mardi 16 août 2011

"Melancholia" de Lars von Trier

On entend ici et là que les propos cannois de l’homme Lars von Trier ont fait louper la palme d’or au réalisateur Lars von Trier. Qu’en est-il vraiment si on s’en tient à son film ?



Sentiments partagés au sortir de la salle.

Le prologue, majestueux et emphatique, surprend par son ampleur et sa beauté visuelle, surtout quand on se rappelle que Lars von Trier a professé, avec Thomas Vinteberg, la rigueur du Dogme en 1995 (abandon des effets spéciaux, sobriété formelle marquée par l’utilisation d’une caméra légère). Et justement, la suite de ce prologue nous plonge avec délice dans une première partie qui nous ramène aux présupposés de ce Dogme, dans une étude sociologique digne de l’excellent Festen de son compère Vinteberg. Cette première partie du film m’a clairement passionné, foisonnante de questions et de mystères autour de cette famille disloquée, marquée par l’égoïsme du père, l’aridité de la mère et le lien mystérieux qui unit les deux soeurs. La mélancolie annonciatrice de la fin du monde, interprétée avec subtilité par Kirsten Dust, est-elle un fantasme ou une réalité prochaine ?



La deuxième partie, tour à tour mystique et contemplative, abandonne ces questionnements pour se parer des habits d’un blockbuster efficace et percutant. La musique de Wagner envoûte, étreint et asphyxie son petit monde agonisant.

Sentiments ambivalents au sortir de la salle donc. Et puis, au fil des jours, ce film travaille. Au corps. L’ampleur majestueuse des images reste imprimée dans l’esprit, l’abandon des passionnantes questions de la première partie ne pose finalement plus problème. Si la fin du monde est pour demain, que restera-t-il des problèmes freudiens qui encombrent notre quotidien ?



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire