dire que Bucarest est la plus belle ville d’Europe. Meurtrie par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, un tremblement de terre en 1977, puis les projets pharaoniques de son dictateur Ceaușescu (qui fit raser des quartiers historiques entiers pour élever son palais du Peuple), la ville n’échappe pas aujourd’hui à la crise économique, reportant la coûteuse mais nécessaire rénovation des bâtiments anciens. Le visiteur attentif pourra aisément remarquer les traces nombreuses d’un passé architectural glorieux, qui permit à la ville de mériter le surnom de « Petit Paris » pendant l’entre-deux-guerres. Point de départ idéal pour visiter la Roumanie, Bucarest dispose également de nombreux atouts culturels, des musées attractifs – au premier rang desquels la maison (1) du compositeur roumain George Enescu (1881-1955), ainsi qu’un festival de musique d’envergure internationale.
Injustement méconnu, le Festival Enescu de Bucarest organise tous les deux ans en septembre l’une des manifestations musicales les plus prestigieuses d’Europe, qui égale en importance ses rivales Lucerne ou Londres (« B.B.C. Proms »). La plupart des meilleures phalanges, dont le célèbre orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam, y sont en effet invitées en compagnie d’interprètes talentueux tels que Jordi Savall, Evgeny Kissin ou Murray Perahia. Les quelques 200 concerts organisés le sont à un tarif accessible (environ 20 € au plus, voire gratuit en ce qui concerne l’avant-garde roumaine), tout en étant retransmis à la télévision nationale et sur Internet. Si l’ensemble du répertoire est célébré, du baroque à la musique contemporaine, la particularité de ce festival est d’imposer aux orchestres étrangers d’inscrire au moins une œuvre de George Enescu à leur programme, telles ses savoureuses Rhapsodies roumaines ou son unique opéra Œdipe qui reviennent à chaque édition comme autant d’incontournables.
La vitalité attachante d’Enescu
Très peu jouée en dehors de son pays, la musique d’Enescu bénéficie ainsi d’un éclairage idéal pendant trois semaines, passeport indispensable pour aller plus loin encore dans la découverte de ce compositeur intensément admiré par ses élèves, parmi lesquels le violoniste Yehudi Menuhin. Si Enescu a longuement vécu en France, reposant au cimetière du Père-Lachaise depuis sa mort, force est de constater que notre pays l’honore bien peu. Pourtant, son œuvre foisonnante et lyrique déborde d’une vitalité attachante qui embrasse de multiples influences, des amples phrasés brahmsiens aux polyphonies très élaborées de son temps. Son imagination débordante et incontestablement originale s’exprime cependant dans un enchevêtrement virtuose parfois difficile à suivre, qui nécessite des interprètes capables d’en révéler les subtils arcanes.
L’Orchestre de Paris et son chef estonien Paavo Järvi sont incontestablement de ceux-là. Directeur musical depuis 2010, Järvi a imposé sa pâte sonore à une formation qui a beaucoup progressé : direction tranchante, variété des climats et relecture personnelle sont toujours au rendez-vous. Ainsi, aucune des difficultés techniques de la Symphonie nº 1 d’Enescu, ici interprétée (2), n’échappe à ces artistes vivement applaudis. On pourra regretter néanmoins le caractère systématique des options choisies par Järvi, notamment des variations de tempo artificielles (accélération dans les mouvements rapides et lyriques qui contraste avec la modération accentuée des passages lents). Ce canevas appliqué à chaque interprétation corsète quelque peu l’émotion, mais libère un souffle glacial très impressionnant, la Symphonie nº 5 de Prokofiev ressemblant ainsi étrangement à la 2e (dite « de fer et d’acier »).
Un héros national
Mais l’un des sommets de ce festival a été atteint lors du récital intense du grand pianiste Radu Lupu, venu interpréter deux sonates de Schubert, son compositeur de prédilection. Imaginez la salle de 800 places de l’Athénée roumain, dans le cœur historique de Bucarest, emplie à craquer avec ses allées qui exhalent une nervosité fébrile dans l’attente du héros national. Sa barbe désormais totalement blanche rehaussant plus encore ses faux airs de patriarche orthodoxe, le célèbre pianiste s’avance et salue la foule déjà conquise. Pendant que les premières notes résonnent dans la salle circulaire au charme unique, le félin confirme qu’il n’a rien perdu de sa superbe, se jouant aisément des difficultés techniques avec cette respiration sereine si caractéristique. Le piano semble délicatement caressé pour obtenir des phrasés subtils et inattendus, qui nimbent la musique de Schubert d’une grâce et d’une poésie sans cesse revisitées.
Près de la scène par l’effet d’un retard impromptu, il m’est donné de savourer ce moment debout, tourné vers la salle recueillie. Comme dans l’ouverture de la Flûte enchantée de Mozart filmée par le cinéaste suédois Ingmar Bergman, mon regard vagabonde et se porte alternativement sur chaque personne, jusqu’à trouver le visage rayonnant d’une vieille dame ivre de félicité face aux délices du maître. Troublant bonheur physique partagé entre deux êtres qui savent que ces instants rares se goûtent sans modération. 

