On ne saurait trop recommander chaleureusement la reprise de La Cenerentola coproduite entre l’Opéra du Rhin et l’Opéra écossais. Déjà donnée avec bonheur en Alsace en fin d’année dernière
avec une distribution entièrement différente, cette production effectue
en cet automne une vaste tournée à travers l’ancienne Caledonia – de
Glasgow à Aberdeen, pour finir à Inverness et Edimbourg. Une
«itinérance» que cette grande institution partage avec l’Opéra du Rhin,
tout comme une volonté d’aller sans cesse à la rencontre de nouveaux
publics autour d’événements entièrement gratuits, tel «Cinderella
Unwrapped». Composées d’extraits en italien de l’opéra de Rossini, ces
courtes représentations s’ajoutent aux opportunes conférences de
présentation de l’œuvre données en chaque ville du parcours.
Si l’architecture moderne de l’Eden Court d’Inverness n’a rien d’impérissable, l’acoustique des lieux se révèle tout à fait satisfaisante, même si l’orchestre prend l’avantage sur le plateau. Fort heureusement, la direction toute en finesse de William Lacey, chef britannique découvert voilà quelques années à Paris dans l’excellente production du Roi malgré lui, surprend d’emblée par une lenteur très architecturée, offrant une sensation de transparence et d’élégance toute mozartienne. La virtuosité rossinienne semble gommée au profit d’un sens de la respiration qui offre aux bois des saillies poétiques particulièrement efficaces dans le soutien aux chanteurs. Un régal pendant toute la soirée!
Sur scène, le beau plateau homogène ici réuni est dominé sans conteste par la mezzo-soprano Victoria Yarovaya qui impose une Cendrillon au timbre chaud d’une belle ampleur, très à l’aise dans les périlleuses vocalises. A ses côtés, le Don Ramiro de Nico Darmanin affiche sa belle voix claire assise sur une technique sûre, seulement gêné par une émission un rien trop étroite. Son valet Dandini est interprété avec beaucoup d’à propos par l’impeccable Richard Burkhard, idéal de projection, à qui il manque juste un peu plus de couleurs pour pleinement convaincre. On reprochera peu ou proue la même chose à John Molloy (Alidoro), pourtant impressionnant de présence physique avec sa voix puissante bien maitrisée. Les deux sœurs de Cendrillon manquent quant à elles de projection pour faire oublier une composition trop surjouée. Rien d’indigne bien sûr, mais on préférera la prestation de Graeme Danby qui, malgré une voix bien à la peine dans les airs, compose un Don Magnifico truculent dans ses outrances scéniques.
La mise en scène de Sandrine Anglade lui offre de multiples occasions de mettre en avant son sens comique revigorant. La Française choisit en effet de revenir à la lettre d’une œuvre qui évacue toute magie pour faire la leçon à l’éternel barbon (ici le père de Cendrillon) et ses deux autres filles, ceci pour faire triompher la clémence de l’héroïne une fois sa bonté reconnue par tous. Cette volonté s’appuie sur un décor particulièrement habile qui enferme tout d’abord Cendrillon dans un univers figé, avant que la rencontre avec le Prince ne vienne ouvrir son horizon, les armoires en forme de confessionnal se déployant opportunément pour suggérer d’insolites tableaux. Superbe réussite visuelle, ces décors permettent à Eric Blosse de composer de subtils éclairages aux atmosphères évocatrices, dont les ombres mystérieuses des bois sculptés ne sont pas les moindres atouts.
On retient aussi les chorégraphies de Pascaline Verrier, toujours à propos et dans le sens de l’action. Le choix des costumes constitue une autre réussite avec ce mélange d’habits anciens et modernes, qui rappellent combien le conte de Cendrillon est intemporel autour de ses nombreuses versions à travers le monde. Volontiers surréalistes, les facéties de cette mise en scène apportent une bonne humeur un rien premier degré, mais qui colle à l’histoire pour lui redonner sa fonction première: faire rire. Et le public écossais est manifestement au rendez-vous, acclamant ce spectacle non seulement pour ses airs mais aussi à l’issue de plusieurs ensembles. Si vous êtes à Edimbourg, profitez des derniers jours pour applaudir ce spectacle vivement recommandé.
Si l’architecture moderne de l’Eden Court d’Inverness n’a rien d’impérissable, l’acoustique des lieux se révèle tout à fait satisfaisante, même si l’orchestre prend l’avantage sur le plateau. Fort heureusement, la direction toute en finesse de William Lacey, chef britannique découvert voilà quelques années à Paris dans l’excellente production du Roi malgré lui, surprend d’emblée par une lenteur très architecturée, offrant une sensation de transparence et d’élégance toute mozartienne. La virtuosité rossinienne semble gommée au profit d’un sens de la respiration qui offre aux bois des saillies poétiques particulièrement efficaces dans le soutien aux chanteurs. Un régal pendant toute la soirée!
Sur scène, le beau plateau homogène ici réuni est dominé sans conteste par la mezzo-soprano Victoria Yarovaya qui impose une Cendrillon au timbre chaud d’une belle ampleur, très à l’aise dans les périlleuses vocalises. A ses côtés, le Don Ramiro de Nico Darmanin affiche sa belle voix claire assise sur une technique sûre, seulement gêné par une émission un rien trop étroite. Son valet Dandini est interprété avec beaucoup d’à propos par l’impeccable Richard Burkhard, idéal de projection, à qui il manque juste un peu plus de couleurs pour pleinement convaincre. On reprochera peu ou proue la même chose à John Molloy (Alidoro), pourtant impressionnant de présence physique avec sa voix puissante bien maitrisée. Les deux sœurs de Cendrillon manquent quant à elles de projection pour faire oublier une composition trop surjouée. Rien d’indigne bien sûr, mais on préférera la prestation de Graeme Danby qui, malgré une voix bien à la peine dans les airs, compose un Don Magnifico truculent dans ses outrances scéniques.
La mise en scène de Sandrine Anglade lui offre de multiples occasions de mettre en avant son sens comique revigorant. La Française choisit en effet de revenir à la lettre d’une œuvre qui évacue toute magie pour faire la leçon à l’éternel barbon (ici le père de Cendrillon) et ses deux autres filles, ceci pour faire triompher la clémence de l’héroïne une fois sa bonté reconnue par tous. Cette volonté s’appuie sur un décor particulièrement habile qui enferme tout d’abord Cendrillon dans un univers figé, avant que la rencontre avec le Prince ne vienne ouvrir son horizon, les armoires en forme de confessionnal se déployant opportunément pour suggérer d’insolites tableaux. Superbe réussite visuelle, ces décors permettent à Eric Blosse de composer de subtils éclairages aux atmosphères évocatrices, dont les ombres mystérieuses des bois sculptés ne sont pas les moindres atouts.
On retient aussi les chorégraphies de Pascaline Verrier, toujours à propos et dans le sens de l’action. Le choix des costumes constitue une autre réussite avec ce mélange d’habits anciens et modernes, qui rappellent combien le conte de Cendrillon est intemporel autour de ses nombreuses versions à travers le monde. Volontiers surréalistes, les facéties de cette mise en scène apportent une bonne humeur un rien premier degré, mais qui colle à l’histoire pour lui redonner sa fonction première: faire rire. Et le public écossais est manifestement au rendez-vous, acclamant ce spectacle non seulement pour ses airs mais aussi à l’issue de plusieurs ensembles. Si vous êtes à Edimbourg, profitez des derniers jours pour applaudir ce spectacle vivement recommandé.
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