mardi 6 juin 2017

Concertos pour violon de Johan Halvorsen et Carl Nielsen - Henning Kraggerud - Disque Naxos

Un coup de cœur pour la musique délicieuse de Johann Halvorsen (1864-1935) nous avait conduit, voilà deux ans, à chaudement recommander le coffret réunissant l’intégrale de la musique orchestrale du compositeur norvégien: une bien belle initiative due à Chandos que de réunir, alors, les quatre disques gravés par Neeme Järvi entre 2010 et 2012. Ce coffret devra désormais être complété par le présent disque qui nous fait découvrir en première mondiale le Concerto pour violon de Halvorsen, redécouvert tout récemment dans les archives de la violoniste créatrice de l’œuvre en 1909. Le Norvégien avait en effet détruit sa partition, sans doute insatisfait du peu de succès rencontré par celle-ci, faisant croire à une disparition irréversible jusqu’à l’an passé: le Concerto a alors reçu sa première audition en Norvège au XXIe siècle, avant l’enregistrement de ce disque par les mêmes interprètes.

Son début pourra surprendre avec la cadence incluse tout de suite après une brève introduction à l’orchestre, flottante et peu marquante. Immédiatement, le soliste marque son territoire par une coloration folklorique aux accents du violon hardanger, instrument typique de la Norvège auquel Halvorsen comme Grieg furent sensibles. Aucune virtuosité ne vient cependant envahir ce mouvement, qui pourra déconcerter à la première écoute du fait de sa construction déstructurée et son ton globalement méditatif, tout en restant dans une veine classique au lyrisme proche de Tchaïkovski ou Grieg. Malgré cette dette évidente qui tourne le dos vers le passé, la séduction opère dans le superbe Andante grâce à l’inspiration mélodique, tout autant que le sens des couleurs, de Halvorsen. Le dernier mouvement à la rythmique entraînante conclut efficacement cette œuvre qui mérite plusieurs écoutes pour s’imprégner pleinement dans sa découverte.


Le violon très sûr de Henning Kraggerud porte l’œuvre avec beaucoup de grâce, même si l’on aimerait quelques prises de risque plus affirmées ici et là. Sous la direction équilibrée de Bjarte Engeset, le Norvégien bénéficie d’un parfait Orchestre symphonique de Malmö, une formation jadis dirigée par Vernon Handley ou Paavo Järvi. On mentionnera, en complément, une belle version du rare Concerto pour violon de Nielsen dont les atmosphères tout aussi méditatives envoûtent en maints endroits. Enfin, la Romance de Johan Svendsen (1840-1911), tube du compositeur norvégien, vient avantageusement conclure ce disque hautement recommandable.

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