(1) Reconvertie en musée et qui accueille en ce moment une exposition fêtant les 100 ans de la naissance du chef d’orchestre roumain Constantin Silvestri (1913-1969). En début d’année, E.M.I. avait déjà édité un opportun coffret des enregistrements symphoniques (hors concertos) du maître, tandis que l’institut culturel et l’ambassade de Roumanie rendent hommage à Silvestri lors d’un concert en la salle Byzantine du magnifique palais de Béhague (VIIe arrondissement), le lundi 16 septembre 2013.
(2) On regrette le manque d’audace des programmateurs de la Salle Pleyel à Paris qui ne saisissent pas l’occasion de faire jouer cette œuvre lors des deux concerts parisiens des 23 et 24 octobre 2013. Comme à Bucarest, la Symphonie nº 5 de Prokofiev y sera en effet interprétée, mais accompagnée cette fois de l’ouverture Rouslan et Ludmilla de Glinka puis du Concerto pour piano nº 1 de Tchaïkovski.

mercredi 28 août 2013

Théâtre - Saison 2013 2014 - Banlieue parisienne

MC 93 à Bobigny (93)

4 au 22 octobre : Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand. Mise en scène de Georges Lavaudant, ancien directeur de l'Odéon, qui avait présenté l'an passé à Bobigny une superbe Mort de Danton de Georg Büchner.

Georges Lavaudant

Théâtre L'Avant-Scène à Colombes (92)

13 et 14 décembre : André de Marie Rémond. Reprise du spectacle sur la vie du champion de tennis Andre Agassi. Egalement présenté au Théâtre de la Piscine à Châtenay-Malabry (92), le 8 mars.


Théâtre des Quartiers d'Ivry (94)

20 au 30 mars : A mon âge, je me cache encore pour fumer de Rayhana. Reprise de cette très belle pièce créé à la Maison des Métallos en 2009.


Théâtre des Amandiers à Nanterre (92)

13 septembre au 13 octobre : Macbeth de William Shakespeare. Mise en scène et adaptation de Laurent Pelly, avec Thierry Hancisse de la Comédie-Française.


Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines (78)

15 au 17 mai : Les Insatiables, d'après Marchands de caoutchouc de Hanoch Levin. Un texte théâtral aux couleurs de cabaret, adapté par Gloria Paris.

Théâtre de Sartrouville (78)

10 octobre au 10 novembre : La Vie est un rêve de Pedro Calderón de la Barca. Mise en scène de Jacques Vincey.

27 au 29 mars : Richard III de William Shakespeare. Mise en scène de Laurent Fréchuret, avec Dominique Pinon.

Laurent Fréchuret
Théâtre des Gémeaux à Sceaux (92)

27 janvier au 2 février : (the little foxes) La vipère de Lillian Hellman (en allemand surtitré français). Avec la mise en scène de Thomas Ostermeier, de la Schaubühne de Berlin, qui a déjà présenté cette année sa vision de Hedda Gabler d'Ibsen à Sceaux.

vendredi 23 août 2013

Théâtre - Saison 2013 2014 - Paris

A la Folie Théâtre

29 août au 12 octobre : Yaacobi & Leidental de Hanoch Levin. Une des toutes premières comédies de l'auteur écrite en 1972.

Théâtre de l'Athénée

27 mars au 12 avril : Le faiseur de théâtre de Thomas Bernhard. "Eh oui, nous sommes bien chez Thomas Bernhard, où une fois de plus il est question de théâtre dans le théâtre, où une fois de plus, un monologue ravageur se déploie au milieu d’une vie qui ne saurait pour autant se modifier ou s’interrompre".

Thomas Bernhard

Théâtre des Bouffes du Nord

9 au 31 octobre : La grande et fabuleuse histoire du commerce de Joël Pommerat. Reprise du spectacle créé en 2011. "Je veux montrer comment la logique du commerce génère du trouble et de la confusion dans nos esprits, désagrège notre relation à autrui et toute possibilité de confiance dans les autres."
> Spectacle qui sera également présenté à l'Avant-Scène Théâtre de Colombes, les 5 et 6 décembre.

La Colline

11 au 28 septembre : Des arbres à abattre d'après Thomas Bernhard. Reprise du succès 2012 de Célie Pauthe.

10 janvier au 15 février : Le Canard sauvage d'Henrik Ibsen. Braunschweig poursuit son opportune exploration de l'oeuvre du dramaturge norvégien.

7 mai au 6 juin : Aglavaine et Sélysette de Maurice Maeterlinck. La Colline signe le retour du grand dramaturge symboliste, avec une oeuvre contemporaine de Pelléas et Mélisande.

Comédie-Française

16 au 30 septembre : La Trilogie de la villégiature de Carlo Goldoni. Reprise de l'excellente mise en scène d'Alain Françon.

18 septembre au 24 octobre : L'Anniversaire de Harold Pinter. "La violence sous-jacente menace bientôt de faire basculer la fête vers un jeu macabre, dans le huis clos de la modeste pension de famille."

21 février au 13 avril : Un chapeau de paille d'Italie de Eugène Labiche. Reprise là aussi de l'inventive mise en scène de Giorgio Barberio Corsetti.

Giorgio Barberio Corsetti

Odéon - Théâtre de l'Europe

- Aux Ateliers Berthier :

7 novembre au 15 décembre : La Bonne Âme du Se-Tchouan de Bertolt Brecht."Comment sortir de la misère quand l'homme est un loup pour l'homme ? Peut-on préparer l'avenir sans rester sourd à l'urgence du malheur présent ?"

- A l'Odéon :

14 septembre au 19 octobre : Au monde de Joël Pommerat. Reprise du spectacle créé en 2004. "Une des pièces qui ont le plus contribué à faire connaître la personnalité artistique de Pommerat, déployant avec une intensité calme son sens des présences, des non-dits, des mystères."

18 septembre au 19 octobre : Les marchands de Joël Pommerat. Reprise du spectacle créé en 2006. "Dans ce théâtre narratif et muet dont le témoin omniprésent ne cesse de se dérober, tout est affaire de croyance, de créance, de crédit."

Théâtre de l'Oeuvre

A partir du 10 septembre : Et jamais nous ne serons séparés de Jon Fosse. "Ce texte est une vibrante partition musicale, un monde silencieux où le sol tremble imperceptiblement, où les vivants et les morts se croisent sans pouvoir se rapprocher".

Jon Fosse

Théâtre de la Tempête

11 au 29 septembre : Le Soldat ventre-creux de Hanoch Levin. Une des toutes dernières pièces de l'auteur, inédite en France. Reprise du spectacle du 17 au 18 décembre au Hublot à Colombes (92).

15 novembre au 15 décembre : Orage d'August Strindberg. "Nous habitons peut-être une très belle demeure, mais nous savons qu’il existe une pièce secrète qui cache quelque chose de très laid. Toutefois personne ne songe à pousser cette porte fermée qui se trouve en chacun de nous."

Théâtre 13

10 janvier au 23 février : Lancelot, le chevalier de Merlin de Gaëtan Peau. Après une décevante création (La marquise de Cadouin) l'an passé au Rond-Point, reprise de ce spectacle créé en 2012 au Théâtre de la Porte St Martin.

Théâtre de la Ville

13 novembre au 1er décembre : Pompée de Pierre Corneille. Après Nicomède et Suréna en 2011 et 2012, Brigitte Jaques-Wajeman poursuit son exploration de l'oeuvre tragique de Corneille.

14 novembre au 1er décembre : Sophonisbe de Pierre Corneille. Après Nicomède et Suréna en 2011 et 2012, Brigitte Jaques-Wajeman poursuit son exploration de l'oeuvre tragique de Corneille.

27 janvier au 2 février : Un ennemi du peuple de Henrik Ibsen (en allemand surtitré français). Avec la mise en scène de Thomas Ostermeier, de la Schaubühne de Berlin, qui a déjà présenté cette année sa vision des Revenants d'Ibsen au Théâtre des Amandiers à Nanterre.

2 au 10 juin : Rhinocéros de Eugène Ionesco. Reprise de l'excellent spectacle mis en scène par le directeur du Théâtre de la Ville, Emmanuel Demarcy-Mota.

Thomas Ostermeier