Ces colonnes se sont déjà fait l’écho cet été, à Besançon puis à Ambronay,
des concerts de Giulio Prandi (né en 1977), l’un des jeunes chefs très
en vue du moment. Passionné d’un répertoire assez mésestimé, celui de la
fin du XVIIIe siècle, il poursuit une très intéressante production
discographique autour de la musique religieuse italienne de cette
période. Après deux premiers disques remarqués, parus chez DHM/Sony,
l’un consacré à Baldassare Galuppi (1706-1785) et l’autre à Niccolò
Jommelli (1714-1774), il s’intéresse cette fois à une figure encore plus
méconnue en la personne du compositeur napolitain Davide Perez
(1711-1778). Prandi exhume une de ses œuvres les plus célèbres, éditée à
Londres par la maison Bremner, après sa création en 1770 dans un
monastère au sud de Lisbonne. D’abord maître de chapelle à Palerme,
c’est à la cour du roi du Portugal que Perez passe l’essentiel de sa
carrière, ce qui n’empêche en rien sa réputation de dépasser la
péninsule ibérique.
Aujourd’hui, de trop rares enregistrements permettent enfin de réévaluer son importance, et ce malgré une quarantaine d’opéras composés, dont de très nombreux sur des livrets de Métastase. Seuls quelques extraits ont ainsi été enregistrés sur l’excellent disque L’Olimpiade sorte de pasticcio qui réunit des compositeurs ayant tous mis en musique cette œuvre, paru chez Naïve en 2012. Outre un autre disque consacré à des concertos pour flûte napolitains, paru chez Hyperion, rien en ce qui concerne Perez, ce qui rend ainsi encore plus précieuse cette gravure entièrement dédiée à la musique du compositeur. On doit à la Fondation Royaumont le soutien à ce projet, aidé par le festival de La Chaise-Dieu, qui consacra l’ouverture de son édition 2013 à Perez et son Matin des morts. Un titre un peu austère pour une œuvre qui ne l’est en rien. Son découpage en trois nocturnes, eux-mêmes divisés en trois réponses, cache une alternance de passages virtuoses pour chœur et d’airs raffinés à l’intérieur des réponses, rendant ainsi l’écoute particulièrement agréable dans sa constante variété.
Quant à l’interprétation, on avait déjà été particulièrement impressionné cet été en concert par la capacité de concentration de l’ensemble des interprètes, tous préparés avec une attention minutieuse par Giulio Prandi. Des qualités que l’on retrouve à nouveau, sans perdre pour autant l’élan propre au spectacle vivant. Sa direction vive et incisive est un régal de tous les instants, tandis que son orchestre se montre plus encore à un haut niveau, particulièrement des cuivres superlatifs. Prandi prend aussi un soin particulier à l’articulation, insistant sur la parfaite diction nécessaire à la transmission de l’émotion par la compréhension du texte chanté en latin, au-delà de la seule musique. A cet égard, le livret cite opportunément le critique musical William Thomas Beckford, fin connaisseur des textes liturgiques (à l’instar de ses contemporains), ému par la pièce de clôture au point de lui arracher quelques larmes. Mais ce sont aussi les deux solistes qui portent ce disque avec la même intensité. Salvo Vitale éclaire son timbre ample avec une belle respiration, tandis que Roberta Invernizzi se joue aisément de toutes les virtuosités qui font de cette œuvre un opéra sacré déguisé.
Assurément une nouvelle réussite de Giulio Prandi dont on attend déjà avec impatience le nouvel opus discographique. Vers quel nouvel horizon se portera son insatiable curiosité?
Aujourd’hui, de trop rares enregistrements permettent enfin de réévaluer son importance, et ce malgré une quarantaine d’opéras composés, dont de très nombreux sur des livrets de Métastase. Seuls quelques extraits ont ainsi été enregistrés sur l’excellent disque L’Olimpiade sorte de pasticcio qui réunit des compositeurs ayant tous mis en musique cette œuvre, paru chez Naïve en 2012. Outre un autre disque consacré à des concertos pour flûte napolitains, paru chez Hyperion, rien en ce qui concerne Perez, ce qui rend ainsi encore plus précieuse cette gravure entièrement dédiée à la musique du compositeur. On doit à la Fondation Royaumont le soutien à ce projet, aidé par le festival de La Chaise-Dieu, qui consacra l’ouverture de son édition 2013 à Perez et son Matin des morts. Un titre un peu austère pour une œuvre qui ne l’est en rien. Son découpage en trois nocturnes, eux-mêmes divisés en trois réponses, cache une alternance de passages virtuoses pour chœur et d’airs raffinés à l’intérieur des réponses, rendant ainsi l’écoute particulièrement agréable dans sa constante variété.
Quant à l’interprétation, on avait déjà été particulièrement impressionné cet été en concert par la capacité de concentration de l’ensemble des interprètes, tous préparés avec une attention minutieuse par Giulio Prandi. Des qualités que l’on retrouve à nouveau, sans perdre pour autant l’élan propre au spectacle vivant. Sa direction vive et incisive est un régal de tous les instants, tandis que son orchestre se montre plus encore à un haut niveau, particulièrement des cuivres superlatifs. Prandi prend aussi un soin particulier à l’articulation, insistant sur la parfaite diction nécessaire à la transmission de l’émotion par la compréhension du texte chanté en latin, au-delà de la seule musique. A cet égard, le livret cite opportunément le critique musical William Thomas Beckford, fin connaisseur des textes liturgiques (à l’instar de ses contemporains), ému par la pièce de clôture au point de lui arracher quelques larmes. Mais ce sont aussi les deux solistes qui portent ce disque avec la même intensité. Salvo Vitale éclaire son timbre ample avec une belle respiration, tandis que Roberta Invernizzi se joue aisément de toutes les virtuosités qui font de cette œuvre un opéra sacré déguisé.
Assurément une nouvelle réussite de Giulio Prandi dont on attend déjà avec impatience le nouvel opus discographique. Vers quel nouvel horizon se portera son insatiable curiosité?
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