jeudi 16 février 2017

Auld Lang Syne, Concerto pour violon et The Raven de Joseph Holbrooke - Disque CPO


Ces dernières années, l’intérêt discographique autour de Joseph Holbrooke (1878-1958) s’est principalement tourné vers sa musique de chambre, tandis que l’excellent Howard Griffiths se démarquait en 2009 avec plusieurs poèmes symphoniques gravés pour CPO. Le chef britannique récidive aujourd’hui avec un deuxième volume très réussi, qui devrait pousser à explorer la totalité du répertoire de son compatriote, très en vue au début du XXe siècle, mais rapidement éclipsé ensuite. Le disque s’intéresse au tout premier succès critique d’Holbrooke, le «poème » pour orchestre Le Corbeau (1900) dont le lyrisme symphonique rappelle Rachmaninov ou Strauss. C’est à Edgar Allan Poe, à l’instar de nombreuses autres œuvres du compositeur, que l’on doit l’inspiration de cette œuvre emplie d’éclat et de vitalité.

Mais c’est sans doute l’expressivité de ses variations composées en 1906 sur la chanson populaire écossaise Auld Lang Syne, plus connue sous nos contrées avec les paroles de «Ce n’est qu’un au revoir», qui marquera l’auditeur. Le Britannique y fait valoir son sens de l’humour par la caricature de ses collègues musiciens dans chacune des vingt variations, donnant un trait de caractère à chacune d’elle à la manière des Variations «Enigma» d’Elgar. Outre ce dernier compositeur, on retrouve les Britanniques Bridge, Bax, Delius ou Foulds, tandis que de rares étrangers viennent se glisser dans cette liste prestigieuse, en la personne de Mahler et Strauss. Dans une musique un peu facile, Holbrooke fait valoir ses talents d’orchestrateur avec un sens de la couleur et un enthousiasme communicatif.


Le Concerto pour violon «La Sauterelle» (1916) se veut plus ambitieux, tout en y mêlant ce goût pour l’extraversion et le coloris orchestral vivifiant. Le compositeur ne s’y est pas trompé en adaptant, sans que l’on soit en mesure aujourd’hui de savoir quelle version a précédé l’autre, son œuvre en plusieurs formes pour musique de chambre. D’emblée, ce beau concerto est bien incarné par le tempérament de la violoniste islandaise Judith Ingolfsson, par ailleurs parfaitement captée, tandis que Howard Griffiths se montre idéal de bout en bout par sa capacité à exalter les moindres inflexions musicales sans jamais sacrifier au lyrisme de ces œuvres.

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